Éducation nationale : halte aux suppressions de postes !12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale

halte aux suppressions de postes !

Les enseignants des écoles parisiennes étaient en grève mardi 11 février contre la fermeture de 167 classes dans le primaire à la prochaine rentrée. Ils ont manifesté avec les parents devant le rectorat.

Le nombre de suppressions de postes dans les écoles a maintenant été communiqué pour tout le pays, et dans bien des académies il est important. En Haute-Garonne, une manifestation a eu lieu le 10 février à Toulouse pour protester contre les 199 fermetures de classes annoncées pour seulement 53 ouvertures. L’académie de Lille compterait 127 postes supprimés après 250 déjà l’an dernier. Le ministère en annonce 22 en moins en Guadeloupe et 21 en Martinique. Dans l’académie d’Amiens, 29 postes seront retirés en primaire.

Les responsables de l’Éducation nationale se défendent en disant qu’ils ne font que suivre la diminution du nombre d’enfants scolarisables en écoles maternelles et primaires dans certaines académies et qu’ils créent des postes ailleurs, en particulier en banlieue parisienne. Mais au total on comptera quand même 470 postes en moins l’année prochaine à ce niveau. Dans la même logique, ces responsables tentent de se justifier en affirmant que des postes seront créés en collèges et lycées, là où ils doivent reconnaître que les effectifs augmentent. C’est un bien piètre alibi alors que tout le monde sait, à commencer par eux-mêmes, que les difficultés rencontrées en sixième et après sont la conséquence de ce qui n’a pas été assimilé en primaire ! D’ailleurs, dans certaines académies, les rectorats n’ont pas fait de détail. En Picardie par exemple, les suppressions de postes en primaire n’ont pas empêché qu’il y en ait 43 dans les collèges et 16 dans les lycées.

Cette manière de déshabiller le petit Pierre pour ne même pas habiller le petit Paul est inacceptable. Partout les enseignants constatent qu’ils ne sont pas assez nombreux pour pouvoir travailler en petits groupes et avoir le temps de consacrer l’attention nécessaire à chaque élève en difficulté. Partout les parents affirment qu’il faudrait des remplaçants en nombre suffisant pour que les professeurs absents puissent être remplacés et que les enfants ne perdent pas de nombreux jours de classe. Et que dire des élèves en situation de handicap à propos desquels le ministère proclame à longueur de circulaire les vertus de « l’éducation inclusive » sans pour autant fournir l’encadrement indispensable ? La baisse démographique aurait pu, dans une très faible mesure, augmenter mécaniquement le nombre d’enseignants par élève. Mais même cela le gouvernement n’en a pas voulu, sans parler de créer de nouveaux postes.

Pour ne pas être censuré par le Parti socialiste, François Bayrou avait renoncé à son projet de supprimer 4 000 postes. Cela n’a pas empêché la moulinette à postes de tourner au ministère et dans les rectorats, et aujourd’hui parents et enseignants indignés découvrent quelle triste réalité on leur promet à la prochaine rentrée. Celles et ceux qui brandissent les banderoles « école en danger » et descendent dans la rue pour faire bouger les choses ont donc mille fois raison.

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