Coup de grâce à l’UNRWA... et à l’aide aux Palestiniens30/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2935-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Coup de grâce à l’UNRWA... et à l’aide aux Palestiniens

Le Parlement d’Israël, la Knesset, a voté lundi 28 octobre une loi interdisant sur tout le territoire israélien les activités de l’agence de l’ONU qui vient en aide aux réfugiés palestiniens, l’UNRWA. Seuls dix députés sur les 120 que compte cette assemblée ont voté contre, les députés arabes et quelques rares représentants de l’extrême gauche.

Le prétexte de cette décision est la participation supposée d’une vingtaine de membres de l’agence, sur les 13 000 qu’elle emploie à Gaza, à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Le gouvernement israélien n’avance aucune preuve, et s’en dispense d’autant plus volontiers que son véritable objectif est de rendre les territoires occupés, et en particulier Gaza, durablement invivables pour les Palestiniens

L’UNRWA fut créée en décembre 1949 alors que les dirigeants israéliens se lavaient les mains de la souffrance qu’ils infligeaient aux 900 000 réfugiés palestiniens chassés de leurs terres, de leurs maisons, et qui étaient réduits à végéter dans les huit camps installés dans la bande de Gaza, alors sous contrôle de l’armée égyptienne, ainsi que dans les pays voisins, la Jordanie ou le Liban. La résolution 194 de l’ONU demandait à Israël de « permettre aux réfugiés qui le décident de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible ». Les dirigeants israéliens traitèrent celle-ci et celles qui suivirent comme des chiffons de papier n’ayant aucun caractère contraignant, et furent bien aises de se décharger sur l’ONU de la gestion des drames dont ils étaient les seuls responsables. Ainsi, pendant 74 ans, par-delà les changements de frontières auxquels donnèrent lieu les guerres israélo-arabes, l’UNRWA fut la principale bouée de sauvetage à laquelle purent s’accrocher les Palestiniens dans leur vie quotidienne, assurant non seulement l’aide alimentaire mais aussi gérant des écoles et des services sociaux grâce au dévouement de ses employés.

La décision de la Knesset va finir de ruiner les rares moyens de survie auxquels pouvaient encore avoir recours les habitants de Gaza bombardés, chassés de chez eux et massacrés par l’armée israélienne. L’UNRWA y gérait des hôpitaux, des centres de santé et d’enseignement. Ses membres tentent de continuer à distribuer l’aide alimentaire d’urgence et les médicaments dont ils peuvent disposer. Le vote de la Knesset consacre en fait une année d’attaques contre l’UNRWA. Depuis l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, ses établissements scolaires comme ses centres de santé ont été pris pour cible sans aucune retenue, sous prétexte qu’ils auraient servi d’abri aux membres du Hamas. Le passage de l’aide humanitaire a été régulièrement bloqué. Certains membres de l’UNRWA ont été arrêtés et la principale bouée de secours pour la population meurtrie est en train de disparaître. En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la vie des Palestiniens s’en trouvera aussi encore plus précaire, totalement à la merci d’un gouvernement israélien qui traite tout Arabe en ennemi. Pendant le vote de la Knesset, le siège de l’UNRWA situé à Jérusalem- Est, que le gouvernement veut expulser, a été l’objet d’attaques.

Aujourd’hui Netanyahou et la Knesset jugent nécessaire de se débarrasser de l’UNRWA. Après avoir assassiné plus de 40 000 Palestiniens à Gaza, dont un quart d’enfants, ils entendent continuer à détruire les moyens d’existence des survivants.

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