Mulliez  : une famille en or12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mulliez 

une famille en or

L’émission Cash Investigation du 6 février s’est intéressée à la famille Mulliez, l’une des plus riches de France. Si cette famille est omniprésente sur les zones commerciales avec ses 130 enseignes, dont Auchan, Décathlon, Kiabi, Alinea, Jules, Midas, Norauto, Kiloutou, Boulanger..., elle cultive le secret concernant sa richesse.

L’Association familiale Mulliez (AFM) est composée de quatre holdings, dont dépendent en cascade 600 à 700 entreprises. Officiellement ce n’est pas un groupe : c’est ce que ressassent les actionnaires aux salariés qu’ils licencient pour ne pas avoir à les reclasser dans une autre enseigne de la « galaxie » Mulliez.

En revanche, lorsqu’il s’agit d’eux-mêmes, ces actionnaires mettent la devise familiale à exécution : « Tous dans tout. » Ainsi, en novembre dernier, un vaste plan de licenciements a été annoncé dans le groupe Auchan et, au même moment, les actionnaires de Decathlon, autre fleuron du groupe, se sont versé un milliard d’euros de dividendes.

Non cotée en Bourse, l’AFM n’a aucune obligation de publier ses résultats. Mais une vidéo dévoilée par les journalistes de Cash Investigation a montré une cousinade un peu particulière : la réunion de tous les descendants de Louis Mulliez. Ces 300 actionnaires du groupe se sont partagé 674 millions d’euros de dividendes. La richesse professionnelle totale de la galaxie Mulliez se serait élevée à 33,683 milliards d’euros fin 2021.

Ces résultats proviennent de l’exploitation des 650 000 travailleurs qui, de par le monde, font tourner les magasins et les entreprises sous-traitantes qui, au Vietnam, en Chine ou au Bangladesh fabriquent les produits pour ces différentes enseignes.

« Kiabi, la mode à petit prix », ce slogan résume à lui seul le modèle économique de la famille dans les différents magasins, qui est de vendre en grande quantité un grand nombre de produits à prix bas. Les salaires, eux aussi, sont tirés vers le bas à tous les bouts de la chaîne, et cela peut aller jusqu’au travail forcé chez certains sous-traitants.

Finalement, la richesse des Mulliez n’est pas tant un secret de famille qu’un secret de classe, celui de la bourgeoisie qui tire sa richesse de l’exploitation du prolétariat international.

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