Bus FSO Cergy-Conflans : la direction joue le pourrissement01/01/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/01/P9-1_Le_30_d%C3%A9cembre_au_matin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bus FSO Cergy-Conflans

la direction joue le pourrissement

Une trentaine de bus sont sortis du dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône lundi 30 décembre, au 55e jour de grève. Ils étaient très majoritairement conduits par des intérimaires.

Illustration - la direction joue le pourrissement

Le nombre élevé de chauffeurs en congé et le nombre croissant de ceux qui sont en arrêt maladie permet à la direction d’embaucher des intérimaires sur des services de « non-grévistes ». Mais cela ne suffit pas à faire réellement tourner le réseau de 32 lignes et 400 chauffeurs.

C’est peut-être pour cela que la direction a envoyé le même jour aux salariés FSO une lettre menaçant les grévistes. Elle y annonce que ni les jours de grève de décembre, ni les droits de retrait déposés par les CDI non grévistes ne seront payés.

En effet, espérant sauver une petite paie, bien des chauffeurs ont alterné les jours de grève et une petite série de jours travaillés, ou de jours de congé, et beaucoup ont aussi déposé des droits de retrait à la suite d’incidents qui ont eu lieu lors des premières sorties de bus. Mais en les menaçant FSO a réussi à faire faire des tours aux intérimaires. Valérie Pécresse, la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités, s’en sert pour prétendre qu’il n’y a plus de danger et donc que les droits de retrait, devenus illégitimes, n’ont pas à être payés.

Pour le reste, la lettre reprend les mensonges habituels sur l’agressivité des élus des travailleurs et des grévistes contre la direction et les non- grévistes, l’intransigeance des négociateurs FO qui empêcherait « le moindre compromis », et la direction menace de ramener tout le monde au niveau de la convention collective si aucun accord n’est signé avant le 31 mars.

Mais les grévistes n’acceptent pas la baisse programmée de leur taux horaire, qui se traduira inévitablement par une baisse importante de salaire au fil du temps. Pécresse, ayant mal coordonné ses mensonges avec ceux de FSO, a lâché que le contrat Cergy-Confluence « coûtait » 40 millions d’euros, et non 37, comme le dit FSO depuis le début. Ce sont trois millions de différence, alors que FSO jure qu’il ne peut pas maintenir les salaires car il lui manquerait... deux millions d’euros.

Les grévistes savent depuis le début que l’hostilité complice et féroce de leur direction et de Pécresse n’est pas un problème financier immédiat comme on le leur raconte. La lettre de menace de FSO livre la vraie piste en évoquant la mise en concurrence des délégations de service public des transports d’Île-de-France, qui est lancée et dont le premier cycle s’achève en 2024. Un autre cycle s’ouvre, qui concernera les lignes de la première couronne, jusque-là assurées par la RATP.

Une lutte en partie factice se livre entre quelques groupes relativement modestes comme FSO ou Lacroix-Savac, et des géants comme Keolys, Transdev ou la filiale créée par la RATP pour se répartir les lots pour quatre ou six ans. La seule façon d’éviter qu’elle nuise aux profits est de s’attaquer aux travailleurs, au premier rang desquels les chauffeurs.

La résistance inattendue des chauffeurs FSO gêne ce projet. Un jour ou l’autre, une telle combativité pourrait servir d’exemple, faire tâche d’huile et enrayer la machine. C’est cette crainte qui explique l’acharnement de FSO et d’Île-de-France Mobilités contre les chauffeurs.

Partager