Brochure
Fête de Beauvais : discours de Nathalie Arthaud
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Sommaire
Au sujet de l'Algérie
Cela peut paraître loin du sujet, mais pour expliquer notre démarche aux élections européennes, je veux commencer par ce qui se passe aujourd'hui en Algérie. Des mobilisations énormes. Et on ne peut que saluer le courage dont font preuve ces centaines de milliers de femmes et d’hommes qui osent descendre dans la rue. Ils le font malgré les interdictions de manifester et le chantage du régime à la guerre civile.
Alors oui, ces mobilisations secouent le pouvoir et elles ouvrent bien des perspectives. Mais cela peut aussi aller dans un tas de directions, y compris des très mauvaises pour les travailleurs. Ce n’est pas parce qu’il y a des millions de femmes et d’hommes dans la rue, prêts à beaucoup de sacrifices que les choses sont gagnées. On a l’exemple de la Tunisie, et de l’Egypte ou de la Libye qui montrent toutes les impasses possibles.
Nous souhaitons bien sûr que ces mobilisations ouvrent des perspectives pour que les travailleurs algériens fassent avancer leurs intérêts. Chômage, bas salaires – le smic y est à 130 euros- cherté de la vie, précarité, absence de services publics, tous les problèmes que l’on peut connaître ici sévissent là-bas de façon encore plus brutale. Et Là-bas comme ici, les intérêts des travailleurs ne peuvent être défendus que par les travailleurs eux-mêmes.
Alors la question qui se pose dans les évènements d’Algérie, c’est : comment les travailleurs vont-ils intervenir politiquement ? Ils forment le gros des manifestants ; quelles revendications vont-ils mettre en avant ? Quels objectifs vont-ils se fixer ? Est-ce qu’ils en resteront à la dénonciation du 5ème mandat ? Si c’est le cas, ce sera un coup d’épée dans l’eau. Est-ce qu’ils mettront en avant des revendications susceptibles de changer leur sort, de contester ceux qui se mettent l’argent du pétrole dans la poche ? Est-ce qu’ils sauront s’organiser pour défendre leurs objectifs de travailleurs ?
On ne peut que le souhaiter. Mais le combat des travailleurs est difficile, il l’est plus encore lorsque les travailleurs ne sont pas préparés politiquement et lorsqu’il n’y a pas de parti qui peut les aider à mener leur combat sur le terrain de classe.
Les gilets jaunes
A une autre échelle, les travailleurs qui se sont engagés dans le mouvement des gilets jaunes ont été confrontés aux mêmes difficultés.
Le mouvement des gilets jaunes a démontré la capacité de révolte des classes populaires. Il a montré que même des femmes et des hommes qui ne s’étaient jamais battus de leur vie, n’avaient jamais fait grève, ne s’étaient jamais syndiqués, peuvent se révolter, s’organiser et créer des liens de solidarité.
Et puis, même si beaucoup ont raccroché leur gilet, c’est un mouvement qui fait preuve d’une sacrée détermination puisqu’après trois mois et demi de mobilisation, il y a encore des manifestations et ce malgré la violence des forces de l’ordre et l’opération d’enfumage de grand débat national !
Mais il peut y avoir une forte colère sociale, les travailleurs peuvent y jouer un rôle un rôle important - et ils étaient sans doute majoritaire dans le mouvement des gilets jaunes - et puis, ils peuvent ne pas trouver le chemin pour défendre réellement leurs intérêts de travailleurs.
Les gilets jaunes ont posé les questions essentielles pour le monde du travail : le problème du pouvoir d’achat, des petites retraites, l’injustice sociale. Mais ils n’y ont pas réellement répondu. Ils ont dénoncé Macron, mais pas la classe capitaliste qui est pourtant la première responsable. Si les salaires n’augmentent pas, si la précarité augmente c’est d’abord de la responsabilité de la classe capitaliste. Les usines qui ferment aujourd'hui, Ford, Ascoval, les fonderies du Poitou, ce n’est pas Macron qui les ferme, c’est le grand patronat.
La crise des gilets jaunes nous conforte dans l’objectif de construire un parti qui représente les intérêts des travailleurs. Il est indispensable et urgent de construire un parti, qui aide les travailleurs à s’y retrouver dans ce genre de situation, qui les aide à avoir une politique et des objectifs susceptibles de changer le rapport de force avec la bourgeoisie, les aider à s’organiser…
Il faut être capable d’apporter les réponses aux questions que les travailleurs se posent : comment stopper la chute de notre pouvoir d’achat et comment faire pour que toutes les richesses ne s’accumulent pas à un pôle ? Eh bien cela peut être résumé en trois points :
- Augmentation des salaires et leur indexation sur les prix
- Un emploi pour chacun avec la répartition du travail, parce que tout le monde devrait avoir un emploi avec un salaire correct.
- Le contrôle – car on n’obtiendra rien si on n’est pas prêt à mettre notre nez dans les affaires de la bourgeoisie.
Ces objectifs sont des objectifs de lutte, des points de repères politiques pour les travailleurs lorsqu’ils s’engageront dans le combat. Et les populariser maintenant, en discuter, les mettre dans la conscience des travailleurs, c’est les préparer au combat que nous devrons mener. Ce sont ces objectifs, cette politique que nous défendons à longueur d’élections et que nous défendrons dans la campagne européenne.
Toute notre campagne, comme celles qui l'ont précédée, consistera à faire progresser la conscience de classe dans le monde du travail.
La conscience de classe, ce n’est pas réclamer « le partage des richesses ». C’est être conscient que la bourgeoisie ne partage pas et que les travailleurs ont à la combattre. C’est être fiers d’appartenir au monde du travail parce que nous faisons tourner toute la société et c’est avoir conscience d’être capable de renverser la bourgeoisie et pour construire une société sans exploitation et sans classe sociale, une société communiste.
Derrière la politique anti-ouvrière de Macron, les méfaits de la classe capitaliste
Aujourd'hui tous les regards sont tournés contre Macron. Et c’est bien naturel, il est président de la république et il porte une grande responsabilité dans le recul des conditions de vie de la classe ouvrière. Mais toute la société est écrasée par le rouleau compresseur du grand capital. Nous ne résoudrons pas le problème en changeant de président, en rafraichissant les institutions ou en instaurant le référendum d’initiative citoyenne !
Cela fait des décennies que l’on vote pour changer de président et que rien ne change ! On a toujours droit à la même politique anti-ouvrière. Parce que gouverner dans le cadre de la domination du grand capital, c’est forcément se soumettre à sa loi.
La minorité capitaliste monopolise dans ses mains une masse de capitaux et détient plus de pouvoir économique que les présidents ne peuvent en avoir à la tête de l’État. C’est cette minorité de grands bourgeois, non élue qui gouverne les grands groupes industriels et financiers et fait la pluie et beau temps sur l’économie, pas les gouvernements. C’est le pouvoir des actionnaires de Ford ou de PSA de fermer une usine, celui de Sanofi ou Renault de gaver leurs actionnaires et de bloquer les salaires. C’est le pouvoir de Vinci de transformer les autoroutes en caisse enregistreuse, ou encore celui des banques de se transformer en salles de casino.
Quant à croire qu’il suffirait d’organiser des RIC et d’avoir de nouvelles lois pour combattre la rapacité des capitalistes, c’est un leurre. Quand les lois qui encadrent le fonctionnement des entreprises les gênent un tant soit peu, ils ont mille et un moyens de les contourner ou de les ignorer. Combien de patrons ne payent pas les heures supplémentaires de leurs salariés, combien de travailleurs enchaînent des horaires délirants en toute illégalité. Et cela se fait souvent parce que les travailleurs eux-mêmes s’interdisent de revendiquer leur droit par peur de perdre leur boulot !
Alors non, on n’arrêtera pas les méfaits du grand capital en multipliant les appels au vote et les lois. C’est une question de rapport de force entre les travailleurs et le grand patronat et cela dépend de la capacité des travailleurs d’imposer ses intérêts vitaux
Le mouvement des gilets jaunes a exprimé la volonté de mieux contrôler ce que font l’État et les élus de l’argent de nos impôts. C’est légitime. Mais contrôler ce que fait la classe capitaliste des richesses créées par l’ensemble du monde du travail l’est tout autant.
On revendique que le budget de l’Etat et l’argent public soient dépensés le plus utilement possible. Pourquoi ne pas en faire autant pour les capitaux accumulés par les entreprises ? L’utilisation de ces capitaux échappe à la société au prétexte qu’ils sont propriété privée. Il est interdit de contrôler l’usage fait de ces capitaux. Il est interdit de les réquisitionner quand bien même la société en aurait un besoin urgent pour investir dans le logement, les transports, la santé ou l’éducation et ce alors qu’ils sont créés par le travail collectif de dizaines de milliers de travailleurs. C’est ce qu’il faut changer.
Le pouvoir de la bourgeoisie vient de ce qu’elle concentre entre ses mains les capitaux. Cela lui donne le droit de décider, seule, de choix engageant toute la société. Eh bien si on veut lui enlever son pouvoir de nuisance, il faut lui enlever ses capitaux, c’est-à-dire l’exproprier. La véritable démocratie et le « pouvoir du peuple » n’auront de sens qu’une fois cette minorité détrônée, quand toute la population pourra donner son avis et surtout participer aux décisions sur la façon de gérer collectivement les grandes entreprises qui dominent l’économie.
Il y a un tabou à faire tomber, le tabou du capitalisme et de la propriété privée. On nous met dans le crâne depuis toujours que le capitalisme, c’est d’abord la liberté et le respect de la propriété privée. Mais c’est surtout la liberté et la propriété privée des plus riches. Car quelles sont celles des travailleurs ? Où est la liberté pour les six millions d’entre nous qui sont condamnés au chômage ? Pour ceux dont les salaires sont tellement bas qu’ils ne permettent même pas de régler toutes les factures ? L’écrasante majorité des travailleurs ne choisissent ni leur métier ni leur entreprise. Et une fois embauchés, ils obéissent aux ordres, aux horaires et aux rythmes imposés.
Quant à la propriété privée du monde du travail, elle se réduit à bien peu de choses. Nombre de salariés, d’employés sont dans l’incapacité de s’acheter ne serait-ce qu’une voiture correcte. Et pour acheter un appartement ou une petite maison, la plupart d’entre eux sont forcés de s’éloigner des villes et de leur lieu de travail. Et dès qu’il y a un licenciement ou un « accident de la vie » comme on dit, eh bien on perd tout ! Et combien de patrons petits et moyens ont fini ruinés ou avalés par plus gros d’eux ?
Derrière ce principe prétendument sacré de la propriété privée, il y a surtout le droit de la bourgeoisie d’exproprier tout le monde à son profit ! Le respect de la propriété privée fait partie des chaînes que les travailleurs doivent briser. Marx disait : "il faut exproprier les expropriateurs". C’est plus vrai que jamais.
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Cette conscience révolutionnaire est loin de l’état d’esprit actuel des travailleurs.
L’expropriation du grand capital et la collectivisation des grands moyens de production peuvent paraitre éloignés et décalés par rapport aux revendications élémentaires des travailleurs. Le droit de disposer d’un travail pour ceux qui n’en ont pas, d’un pouvoir d’achat pour faire face aux dépenses quotidiennes de la famille, d’une retraite convenable. Le droit de vivre dignement, tout simplement. En réalité les deux sont indissociables.
Parce que c’est la crise et parce que le capitalisme est de plus en plus parasitaire. Depuis la crise de 1971 nous sommes en crise permanente, parce que le capitalisme n’a plus de perspectives de développement de la production. Les marchés sont saturés, la surproduction est généralisée et elle condamne l’économie mondiale au marasme.
Pour accroître ses profits, la bourgeoisie n’a pas 36 solutions : participer à la guerre commerciale en se montrant encore plus féroce que ses concurrents pour leur piquer des parts de marché, et imposer au nom de la compétitivité, des suppressions d’emplois, l’écrasement des salaires, l’aggravation des cadences et de la flexibilité. Et cela vaut aussi pour les services publics, pour la poste, les hôpitaux que l’Etat ne peut plus financer correctement parce qu’il consacre de plus en plus d’argent à soutenir le grand patronat ! Et tout cela se double de la menace permanente d’un krach économique car les milliards que la bourgeoisie n’investit pas dans la production, elle les met dans la finance et la spéculation !
En résumé, le capitalisme nous condamne à la crise et à des attaques de plus en plus dures de la part de la bourgeoisie. Et les victimes ne sont pas seulement les ouvriers et employés, mais aussi nombre de petits patrons, commerçants et artisans qui, tout en travaillant d’arrache-pied, ne vivent pas mieux que la moyenne des salariés.
Dans ce contexte, où la bourgeoisie est à l’offensive pour reprendre des droits aux travailleurs, toute revendication sérieuse venant des salariés fera l’objet d’une lutte âpre et difficile. Et lorsque les travailleurs se battront vraiment pour leurs intérêts de classe, ils feront leur expérience et réaliseront que tant que la bourgeoisie tient les rênes des grands groupes industriels et financiers, elle les baladera et que le seul moyen d’avancer réellement, c’est de contrôler ce qui se passe dans les entreprises. C’est de savoir quelles sont réellement les marges bénéficiaires et où passent les profits, combien sont investis, combien sont versés aux actionnaires…
Et la question du pouvoir et de l’expropriation de la bourgeoisie se posera comme elle s’est déjà posée lors des grandes luttes sociales. C’est alors que « la classe ouvrière prendra conscience de cette vérité que, si elle veut vivre, le capitalisme doit mourir », comme l’affirmaient les communistes des années 20.
La lutte pour les revendications quotidiennes immédiates et la lutte pour l’émancipation totale des travailleurs ne doit faire qu’un seul et même combat. Et bien il faut que dès aujourd'hui les travailleurs les plus combatifs s’en convainquent : militer pour les intérêts des travailleurs, c’est militer pour la révolution sociale.
Repli nationaliste - l’unification de l’Europe serait un progrès
La domination de la classe capitaliste nous mène à la catastrophe économique, mais aussi sociale et écologique. Parce qu’on peut parler de l’écologie et on n’en a jamais autant parlé, mais il n’y a pas le début d’une solution.
Politiquement c’est la même impasse. La crise du capitalisme, les rivalités entre les bourgeoisies nationales nous ont déjà menés à deux guerres mondiales. Aujourd'hui des millions de femmes et d’hommes chassés de leurs pays par la guerre, l’oppression ou la misère s’entassent dans les camps infâmes ou sont traqués et condamnés à errer de pays en pays quand ils ne meurent pas dans la traversée de la Méditerranée. Il y a partout des foyers de guerre qui menacent de se transformer en une guerre plus générale parce qu’ils sont aussi le théâtre de rivalités des grandes puissances.
Et puis, on assiste partout à la montée de l’extrême droite et à l’emprise croissante des idées réactionnaires. Dans toute l'Europe, la crise économique, les plans d'austérité, le chômage, le désespoir face à l'avenir, nourrissent des courants nationalistes, xénophobes et anti-européens. En Hongrie, en Autriche, en Italie, des partis d'extrême droite sont au pouvoir. En Suède et en Allemagne les dernières élections ont marqué un renforcement de l’extrême droite.
Les Le Pen, les Salvini, Orban et Cie disent défendre les intérêts des plus pauvres en empêchant les migrants de mettre le pied en Europe. Mais ils sont aussi anti ouvriers qu’ils sont anti migrants ! En Hongrie par exemple, Orban vient d’autoriser les patrons d'exiger de ses salariés jusqu'à 400 heures supplémentaires par an, payables jusqu’à trois ans plus tard !
A toutes les époques, les patrons ont cherché à dresser les travailleurs dits « nationaux » contre les étrangers. En face, le mouvement ouvrier a opposé le mot d'ordre « travailleurs de tous les pays, unissez-vous ». Il a opposé le drapeau rouge et l’internationale au drapeau bleu blanc rouge et à la Marseillaise.
Et puis, puisque l’on parle Europe, je voudrais rajouter que ces premiers militants socialistes, puis communistes n’ont jamais regretté la mondialisation du capitalisme. Ils constataient, comme Marx l’avait fait déjà en 1848 que le capitalisme avait développé une économie qui débordait des frontières nationales et avait besoin du monde pour se développer.
Et ils en voyaient un avantage majeur : celui d’avoir fait naître des ouvriers dans tous les pays. Depuis lors, l’histoire, l’économie, la vie sociale des différents pays européens se sont entremêlées encore plus étroitement. Les entreprises se déploient à l’échelle européenne et même mondiale. La classe ouvrière de tous les pays est elle-même devenue internationale au fil des migrations. Il suffit de quelques heures d’avion pour traverser deux, trois, quatre frontières. Autant dire que la division de l’Europe, qui n’est qu’un bout d’un continent, est complètement dépassée par la réalité.
Et pour nous, qui affirmons fièrement que notre pays c’est la terre, et notre patrie, l’humanité, oui, l’unification de l’Europe serait un véritable progrès.
Ce progrès, il ne peut pas venir de la bourgeoisie. Mais si, à l’issue d’une révolution, les travailleurs parviennent au pouvoir, eh bien eux, ils le réaliseront !
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Avec notre liste, les travailleurs pourront affirmer un programme qui corresponde à leurs intérêts sans se laisser détourner par tous les faux débats qui peuvent naître autour des questions européennes.
Certes, l’Europe des capitalistes n’est pas belle à voir ! Rien n’a été fait pour faire progresser le sort des travailleurs les plus exploités d’Europe. L’UE n’a pas fait la moindre pression sur les pays les plus réactionnaires pour y faire progresser les droits des femmes, ne serait-ce que le droit élémentaire qu'est le droit à l’avortement.
Quant à la solidarité européenne, elle est un mot creux. Il suffit de se souvenir de la façon dont la Grèce a été traitée en 2011, et de voir aujourd'hui les pays européens se repasser les migrants qui arrivent sur les côtes comme des patates chaudes pour comprendre que l’UE n’est pas cet espace de solidarité que certains nous vendent. Même sur une revendication qui semble évidente à la grande majorité, la taxation des Gafam, l’Europe montre son incapacité à avancer…
Alors oui, l’Europe n’a rien pour plaire aux travailleurs. Mais est-ce que les Etats nationaux, est-ce que la police française ou la banque de France ont quelque chose pour plaire aux travailleurs ?
L’UE comme les institutions françaises sont des instruments construits par la bourgeoisie et elle s’en sert comme de machines à opprimer les plus faibles. Elle peut en changer. Aujourd'hui avec le Brexit, l’Europe est d’ailleurs en train de reculer ! Alors notre objectif, ce n’est pas de dénoncer telle ou telle institution de la bourgeoisie, c’est d’abattre le capital.
Encore une fois, dans cette élection, nous nous adresserons aux travailleurs en mettant en avant leurs intérêts de classe en ne se laissant pas prendre au jeu des partis bourgeois. Macron d’un côté et Le Pen de l’autre veulent utiliser cette campagne pour de faire croire qu’ils représentent des options opposées. En réalité, leurs oppositions sont superficielles en matière d’Europe comme d’immigration, et c’est un sujet sur lequel ils peuvent très facilement retourner leur veste, comme vient de le faire Le Pen en renonçant finalement à la sortie de l’euro.
Les travailleurs se sont faits piéger trop longtemps par le clivage gauche droite, il ne faut pas qu’ils tombent dans ce nouveau jeu de dupes qui consisterait à devoir choisir entre les pro-Europe et les anti-Europe. Voter pour l’un ou l’autre, c’est voter pour nos exploiteurs. Le monde du travail n’a pas à intérêt à se diviser en choisissant entre différents représentants de la bourgeoisie.
Dans cette élection, il faut affirmer que les travailleurs n’ont qu’un seul intérêt à défendre, c’est leur peau, leur condition de travailleur. Il faut mettre en avant les revendications élémentaires du camp des travailleurs contre le grand capital et la perspective de renverser tout l’ordre social capitaliste, seule perspective pour offrir un avenir à l’humanité.