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Communiqué
La Réunion
Mayotte : le gouvernement ne se mouille pas trop
Lundi 18 septembre 600 000 litres d’eau en bouteille ont été embarquées à La Réunion sur un bateau affrété par l’État à destination de Mayotte. Ce convoi singulier fait suite à la déclaration du ministre délégué à l’Outremer Philippe Vigier lors de sa visite sur place, de « distribuer 2 litres d’eau par jour » aux populations les plus fragiles.
Cette opération qui serait renouvelée toutes les trois semaines fait l’affaire des capitalistes qui produisent l’eau en bouteille, en l’occurrence de Edena-Bagatelle et Australine.
Le ministre relayé à Mayotte par le « préfet en charge de la crise de l’eau » Gilles Cantal, ne tiennent déjà pas leurs engagements car 600 000 litres d’eau pour 50 000 personnes fragiles recensées par l’ARS équivalent à moins de 60 centilitres d’eau par personne et par jour, soit bien en deçà des 2 litres promis !
Quant au reste de la population de l’île (estimée à 310 000) , elle n’a pas d’autre choix que d’utiliser l’eau du robinet, quand il y en a, impropre à la consommation ….mais qui est facturée toujours comme eau potable par la SMAE (Société Mahoraise des Eaux) !
L’eau qui coule au robinet est tellement sale que l’ARS préconise de la laisser couler longtemps et de la faire bouillir avant d’être consommée.
Mais ceux qui sont pauvres, qui n’ont même pas l’eau courante chez eux, qui remplissent leurs bassines ou leurs bidons aux citernes communales et qui ne peuvent pas faire bouillir l’eau car le prix de la bouteille de gaz est excessif, la consomment au risque de se rendre malades.
L’ARS et le CHU constatent un nombre croissant de cas de gastro-entérite et autres maladies de peau. Et la situation risque de s’aggraver car le préfet de Mayotte a annoncé des « tours d’eau » plus restrictifs, toutes les 48 heures sur l’ensemble du département.
Cette situation désastreuse est la conséquence de l’incurie et du mépris de l’État français qui a laissé Mayotte dans cet état de sous-développement.
En 2011, année de la départementalisation de Mayotte, Marie-Luce Penchard, alors ministre de l’Outremer de Sarkozy déclarait que « les évolutions nécessaires pour le développement économique de Mayotte devront se faire sur une période allant de 20 à 25 ans à partir de 2012 ».
12 ans plus tard, ce développement se fait toujours… au compte-goutte !