Ukraine : l’armée américaine aux commandes09/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2958-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ukraine

l’armée américaine aux commandes

Le 28 mars, le New York Times a publié un long article qui montre que les États-Unis « ont été mêlés à la guerre [en Ukraine] bien plus intimement et largement qu’on ne le pensait jusqu’à présent ». Pour être vraiment honnête, ce journal aurait dû écrire : « qu’on –ce journal compris –ne voulait l’avouer aux populations d’Amérique et d’Europe jusqu’à présent ».

En effet, durant trois ans de guerre, les gouvernements américains, leurs alliés européens et les médias n’ont cessé de mentir sans vergogne en prétendant que « l’OTAN n’est pas impliquée dans la guerre », qu’il ne s’agit « pas d’une guerre par procuration, mais d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine ».

Cela étant, l’article a le mérite de souligner ce qu’il en est, et de rappeler comment et pourquoi gouvernants et médias ont menti à « leurs » peuples sur cette guerre et ses motivations.

On y apprend que des militaires américains et britanniques ont été déployés en Ukraine (mais sans que leur nombre soit fourni), qu’ils dirigeaient personnellement les opérations de combat. « Des conseillers militaires américains ont été envoyés à Kiev, puis autorisés à se rendre au plus près des combats », écrit le New York Times.

« Chaque matin, les officiers américains et ukrainiens définissaient les priorités d’attaque […]. Les officiers de renseignement américains et de la coalition examinaient les images satellites, les émissions radio et les communications interceptées pour localiser les troupes russes, [livrant] ensuite leurs coordonnées aux Ukrainiens pour qu’ils tirent sur eux. » C’était le commandement américain en Europe, à Wiesbaden en Allemagne, qui « supervisait chaque frappe » de missiles à longue portée Himars : des officiers américains « examinaient la liste des cibles, conseillant [les Ukrainiens jusque] sur le positionnement de leurs lanceurs ». Ainsi, l’armée américaine a « offert » à l’armée ukrainienne des cibles comme le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, et le pont de Kertch, qui relie la Crimée au continent. Quant à l’arsenal de Toropets, près de Moscou, son attaque en 2024 a été dirigée par la CIA, qui a, entre autres, « établi le nombre de drones nécessaire » et « tracé leurs trajectoires de vol ».

Même si, chose bien improbable, les puissances impérialistes n’avaient pas directement participé à cette guerre, cela n’aurait de toute façon rien changé au fond de l’affaire. Certes, la Russie est l’agresseur, mais c’est le camp impérialiste, et les États- Unis qui, depuis au moins trente ans, ont tout fait pour acculer la Russie à réagir contre l’avancée permanente des troupes de l’OTAN à ses frontières, en utilisant l’Ukraine et son peuple comme un pion contre la Russie.

Ce pion, la Maison Blanche est prête à le sacrifier dès lors qu’elle n’en a plus autant besoin. Du même coup, certains médias n’ont sans doute plus autant besoin de couvrir le fait que les États-Unis et l’OTAN, invoquant la liberté et le droit des peuples, ont fait cette guerre avec la peau du peuple ukrainien, mais aussi celle du peuple russe.

Partager