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- Lutte ouvrière n°2927
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Israël
colère contre Netanyahou
Dimanche 1er septembre, plus de 260 000 manifestants israéliens sont descendus dans les rues pour exprimer leur émotion à la suite de la mort de six des otages détenus à Gaza, dénonçant la responsabilité du gouvernement Netanyahu.
Beaucoup de participants ont été choqués de l’utilisation inhabituelle de la violence policière contre les manifestants. En effet, sous prétexte de blocage de route, la police n’a pas hésité à utiliser grenades de désencerclement, canons à eau et charges à cheval.
Un communiqué des organisations anti-guerre, repris par certains forums des familles d’otages, affirme : « Le gouvernement Netanyahou dit que seule la pression militaire libère, en réalité, on constate que la mort de nombreux otages est la conséquence directe de la pression militaire de l’État israélien. Oui, la pression militaire libère mais elle libère les otages de leur vie. » Au micro, un père d’otage a crié à l’adresse de Netanyahou : « Sans votre sabotage permanent, ceux dont nous avons appris la mort ce matin seraient probablement encore en vie, c’est toi qui as du sang sur les mains. »
De son côté, la principale centrale syndicale israélienne, la Histadrout, appelait à la grève générale lundi 2 septembre afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il cesse de saboter les négociations et qu’il conclue un cessez-le-feu immédiat pour le retour des otages. La grève a, semble-t-il, été relativement bien suivie dans l’éducation, les aéroports, les ports, les banques, les compagnies d’électricité, la poste et les transports. À Tel-Aviv, le maire a appelé à la grève. À la demande du ministre d’extrême droite des Finances, un tribunal du travail a ordonné la cessation de la grève dès 14 h 30 au motif qu’elle était politique, ce qui est illégal en Israël. La mobilisation s’est tout de même poursuivie.
De leur côté, les travailleurs arabes israéliens ne peuvent que difficilement se sentir représentés par les protestations d’un syndicat foncièrement sioniste qui ignore largement le massacre des Palestiniens. Si des représentants municipaux arabes ont appelé à rejoindre les protestations, il semble que cela n’ait concerné qu’une minorité d’Arabes israéliens.
Malgré leurs limites et les manœuvres politiciennes de l’opposition, ces protestations expriment un refus de l’union nationale derrière Netanyahou. Les manifestants lui disent clairement que sa sale guerre, qu’il justifie au nom des otages et de la vengeance des morts du 7 octobre, ne doit plus se faire en leur nom. Mais, au-delà, la population d’Israël ne pourra connaître la paix et la sécurité tant que l’oppression du peuple palestinien se poursuivra.