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Editorial
Pas un sou, pas un homme pour les guerres de Biden et de Macron !
Après s’être distingué au début de la guerre en disant « qu’il ne fallait pas humilier la Russie », Macron a cette fois surpris son monde en affirmant ne « pas exclure l’envoi de troupes en Ukraine ».
Cette sortie belliqueuse a tout de suite été désavouée par tous les chefs d’État occidentaux, et Macron a rétropédalé : il ne parlait pas de troupes combattantes, mais de troupes d’appui logistique…
Si Macron se spécialise dans le rôle du bouffon, la situation, elle, est à prendre au sérieux. Envoyer des troupes combattantes est, bien sûr, une option de l’état-major de l’Otan. Elle n’est peut-être pas encore d’actualité, mais elle est étudiée et préparée et ce sont les États-Unis qui décideront.
Car la guerre est là et bien là ! Contrairement aux dénégations officielles, les États-Unis et, derrière eux, la France et les États européens font la guerre à la Russie. Il y a une répartition des rôles : l’Ukraine fournit la chair à canon, et les puissances impérialistes occidentales, les armes.
Après avoir expliqué qu’elles ne livreraient que des armes dites défensives pour ne pas être considérés comme « cobelligérantes », elles acheminent aujourd’hui des tanks, des missiles à longue portée et des avions de combat F16.
En France, les entreprises d’armement montent en charge pour approvisionner le front ukrainien en obus, blindés, canons Caesar... Accusé de ne pas en faire assez par le chancelier allemand, qui a engagé son pays à hauteur de 17 milliards d’euros, Macron vient de promettre trois milliards d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine.
Quant aux militaires occidentaux, ils sont présents depuis un bout de temps sur le sol ukrainien ! L’existence de douze bases secrètes de la CIA, actives depuis 2014 à la frontière russe, vient d’être révélée. Et c’est un secret de polichinelle que des instructeurs militaires de l’Otan, français compris, s’y activent pour livrer le matériel militaire et former des soldats ukrainiens.
Alors, oui, les dirigeants occidentaux mènent déjà cette guerre et ils nous y entraînent chaque jour davantage. Si les États-Unis le décidaient, tous leurs alliés, France comprise, y enverraient des troupes. Et dans ce cas, le gouvernement ne se gênerait pas pour procéder à une mobilisation générale, comme cela se fait en Ukraine.
« Il faut arrêter le dictateur Poutine qui veut envahir l’Europe », « Il faut suivre l’exemple des soldats ukrainiens et de leur famille et être prêts aux sacrifices », nous dit-on. Et comme l’a demandé Macron, l’Éducation nationale et l’armée vont se charger de renforcer l’esprit patriotique de la jeunesse au travers de l’éducation civique et du Service national universel (SNU).
Face à ce bourrage de crâne, gardons en tête la phrase prononcée par Anatole France au lendemain de la Première Guerre mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »
Toutes les guerres que nos gouvernants désignent comme des guerres justes cachent des rivalités de pouvoir pour le partage des richesses. L’Ukraine est certes une proie pour Poutine et les oligarques russes. Mais elle l’est aussi pour ses propres oligarques et surtout pour les capitalistes occidentaux qui, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, y placent leurs capitaux afin d’en exploiter les terres et la main-d’œuvre.
Le flot de milliards que les puissances impérialistes déversent dans cette guerre fait le bonheur de leurs marchands d’armes, et ici des Dassault, Safran, Thales, Nexter… Mais c’est aussi un placement qui rapportera gros, demain, aux multinationales comme Nestlé, Bayer, Vinci...
Poutine est un dictateur qui écrase son propre peuple sous un talon de fer. Mais les puissances occidentales ne sont pas les blanches colombes qu’elles prétendent être. Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, où elles laissent, depuis cinq mois, leur allié israélien massacrer et affamer les Palestiniens, le démontre une fois de plus.
Biden et Macron parlent des droits des peuples quand ça les arrange ! S’il leur faut s’acoquiner avec les pires régimes, comme aujourd'hui l’Arabie Saoudite ou Israël, fermer les yeux sur leurs exactions et dresser les peuples les uns contre les autres, ils le font, sans état d’âme.
Ne les laissons pas nous mener à une troisième guerre mondiale ! Pas un homme pour la guerre des capitalistes !
À bas nos dirigeants, piliers de cet ordre barbare et fauteurs de guerre ! Pas un sou de plus pour les marchands de canon ! Ce qu’il nous faut, ce sont des lits d’hôpitaux, des logements, des trains et des écoles !
Nathalie Arthaud