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Editorial
Les Jeux sont finis, la crise du capitalisme continue...
Macron aura tout fait pour tirer parti jusqu’au bout des Jeux Olympiques, se montrant aussi souvent que possible auprès des athlètes. Sous prétexte d’assurer le bon déroulement des Jeux, les ministres « démissionnaires » ont pu parader dans les médias comme si de rien n’était. Mais une fois la prétendue « parenthèse enchantée des JO » refermée, la question de la nomination d’un nouveau Premier ministre va revenir au premier plan et agiter à nouveau le monde politicien.
Le nouveau chef de gouvernement sera-t-il issu du Nouveau Front populaire ? Ou bien s’appuiera-t-il sur une coalition des députés macronistes et de la droite ? Quelle que soit la combinaison qui sortira de cette tambouille politicienne, le prochain Premier ministre se soumettra, comme tous ceux qui l’ont précédé, aux exigences de la minorité de riches bourgeois qui dominent l’économie, les Arnault, Dassault, Bolloré et autres Peugeot.
Les travailleurs continueront d’être confrontés aux salaires insuffisants pour finir le mois, au chômage, aux emplois précaires et aux licenciements, comme chez Valeo et dans bien d’autres entreprises qui ne font pas la Une des médias. Pour permettre aux plus grands groupes capitalistes d’augmenter leurs profits, le futur gouvernement n’hésitera pas non plus à sacrifier les commerçants, les artisans et les petits agriculteurs, que l’aggravation de la crise menace d’acculer à la faillite.
Avec l’aide des gouvernements à son service, une minorité de parasites peut ainsi accumuler année après année des fortunes de plus en plus faramineuses. Extorqués au prix d’une aggravation de l’exploitation et en précipitant dans la pauvreté une partie de la population, ces milliards servent à préparer de nouvelles catastrophes.
Irresponsable et préoccupée exclusivement d’obtenir des gains les plus rapides possible, la classe capitaliste préfère se tourner vers la finance et la spéculation, source des crises boursières, bancaires et monétaires qui se succèdent depuis des années et menacent d’ébranler toute l’économie. Le 5 août, les Bourses mondiales ont connu un nouveau soubresaut, réveillant la peur d’un effondrement financier aux effets dévastateurs pour l’ensemble de la société.
Dans le passé, la crise de 1929, la plus grave qu’ait connue le capitalisme, a conduit en Allemagne à l’arrivée au pouvoir du nazisme et a fini par plonger l’ensemble de l’humanité dans l’horreur de la Deuxième Guerre mondiale. Près d’un siècle après, le capitalisme en crise menace d’entraîner à nouveau la société vers la barbarie.
Les manifestations et les émeutes racistes organisées par l’extrême droite en Grande-Bretagne montrent que les discours xénophobes peuvent déboucher du jour au lendemain sur des actes violents. Dans de nombreux quartiers populaires ravagés par la crise et les politiques d’austérité menées aussi bien par la droite que par la gauche, des mosquées, des foyers pour migrants, des magasins ont été pris pour cible, comme si c’était là qu’il fallait chercher les responsables de la catastrophe sociale.
Les mêmes démagogues sont à l’œuvre, ici en France, parmi ceux qui ont été au pouvoir et ceux qui, comme le RN, aspirent à y être. En dressant les travailleurs les uns contre les autres en fonction de leurs origines ou de leur religion, cette propagande xénophobe les divise et les affaiblit, à un moment où ils auraient plus que jamais besoin d’être unis pour se défendre et pour mener les combats susceptibles d’offrir un autre avenir à l’ensemble de la société.
Cette aggravation de la crise et de la guerre économique entre les États est aussi à la source d’une escalade guerrière dans de nombreuses zones de la planète. Depuis plus de deux ans, à l'est de l'Europe, un conflit meurtrier oppose par Ukrainiens interposés les pays impérialistes, États-Unis en tête, à la Russie de Poutine. La guerre meurtrière que mène l’État israélien contre la population palestinienne de Gaza, en la bombardant aveuglément et sans répit, a déjà commencé à embraser l’ensemble du Moyen-Orient. La tension avec la Chine s'exacerbe. La guerre se généralise dans le monde capitaliste.
La classe ouvrière constitue la seule classe capable de mettre un coup d’arrêt à cette évolution, en expropriant les capitalistes et en réorganisant l’économie dans l’intérêt du plus grand nombre. Il est urgent et vital que les travailleurs de toutes nationalités et origines se rassemblent derrière un programme de défense de leurs intérêts, avec la perspective de renverser le système capitaliste.