Auschwitz : les criminels d’hier et ceux d’aujourd’hui29/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2948-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Auschwitz

les criminels d’hier et ceux d’aujourd’hui

Les organisateurs des cérémonies du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz ont mis à l’honneur les derniers survivants, chargés d’apporter leur témoignage.

L’énergie déployée par ces quasi-centenaires ayant survécu à l’horreur des camps d’extermination qui racontent sans relâche ce qu’a été la barbarie des nazis, en particulier auprès de la jeunesse, ne peut que forcer le respect. On ne peut pas en dire autant des dirigeants politiques qui n’ont que le « devoir de mémoire » à la bouche, font mine de s’inquiéter de la disparition des derniers témoins et affichent leur bonne conscience. En réalité, ils ne font rien, au contraire, pour que les nouvelles générations puissent comprendre les mécanismes qui ont conduit à la création de ces camps et au génocide des Juifs par les nazis.

Si la « solution finale » et le génocide des Juifs sont bien les fruits du délire antisémite de Hitler, Göring, Himmler et autres dirigeants nazis, il ne suffit pas de répéter « plus jamais ça » pour qu’une barbarie du même type ne se reproduise pas. Il est vital de comprendre dans quelle conditions les brutes nazies ont pu prendre le pouvoir en Allemagne, une puissance impérialiste développée, avec une population éduquée. Il est nécessaire de rappeler que le parti de Hitler n’aurait pas pu s’imposer à la tête de l’Allemagne sans la volonté de la bourgeoisie allemande de lancer le pays, durement touché par la crise économique de 1929, dans une nouvelle guerre destinée à contester les traités humiliants qui lui avaient été imposés à l’issue de celle de 1914-18.

Les nazis n’auraient pas pu parvenir au pouvoir sans le soutien financier massif et répété des Krupp, Thyssen et autres industriels ou banquiers, et sans la complicité, dès 1931-1932, des hauts fonctionnaires de l’appareil de la police, de la justice et de l’armée, qui souhaitaient briser un prolétariat organisé dans des partis et des syndicats puissants. Pour tous ces gens-là, peu importait le délire antisémite des nazis du moment qu’ils étaient capables de briser les travailleurs puis réarmer le pays.

Ne pas rappeler les conditions de l’ascension des nazis, et même les nier en réduisant le nazisme à la folie hitlérienne ou à son seul aspect antisémite, si ignoble soit-il, c’est empêcher les nouvelles générations de comprendre les racines économiques et sociales sur lesquelles un tel régime a poussé. Pendant qu’ils répètent « plus jamais ça », les dirigeants actuels de l’impérialisme sèment le chaos dans le monde, massacrent des peuples, alimentent des guerres qui menacent de se généraliser en une nouvelle guerre mondiale. Et depuis 1945, pour maintenir leur ordre mondial, ces dirigeants ont été eux- mêmes pour le moins complices de plusieurs génocides.

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