Hôpital Mermoz – Lyon 8e : une grève qui fait tache d’huile12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Mermoz – Lyon 8<sup>e</sup>

une grève qui fait tache d’huile

Depuis le 13 janvier, différentes catégories de travailleurs de l’hôpital privé Jean-Mermoz, appartenant au groupe Ramsay Santé, sont en grève pour des augmentations de salaires et leurs conditions de travail.

La grève a commencé par les brancardiers, dont le salaire n’atteint le smic qu’avec des primes. Après trois semaines de grève et de présence à l’entrée de l’hôpital, ils ont repris le travail sans avoir obtenu satisfaction… mais avec une énorme colère. Mais le 27 janvier, les préparatrices et préparateurs en pharmacie se sont aussi mis en grève dans leur quasi-totalité, pour des revendications similaires et ils le sont toujours. Entre-temps, lundi 3 février, le service des Urgences a dû fermer, presque tout le personnel (infirmières, aides- soignantes, brancardiers…) s’était mis à son tour en grève.

Tous se battent pour les mêmes motifs : salaires insuffisants et bloqués ; conditions de travail éprouvantes avec des heures supplémentaires non payées ; pour des embauches et des ouvertures de lits supplémentaires permettant la prise en charge de tous les malades. Vu les conditions de travail dans cet hôpital privé, les démissions sont nombreuses : 17 aux Urgences depuis deux ans par exemple.

La seule réponse de la direction, outre la réquisition de quelques grévistes, a été la fermeture des Urgences, l’arrêt d’un bloc opératoire et la déprogrammation de nombreuses interventions, en particulier des chimiothérapies reportées au désespoir des patients. Plusieurs médias locaux, le Progrès, France 3, BFM Lyon, s’étant fait les relais à la fois des revendications des grévistes et des inquiétudes des patients privés de soins, la direction de Ramsay s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle dit qu’elle est « pleinement consciente des préoccupations exprimées par les grévistes et travaille en collaboration avec les cadres pour trouver des propositions afin de répondre aux attentes des équipes». En réalité, elle se moque autant des travailleurs que des usagers. Chaque fois que les grévistes sont reçus, elle leur oppose un « non » catégorique sur tout. Le directeur a montré son mépris en ne levant pas les yeux de son téléphone.

La direction prend prétexte de problèmes financiers, alors que tout le monde sait que le groupe Ramsay a fait des bénéfices plus que confortables l’an passé. Ce qui a fait dire à une gréviste des Urgences : « Ce n’est pas un directeur qui nous reçoit, c’est un banquier. »

La direction est loin d’avoir remporté ce bras de fer avec le personnel tant le mécontentement gagne d’autres catégories, comme les infirmières de nuit ou des blocs. Quoi qu’il en soit, cette lutte a déjà changé l’ambiance parmi les travailleurs de l’hôpital.

Partager