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Dans les entreprises
Lactalis
une décision lourde de conséquences pour les éleveurs
Lactalis, premier groupe mondial de collecte de lait et de transformation laitière, a annoncé par communiqué de presse que d’ici à cinq ans, il collectera 450 millions de litres de moins en France.
Environ 900 éleveurs ont ainsi appris que Lactalis n’achètera plus leur lait dans un futur proche. Pour certains, le contrat brutalement rompu durait depuis 50 ans, reconduit de génération en génération.
Rien ne garantit qu’ils trouveront un accord avec une autre entreprise de transformation pour écouler leur production.
Lactalis est un groupe d’envergure internationale dont les décisions ont un impact majeur non seulement sur les milliers d’ouvriers de ses usines et leurs familles, mais aussi sur les 12 000 éleveurs en France, qui se considèrent souvent comme des patrons indépendants, mais qui sont en fait totalement subordonnés à cette entreprise géante.
Lactalis ose affirmer qu’une diminution de la collecte conduira à « une meilleure valorisation du prix du lait payé aux producteurs ». Quelle mauvaise blague !
Lors de chaque négociation sur les prix, les éleveurs sont obligés de se lancer dans un véritable bras de fer pour ne pas être payés en dessous de leur coût de production.
Le groupe veut diminuer la collecte de lait pour se recentrer sur les activités où il fait les plus grosses marges : la transformation en fromages, yaourts et autres produits laitiers vendus en France. Il veut abandonner la part transformée en poudre et vendue à l’international, qu’il considère comme pas assez rentable et soumise à trop d’aléas spéculatifs. Ce n’est donc qu’une affaire de recherche du profit maximum.
La course au rendement et les bas salaires dans les usines, le rapport de force défavorable aux éleveurs, le racket des consommateurs… tout cela rapporte énormément à la famille Besnier propriétaire de Lactalis. Selon le magazine Challenges, Emmanuel Besnier et sa famille se placent dixième parmi les plus riches capitalistes de France, avec une fortune atteignant 14,5 milliards d’euros. C’est cela qui ruine les éleveurs.