Valeo – La Suze : en grève !30/10/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/10/P12-1_A_la_Suze-sur-Sarthe_C_LO.jpg.420x236_q85_box-8%2C0%2C793%2C441_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo – La Suze

en grève !

À Valeo – La Suze-sur-Sarthe, les travailleurs se sont mis en grève lundi 21 octobre lors de l’équipe d’après-midi, grève suivie par les équipes de nuit et du matin. Ce sont les travailleurs du rang qui ont demandé aux syndicats de s’y mettre vraiment cette fois. Être lanternés, cela commençait à bien faire.

Illustration - en grève !

Il y a six mois déjà, le groupe Valeo annonçait que l’usine de La Suze était dans le collimateur car « déficitaire ». Puis après avoir rassuré les travailleurs avant l’été, la direction annonçait mi- juillet que l’usine était en vente. Elle devait faire des annonces précises le 15 octobre, puis le 21 octobre, le directeur annonça qu’il ferait les annonces… en décembre. Ce jeu avec les nerfs des travailleurs a été de trop et tous ont voulu unanimement se mettre en grève.

Les travailleurs de La Suze demandent que la direction annonce clairement ses intentions et ne veulent pas reprendre si Valeo ne cède pas ce qu’il a mis en avant pour les travailleurs de Saint- Quentin-Fallavier en Isère, une prime de 2 000 euros immédiate et deux primes de 500 euros d’ici la fin de l’année. Pour eux, cette grève est celle de la dignité.

Si Valeo dit que l’usine de La Suze est en « déficit », cela n’empêche pas la direction de vouloir à tout prix sortir la production. Deux semaines auparavant, elle avait embauché des intérimaires pour « surcroît d’activité » (il faut oser !)

Elle a aussi fait appel à des travailleurs volontaires de Valeo Laval, en Mayenne, et Valeo Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir, avec des promesses de primes, de voitures de fonction et d’hôtel pour les attirer... Sans succès. Personne n’a accepté et à Laval, des travailleurs ont même ajouté qu’ils n’allaient certainement pas aller travailler à La Suze alors que dans six mois, ils pourraient être menacés à leur tour.

Jeudi 23 octobre, une manifestation à La Suze montrait que les travailleurs avaient le soutien de la population. Un patron de bar avait affiché en devanture : « Les grands groupes font des bénéfices mais ce sont toujours les salariés qui trinquent. » En fin de semaine, la direction du site faisait mine de négocier et proposait une prime de 3 000 euros, mais versée l’an prochain alors qu’elle n’annonçait toujours rien sur l’avenir imminent de l’usine.

En outre, le versement de la prime aurait été soumis à la condition de ne pas faire grève et de retrouver les résultats d’avant l’annonce de la mise en vente… C’était se moquer des grévistes.

Lundi 28 octobre, la direction annonçait ne pas pouvoir verser un montant à quatre chiffres en 2024, elle qui a fait un chiffre d’affaires à onze chiffres !

La réponse des travailleurs est simple : la poursuite de la grève a été décidée.

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