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Editorial
Des milliards pour les capitalistes et leurs guerres, l'austérité pour les travailleurs
Mercredi dernier, Macron a convoqué en toute urgence tous ses ministres et principaux dirigeants de sa majorité pour discuter autour d’un plateau de fruits de mer, dans les salons de l’Élysée, de la nécessité de diminuer la dépense publique.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement mène un véritable matraquage sur ce thème. « Les dépenses publiques se sont emballées », nous explique-t-on. Mais ce ne sont pas les travailleurs qui ont profité de la générosité de l’État !
Tous ceux qui n’ont que leur salaire pour vivre, ceux qui ont été privés de leur emploi ou qui doivent enchainer les contrats précaires, les retraités qui touchent une pension de misère après une vie de travail, tous ceux-là ont vu leurs conditions de vie s’aggraver ces dernières années.
Ceux qui ont vidé les caisses de l’État, ce sont les grandes entreprises, elles qui ont empoché sous toutes les formes possibles des aides et subventions qui se montent chaque année au minimum à 200 milliards d’euros. Les travailleurs n’ont pas à payer pour un déficit et pour des dettes qui ont été faites au profit des capitalistes !
Mais quand les politiciens au service de la bourgeoisie déclarent que « l’État doit cesser d’être une pompe à fric », comme vient de le faire le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ce n’est pas pour diminuer les cadeaux versés au grand patronat et aux plus riches. Le gouvernement vient de décréter une baisse du budget de 10 milliards pour cette année, et il a annoncé que 20 milliards supplémentaires devront être économisés en 2025. On sait ce que signifient ces « économies » : ce seront de nouvelles attaques contre les classes populaires !
Ce sont les travailleurs, les chômeurs et même les malades qui vont être frappés. Quand le ministre de la Santé évoque la modification du dispositif de prise en charge des affections de longue durée et les conditions de remboursement des transports sanitaires, il se prépare à réduire l’accès aux soins de millions de personnes, avec des conséquences parfois dramatiques.
Alors que des mobilisations d’enseignants et de parents dénoncent le manque de moyens de l’école publique, la situation dans les établissements scolaires va encore se dégrader ! Et il en sera de même dans les hôpitaux et dans les Ehpad où la situation est déjà catastrophique, pour le logement et pour tous les services les plus essentiels à la population.
Au moment où les faillites d’entreprises repartent en flèche, les chômeurs sont menacés à nouveau d’être privés d’une partie de leurs ressources, par la baisse des allocations ou la diminution de la durée d’indemnisation. Le gouvernement se prépare à lancer une offensive de grande ampleur qui va faire reculer les conditions de vie de l’ensemble du monde du travail.
Alors que des millions de personnes ont de plus en plus de mal à vivre correctement, la classe capitaliste, elle, continue de s’enrichir comme jamais. Les entreprises du CAC 40, les plus puissantes du pays, viennent d’annoncer plus de 150 milliards de bénéfices en 2023, record battu pour la troisième année consécutive. Pour le monde des actionnaires, de leurs PDG grassement payés, comme celui de Stellantis, Carlos Tavares, qui touche 100 000 euros par jour, l’heure n’est pas à l’austérité. Cette montagne de profits, les capitalistes l’obtiennent en aggravant l’exploitation, en tirant les salaires vers le bas, et grâce aux milliards d’argent public.
Le gouvernement prétend qu’il n’y a plus d’argent pour payer des ambulanciers, pour rembourser des soins médicaux, mais il trouve des milliards pour la guerre. Macron se vante d’avoir doublé le budget militaire depuis son arrivée au pouvoir et demande aux industriels de passer à une économie de guerre.
Autrement dit, demain, on aura des canons, des missiles, des Rafale, mais pas de médecins ni de lits dans les hôpitaux ! Des privations, l’aggravation de la crise et la multiplication des guerres, voilà l’avenir que nous promettent les dirigeants du monde capitaliste !
Pour s’y opposer, les travailleurs disposent d’armes puissantes : ils font tourner toute la société, ils ont la force de la diriger et de lui offrir un autre avenir que le capitalisme, avec ses crises et ses guerres.