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- Lutte ouvrière n°2949
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Leur société
Budget
austérité programmée
Au-delà des tractations dans les coulisses et des coups de théâtre médiatiques, c’est bien un budget d’attaques antiouvrières qui a été adopté fin janvier par la commission mixte paritaire et qui est en passe de l’être définitivement.
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Pour obtenir que les députés du PS ne votent pas la censure, Bayrou a choisi de revenir sur les attaques les plus brutales et spectaculaires que son prédécesseur Barnier avait annoncées. Mais son objectif est le même : réaliser 50 milliards d’euros d’économies. Pour y parvenir, le gouvernement table sur des coupes claires dans les dépenses.
Si Bayrou a renoncé à ajouter deux jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, il a maintenu la baisse de 10 % des indemnités journalières, avec trois fois plus d’économies à la clé. Les critères d’accès à l’Aide médicale d’État restent inchangés, mais son budget diminuerait de près de 10 %. Enfin, des mesures annoncées par Barnier figurent sans changement, comme la suppression de la Gipa, prime créée en 2023 pour compenser l’inflation et touchée par 188 000 fonctionnaires, ce qui rapporterait 800 millions d’euros, et le gel du point d’indice, qui détermine le niveau des salaires dans la fonction publique.
En revanche, la surtaxe exceptionnelle sur les grandes entreprises, ainsi que la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, annoncée initialement pour faire accepter aux travailleurs ces nouveaux sacrifices, voient leur durée réduite de deux à un an. Quant aux dépenses de l’armée, elles continuent leur ascension : + 3,3 milliards d’euros par rapport à l’an dernier.
Bayrou et une partie de ses prétendus opposants à l’Assemblée répètent que la France a besoin d’un budget. Ils justifient ainsi de nouveaux sacrifices imposés aux travailleurs et aux classes populaires pour continuer à alimenter les aides et subventions aux plus grandes entreprises, dont les profits seront à peine écornés par quelques mesures symboliques.