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- Lutte ouvrière n°2948
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Dans les entreprises
Michelin – Cholet
coup de colère
Mercredi 22 janvier au matin, 300 travailleurs de l’usine Michelin de Cholet, dans le Maine-et-Loire, ont pour la première fois défilé dans les rues du centre-ville, pour redire leur refus de se faire licencier.
Cinquante personnes – des salariés, des retraités et des jeunes – ont manifesté à leurs côtés, au sein d’un cortège animé par le comité de lutte des travailleurs de l’usine. Au-delà de ce rassemblement réussi, la journée a été marquée par une information reçue dans l’après-midi depuis Clermont-Ferrand, où les représentants des syndicats rencontraient une fois de plus ceux de la direction du groupe : le passage de l’indemnité de licenciement de 35 000 à 40 000 euros brut, avec toujours pas plus de 500 euros par année d’ancienneté, était annoncé.
À cette nouvelle, le sang des ouvriers encore présents dans l’usine n’a fait qu’un tour, car l’enveloppe globale est inférieure à celle versée aux salariés de La Roche-sur-Yon lors de la fermeture de leur usine en 2020, alors qu’entre temps les prix ont explosé et les dividendes empochés par les actionnaires du groupe aussi : 1,45 milliard en 2024 ! L’annonce a donc été prise comme une insulte de plus et des dizaines de travailleurs ont immédiatement débrayé, paralysant toute production, comme leurs camarades le faisaient en même temps à l’usine de Vannes.
Le lendemain matin, dès 5 heures, des travailleurs en colère ont fait le tour des ateliers pour propager la grève, avec succès. Ils ont aussi accueilli ceux qui arrivaient vers 8 heures puis ceux de l’après-midi, les entraînant dans le mouvement. La journée s’est passée en discussions tous azimuts, le sentiment général étant qu’il fallait continuer sur cette lancée. Vendredi 24 janvier, la production n’a pas repris et lors des réunions d’information des syndicats le matin et l’après-midi, la colère devant les miettes que propose Michelin s’est exprimée vigoureusement.
Dans cette ambiance où la température est montée, la direction tente de dénigrer le comité de lutte et ceux qui l’animent depuis début novembre. D’autre part, elle voudrait s’appuyer sur les responsables syndicaux les moins combatifs pour que la colère ne déborde pas du cadre habituel du « dialogue social ». Mais les travailleurs menacés de perdre leur emploi d’ici à l’été sont de plus en plus nombreux à comprendre que ce prétendu dialogue est une impasse.
Lundi 27 janvier, le travail a repris doucement, mais l’idée qu’il faut s’organiser de manière à se faire craindre fait son chemin. D’ici à la montée à Clermont-Ferrand, programmée pour mardi 4 février, les ouvriers en colère de Michelin-Cholet comptent bien refaire parler d’eux.