Meurtre de Louise : un crime horrible, une campagne abjecte19/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2951-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Meurtre de Louise

un crime horrible, une campagne abjecte

Louise, une enfant de 11 ans, a été tuée le 7 février, dans un bois non loin de son collège, dans la région parisienne. Comme d’autres faits divers, ce meurtre horrible a servi de prétexte à une campagne xénophobe inspirée par l’extrême droite.

Ainsi, plusieurs médias se sont empressés de révéler l’identité d’un garçon mis en garde à vue quelques heures après la découverte de l’enfant, pour sa vague ressemblance avec l’image d’une caméra de vidéosurveillance. Son nom, d’origine maghrébine, permettait en effet de donner libre cours à leur haine des étrangers, accusés de tous les crimes et de tous les maux. Pascal Praud, l’éditorialiste vedette de la chaîne du milliardaire Vincent Bolloré, CNews, s’est empressé de parler des « familles détruites » et du « soupçon qu’elles le soient par des individus qui n’ont rien à faire sur le sol de France. » Bien qu’innocenté et relâché au bout de quelques heures, le jeune homme a tout de même vu son nom continuer d’apparaître dans des médias d’extrême droite comme Frontières, ou sur les comptes de réseaux sociaux de militants racistes.

L’arrestation et les aveux, quelques jours plus tard, d’un autre homme, qu’aucune élucubration raciste ne pouvait relier de près ou de loin à l’immigration, n’a pas découragé les plus acharnés. Contraints de laisser tomber le qualificatif de « francocide », inventé par l’extrême droite pour faire croire que les victimes sont ciblées parce que françaises, ils se sont rabattus sur un autre thème cher à leur cœur : l’ensauvagement supposé des quartiers sous la pression d’une immigration prétendument incontrôlée.

Ce qui intéresse la presse d’extrême droite – et à travers elle tous les politiciens qui font du rejet de l’immigration leur fonds de commerce – n’est évidemment pas de ramener la sécurité dans les quartiers populaires ou de lutter contre les meurtres d’enfants ou les viols. Contrairement à ce que leurs commentaires veulent faire croire, les homicides sur des enfants de moins de 13 ans sont, dans leur grande majorité, commis au sein de la famille ou par des proches. Et il en est de même en ce qui concerne les meurtres de femmes et les viols.

En faisant de tout étranger un assassin potentiel et de tout jeune d’origine immigrée un « sauvage » en puissance, le réseau médiatique de droite et d’extrême droite fait écho aux responsables politiques de même couleur. Les ténors du RN n’ont d’ailleurs même pas eu à ouvrir la bouche !

En désignant aux classes populaires un bouc émissaire dans leurs rangs, ces gens-là ne s’opposent en rien à la violence que suscite cette société d’exploitation, où les rapports de domination sont la règle. Elle peut ainsi continuer à fonctionner et à engendrer cette barbarie.

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