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Européennes 2024

Fête de Lutte ouvrière : meeting du dimanche 19 mai

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Meeting de Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier à la fête de Lutte ouvrière, dimanche 19 mai 2024

     

     

    Travailleuses, travailleurs, chers amis, chers camarades.

    Avec Jean Pierre Mercier et au nom de tous nos camarades qui ont préparé cette fête et l’animent, nous vous souhaitons la bienvenue et nous espérons que vous pourrez pleinement en profiter, même si le soleil se fait capricieux !

    Comme vous le savez, les élections européennes se déroulent dans trois semaines et nous conduisons, avec Jean-Pierre, la liste Lutte ouvrière Le camp des travailleurs.

    Vous allez donc pouvoir voter en plus de nous deux, pour Salah Keltoumi, cariste à l’usine Stellantis de Mulhouse, pour Claire Rocher infirmière à Dijon, pour Serge Latchoumanin, formateur à La Réunion… je ne vais pas tous les citer, mais je rajoute que vous voterez aussi pour Arlette Laguiller qui incarne notre combat depuis bien des années.

    Vous allez donc pouvoir voter pour une liste de travailleuses et de travailleurs, pas pour des professionnels de la politique : pour des militants ouvriers qui ont à cœur dans leurs entreprises de s’adresser à leurs camarades et de les rassembler pour qu’ils se fassent respecter face à l’exploitation patronale.

    Vous allez pouvoir voter pour des militants convaincus que notre camp doit retrouver la conscience de sa force et le chemin de la lutte collective non seulement pour arracher de meilleures conditions de travail, mais aussi pour renverser le système capitaliste qui nous enfonce dans les crises et les guerres.  

    Nous, les communistes révolutionnaires, nous le disons et le répétons depuis des années : le capitalisme n’est pas seulement inégalitaire et injuste, c’est un système destructeur. Aujourd'hui, cela crève les yeux.  

    La France est un pays très riche. Les milliards s’accumulent dans les caisses patronales, 150 milliards l’an dernier pour les seules firmes du CAC40. Les profits, les dividendes, les fortunes ont explosé tous les records. Des PDG sont payés des millions, 100 000 euros par jour, y compris en ce dimanche de Pentecôte pour le PDG de Stellantis, Carlos Tavares !

    A côté de cela, combien de travailleurs triment du matin au soir sans arriver à régler leurs factures, à se loger, se chauffer, se nourrir correctement ?

    Combien de femmes et d’hommes cassés par le travail, sont livrés à la misère et à des retraites indignes ? Combien de quartiers populaires où la jeunesse, après avoir été rejetée par l’école, se retrouve livrée à la petite délinquance, aux trafics en tout genre ?

    Et ce sont encore ces femmes et ces hommes qui sont pointés du doigt, accusés de ne pas vouloir travailler, de ne pas s’occuper de leurs enfants, d’abuser des médicaments, des HLM… Qui sont licenciés pour des broutilles, comme cette femme de ménage des toilettes de la gare Montparnasse qui a été mise à la porte pour avoir récupéré un euro de pourboire !

    Avec les Jeux Olympiques, le gouvernement Macron appelle à une trêve sociale. Mais il y a une trêve pour les salariés licenciés de Camaïeu, de Casino, et de tant d’autres entreprises ? Il y a une trêve pour tous ceux qui n’en peuvent plus et doivent travailler deux ans de plus ?

    Non ! Parce que la lutte de classe ne s’arrête jamais. La grande bourgeoisie attaque, en permanence, sur tous les fronts. Et elle ne se contente pas de s’enrichir de l’exploitation et de nous racketter en faisant flamber les prix, elle tape dans les caisses de l’État, accapare les milliards qui devraient servir aux hôpitaux, au logement, à l’éducation, aux retraites…

    Dans cette société, ce sont les possédants, les financiers, ceux qui sont les plus éloignés de la production de richesses qui prospèrent et s’enrichissent en parasites sur le dos des travailleurs. Ceux qui font le travail, qui se lèvent au milieu de la nuit pour prendre l’équipe du matin, ceux qui font rouler les bus et les métros, ceux qui nettoient et entretiennent, ceux qui s’occupent des enfants ou des anciens, ont une vie de plus en plus dure.

    Cela s’appelle la guerre sociale. Cette guerre-là n’a pas pour décor les tranchées, mais les salons feutrés des ministères et des conseils d’administration. Elle ne se mène pas avec des obus et des canons mais à coups de lois, de décrets, de décisions qui tombent comme des couperets sur les travailleurs.

    Eh bien, cela suffit pour condamner le capitalisme. Non, un système aussi injuste et inégalitaire ne peut pas être l’avenir de l’humanité !   

     

    Dans cette campagne, nous ne ferons pas miroiter aux yeux des travailleurs l’espoir que ces élections européennes pourraient changer leur sort. Cela, aucune élection ne pourra jamais le faire et nous laissons aux politiciens professionnels le sale boulot de mentir aux travailleurs : la vérité est que le parlement européen, tout comme le parlement français, ne sont que des paillassons pour le grand capital.

    Contre Macron, la droite et l’extrême droite, nous n’alimenterons pas non plus le débat stérile sur « plus d’Europe ou moins d’Europe ». Et nous ne perdrons pas notre temps à discuter s’il faut sortir de l’Europe capitaliste pour nous barricader dans une France tout aussi capitaliste : notre conviction, c’est que rien ne changera fondamentalement pour le monde du travail, sinon en pire, tant que la grande bourgeoisie sera aux commandes. 

    Nous mesurons de plus en plus concrètement les ravages du capitalisme sur les hommes et sur la nature. La crise climatique et les souffrances terribles qu’elle provoque déjà dans certaines régions du monde est une catastrophe.

    Mais regardez comment elle est éclipsée par une autre catastrophe : la guerre ou plus exactement, LES guerres.

    Parce que oui, en plus de tout, la société s’enfonce dans des guerres sans fin, dans le nationalisme, le racisme, l’inhumanité et la barbarie.

    Alors, l’heure n’est plus au rafistolage. Nous n’inverserons pas le cours réactionnaire de la société en prenant ces problèmes isolément et en essayant de les régler petits bouts par petits bouts.

    Il faut détruire cette société capitaliste, renverser la grande bourgeoisie qui domine du haut de ses multinationales et en finir avec la logique capitaliste : l’accumulation du capital et du pouvoir à un pôle de la société, les lois du marché et de la concurrence, qui en plus d’être sources d’un gâchis inouï dégénèrent en affrontements sanglants.  

    Il faut que travailleurs renouent avec la conscience que c’est à eux de diriger la société !  

    Aidez-nous à faire entendre ces idées fondamentales le 9 juin en votant pour la liste LO le camp des travailleurs !

     

    Avec le conflit en Ukraine, la guerre de tranchées est de retour sur le continent européen, plus d’un siècle après la guerre de 1914 ! Les scènes que l’on associait à la seconde guerre mondiale, le bombardement de villes, les alertes aériennes, les refuges dans les caves, sont devenues le quotidien des Ukrainiens depuis deux ans !

    À Gaza, les défenseurs du gouvernement israélien nous expliquent qu’ils mènent une guerre civilisée qui n’a rien à voir avec les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre.

    Mais tout ce degré de civilisation ne sert qu’à transformer Gaza en un champ de ruines, à plonger la population dans la terreur à l’affamer.

    Cela fait maintenant 7 mois que les scènes d’horreur se succèdent : familles ensevelies sous un bombardement, enfants criant famine ou tués par le souffle d’une explosion alors qu’ils jouaient au baby-foot, des charniers d’hommes exécutés après avoir été faits prisonniers, des blessés opérés ou amputés sans anesthésie… parce que le siège empêche l’aide humanitaire d’arriver.

    Quand ce bain de sang finira-t-il ? Combien de morts avant que les États-Unis décident de retenir la main de leur allié Netanyahou ? Restera-t-il seulement un immeuble debout à Gaza ? Un hôpital ou une école capable de fonctionner ?

    Les souffrances infligées aux Palestiniens n’apaisent pas le calvaire des familles israéliennes endeuillées et de celles qui comptent un otage à Gaza. Elles s’y ajoutent et surtout, elles annoncent d’autres horreurs toutes aussi tragiques !

    Car avec sa politique de terreur Netanyahou cherche peut-être à briser les Palestiniens pour de longues années. Mais en même temps, il fait naître les prochaines générations de révoltés et de combattants. Et quand les armes se tairont, personne ne sera en paix.

    Les Palestiniens pleureront leurs morts et reconstitueront leurs forces pour leur combat si légitime. Quant aux Israéliens, ils vivront dans un camp retranché derrière des barbelés toujours plus hauts, avec en permanence, le doigt sur la gâchette.

    Toutes ces tragédies, et je pense aussi à ce qui se passe au Soudan, au Kivu, à Mayotte, en Haïti… se déroulent, aujourd'hui en 2024, alors que l’humanité n’a jamais eu autant de connaissances, de richesses et la capacité de les faire circuler et les partager ! Alors qu’elle n’a jamais eu autant la possibilité de vivre en harmonie.

    Il y a de la place et les moyens de vivre dignement pour tout le monde sur cette planète ! Il y a de la place en Palestine et en Israël pour que les deux peuples vivent côte à côte. Et bien sûr que les Ukrainiens et les Russes peuvent vivre en bon voisinage et se mélanger ! Cela s’est fait pendant des décennies où bien des gens ne se demandaient pas s’ils étaient plus russes ou ukrainiens !

    Cet avenir-là est possible.

    Mais cela nécessite d’en finir avec les causes profondes de ces guerres et d’en finir avec tous les fauteurs de guerre à commencer par les plus importants qui gouvernent le monde, je veux parler des États impérialistes occidentaux, des Etats-Unis et des principaux États européens, dont bien sûr, la France !

     

    Poutine et Xi Jinping d’un côté, Biden et ses seconds couteaux de l’autre, sont les deux faces d’une même pièce. Les régimes russe et chinois sont des dictatures qui écrasent leurs populations sous un talon de fer, et oui, ils sont prêts à user de la force pour conserver leur sphère d’influence.

    Mais exactement comme les puissances impérialistes occidentales, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, qui ne s’en sont jamais privés pour établir leur domination coloniale et impérialiste et qui continuent aujourd'hui !

    C’est ce qu’elles font en Ukraine.

    Aujourd'hui si les États-Unis et les États européens s’impliquent autant dans la guerre, ce n’est pas pour aider les ouvriers, les paysans ukrainiens… ils y sont pour LEURS intérêts. Ils mènent cette guerre pour affaiblir la Russie et pour finir d’asseoir leur domination économique, politique et militaire sur cette région du monde.

    Rachat d’usines, d’entreprises, mainmise sur les fameuses terres noires, endettement auprès des banques occidentales : une bonne partie de l’économie ukrainienne est déjà passée sous la coupe des capitalistes occidentaux. Et la guerre accélère le mouvement, en plus d’être une formidable entreprise commerciale pour tous les marchands de canons et pour ceux qui lorgnent sur la reconstruction du pays.

    Pendant que les affaires vont bon train, les Ukrainiens transformés en soldats, souvent des fils de paysans et d’ouvriers, laissent une jambe, un bras, voire leur peau, dans les combats.

    Alors non, les grandes puissances occidentales ne sont pas des puissances de paix. Elles mettent en avant le droit international et les principes de liberté et de démocratie uniquement quand ça les arrange et quand cela va dans LEURS intérêts !

    Pour les Palestiniens, elle est où la liberté ? Il est où le droit international ?

    Cela fait 75 ans maintenant que les grandes puissances regardent Israël, leur allié privilégié, fouler au pied les droits élémentaires des Palestiniens. 75 ans qu’ils s’accommodent de ce que l’État d’Israël opprime, colonise et chasse les Palestiniens de leurs terres, pour les disperser et les transformer en réfugiés à vie dans les pays voisins ! Et aujourd'hui ils laissent faire un massacre.

    En réalité, ce que les grandes puissances appellent le droit international, c’est leur droit au pillage, leur droit de mettre en place des régimes à leur botte et de renverser ceux qu’elles jugent indociles, leur droit de maintenir les peuples et des régions entières sous leur domination !

     

    À une bien plus petite échelle, regardez comment l’État français se comporte vis-à-vis du peuple Kanak.

    La Nouvelle-Calédonie n’est Française que par la violence des troupes coloniales qui y ont débarqué, il y a 170 ans, qui ont soumis les Kanaks en les massacrant quand ils se révoltaient et les ont spoliés de leurs terres et de leur minerai.

    L’État français s’est ensuite évertué à rendre les Kanaks minoritaires un pays devenu le pays du nickel pour les capitalistes, faisant venir des dizaines de milliers de travailleurs de France, de gré et de force avec les bagnards dont furent aussi les Communards déportés comme Louise Michel.

    La population blanche et la population noire autochtone auraient tout à fait pu vivre ensemble. Leurs différences culturelles auraient pu être source d’épanouissement mutuel. Mais l’État français qui ne l’a pas permis : il a utilisé les nouveaux arrivants contre la population kanak, la repoussant dans les terres, la marginalisant et l’appauvrissant toujours davantage.   

    La volonté actuelle du gouvernement d’imposer l’élargissement du corps électoral est dans la continuité de cette politique coloniale. Cela n’a rien à voir avec le souci démocratique de permettre à tous de voter. D’ailleurs, ici, en métropole, veut-il donner le droit de vote aux travailleurs étrangers ? Évidemment non : il s’agit d’une manœuvre politicienne pour rendre minoritaires les Kanaks et les empêcher de décider de leur sort.  

    La révolte que ce passage en force a provoquée est légitime : il revient bien aux Kanaks dont la Nouvelle Calédonie est la terre, de décider de leur avenir !

    En Nouvelle Calédonie, l’État français a plongé les deux populations dans un piège : celui de se faire face dans une situation de quasi guerre civile. Pourquoi ? Pour les trusts du nickel et pour assurer la position de l’impérialisme français dans le Pacifique face à la Chine et les États-Unis.

    C’est le même genre de bombes à retardement qui sont en train d’exploser en à Mayotte, en Palestine, en Ukraine. Et ce sera le cas tant que perdureront les rapports de domination qui alimentent les inégalités, le rejet, la haine et le racisme entre travailleurs et entre les peuples.

    Il faut réaliser que les principaux fauteurs de guerre sont chez nous, ce sont ceux qui nous parlent de compétitivité, de concurrence, de guerre économique. Ce sont NOS dirigeants !

    À ce stade du capitalisme pourrissant, les rivalités économiques sont exacerbées et menacent en permanence de dégénérer en guerre tout court.

    Les deux géants que sont la Chine et les Etats-Unis sont en train d’accumuler tout un arsenal pour se faire la guerre. Pendant quelques semaines tous les chefs d’État vont nous amuser avec les JO, l’esprit de concorde et de paix, mais la réalité, c’est qu’après avoir plongé l’humanité dans la première et deuxième guerre mondiale, ils préparent la troisième !

    Alors ne marchons pas dans leur propagande guerrière : refusons leurs appels doucereux et trompeurs à l’unité nationale ! Ne les laissons pas nous mener à une troisième guerre mondiale !

     

    Depuis la fin de la seconde guerre mondiale et parce qu’ils construisaient l’UE, les dirigeants européens se faisaient passer pour des pacifistes.

    Mais le 8 mai 1945, la seconde guerre mondiale était à peine terminée, la France n’avait pas encore fini de fêter le départ des soldats allemands et ce que les dirigeants ont appelé la libération, que l’armée française bombardait les Algériens à Sétif pour leur apprendre ce qu’il leur en couterait, si eux-aussi aspiraient à la libération.

    Les grandes puissances impérialistes avaient conclu la paix entre elles, mais leur guerre contre les peuples continuait.

    La guerre entre l’impérialisme français et les peuples qu’il opprimait reprenait. Et pas qu’en Algérie, aussi à Madagascar, au Cameroun et dans ce que l’on appelait alors l’Indochine. Et il y a sûrement, aujourd'hui, parmi nous, des enfants ou des petits-enfants de ces femmes et de ces hommes qui ont combattu, été emprisonnés, torturés voire tués parce qu’ils avaient résisté au colonialisme français !

    Fortes de leur pillage, les grandes puissances ont pu acheter une certaine paix sociale dans leur pays et elles ont préservé, chez elles, une façade démocratique, mais leurs manœuvres ont mis à feu et à sang le continent africain ou encore Haïti où, quand on ne meurt pas sous les balles, on risque de mourir de faim. Voilà le vrai visage des grandes puissances, et il n’a rien de pacifique !

    Aujourd'hui, les dirigeants de l’UE ne s’en cachent même plus, ils sont tous ouvertement va-t-en guerre.

    Et un des grands sujets de cette campagne, c’est la participation à l’effort de guerre en Ukraine, c’est l’Europe de la défense et la transformation de l’économie européenne en économie de guerre.

    Ils sont loin d’y parvenir. Car si tous les pays européens se réarment, c’est en ordre dispersé et surtout chacun pour ses propres marchands de canon et d’avion de combat, parce que l’unanimité contre la Russie ne supprime pas les rivalités qui existent entre eux. L’Allemagne n’achète pas d’avions Rafale à Dassault, mais des F-35 américains, tandis que la France n’imagine pas acheter de chars allemands Leopard, il faut que ce soit du made in France comme l’exigent les marchands d’armes tricolores.

    Macron est bien placé pour savoir que l’Europe de la défense, c’est d’abord et avant tout du baratin, mais si demain celle-ci commandait qq Rafales de plus et des radars chez Thalès, ce serait toujours ça de pris pour ces marchands de mort. Et ce serait une nouvelle façon de nous faire les poches à nous tous.

    Nous ne sommes sûrement pas de ceux qui revendiquons l’indépendance de l’impérialisme français !

    Que la défense et l’armée soient placées sous l’égide de la France, de l’UE ou des Etats-Unis au travers de l’Otan elles défendront toujours les intérêts de la bourgeoisie jamais ceux des travailleurs.

    Elles resteront aux mains de gens qui sont des ennemis du monde du travail. Aux mains de généraux qui se sont illustrés dans toutes les sales guerres coloniales ; aux mains de politiciens qui se moquent bien que des ouvriers meurent au travail ou crèvent au chômage.

    Nous sommes censés suivre ces chefs de guerre comme un seul homme, mais ils n’ont rien à faire de notre peau aujourd'hui, et c’est à eux qu’il faudra la confier demain si le pays était attaqué ?   

    Tant que la population ouvrière ne peut pas contrôler l’armée et ses officiers, tant qu’elle ne peut pas décider, elle-même si une guerre mérite d’être menée, il faut refuser de marcher au pas !  

    Si le gouvernement, l’armée et l’État de la bourgeoisie veulent nous embrigader, ce sera pour que l’on meurt pour leurs profits ! Ce sera pour que l’on défende leur ordre impérialiste infâme, meurtrier et barbare.

    Alors pas un homme pour la guerre des capitalistes ! Pas un sou de plus pour les marchands de canon ! Comme le disent les paroles de l’internationale : S'ils s'obstinent ces cannibales, à faire de nous des héros, ils sauront bientôt que nos balles, sont pour nos propres généraux.

     

    Ceux qui, comme Macron ou Glucksmann, le candidat du Parti socialiste essayent de vanter les vertus de l’UE en la décrivant comme un « partenariat politique et économique » sont ridicules ! Vous remplacez le mot « partenariat » par « foire d’empoigne entre brigands » et là oui, vous avez la réalité de l’UE !

    L’UE tout comme l’État français est une institution construite par et pour les capitalistes et elle ne peut pas être autre chose qu’une juxtaposition d’égoïsmes nationaux. La volonté de construire un marché européen pour ne pas étouffer dans son petit marché national, n’a jamais fait disparaître la concurrence entre les groupes capitalistes européens et leurs États.

    Derrière les beaux discours d’Ursula Von der Leyen, d’Olaf Scholz ou de Macron sur l’« Europe forte et unie », il y a une surenchère de subventions et de dumping fiscal pour attirer des investissements. Il y a des batailles incompréhensibles pour le commun des mortels sur la façon de fixer le prix de l’électricité, devenu un enjeu majeur dans la guerre entre capitalistes.

    Oh, nous disent-ils, nous nous sommes quand même mis d’accord lors du Covid pour acheter des vaccins en gros. Vous parlez d’un exploit !

    Non, l’UE n’est pas une véritable union et elle est tout sauf l’union fraternelle des peuples européens : c’est une union qui pérennise les inégalités et les rapports de domination entre les pays riches d’Europe de l’ouest sur ceux plus pauvres de l’Europe de l’est et du Sud comme la Grèce.  

    C’est une union qui n’a pas protégé les droits des travailleurs, même les droits les plus élémentaires, avec un salaire minimum n’atteignant même pas les 500 euros en Bulgarie. Une Union qui n’a pas protégé les droits des femmes, même le droit à l’IVG aujourd'hui nié à Malte et en Pologne.

    Et c’est une union qui n’a absolument pas fait reculer les idées nationalistes. Il y a désormais des clones de Le Pen et de Meloni un peu partout, en Allemagne, en Belgique, aux Pays Bas, au Danemark, en Autriche, …  

    Dans tous les pays membres de l’UE, les idées souverainistes, protectionnistes et chauvines font un retour en force.

    Ici en France, malgré les rivalités politiciennes, un point fait consensus entre tous les candidats : la souveraineté française serait menacée par les traités de libre-échange.

    En chœur avec le patronat, ils parlent tous de NOS entreprises, de NOTRE agriculture, de NOTRE industrie, de NOTRE souveraineté sanitaire et énergétique. Mais qui y a-t-il derrière ce nous ? Quand est-ce que les ouvriers d’Eurocopter, d’Onet, de Lactalis, de Carrefour ont leur mot à dire sur la marche de leur entreprise ? Sur leur salaire ? Sur leur emploi ? Sur leurs conditions de travail ?

    Est-ce qu’ils peuvent seulement exprimer leur avis sur ce qu’il faut produire et de quelle manière, et surtout en décider ? Bien sûr que Non !

    Parce que nous avons beau faire le travail et y passer une bonne partie de nos vies, les entreprises restent la propriété de patrons et d’actionnaires qui en font ce qu’ils veulent. Ils peuvent les vendre à un concurrent, les liquider si elles ne leur rapportent plus assez comme Ohayon l’a fait avec Camaïeu ou comme Naouri le fait avec Casino. A leurs yeux, les travailleurs ne sont que des pions qu’ils peuvent exploiter, déplacer ou jeter. Leur patrie à eux, c’est celle de leur coffre-fort.

    Alors quand les uns ou les autres nous parlent de souveraineté française, ils défendent la souveraineté du grand patronat, celle des Peugeot, des Mulliez, des Bolloré, des Michelin, Leclerc… Ils cachent le fait que la grande bourgeoisie, les actionnaires et les spéculateurs qui ne jouent aucun rôle utile dans la production, décident de tout alors que les travailleurs que nous sommes, et qui faisons tout le boulot, nous ne décidons de rien.

    La souveraineté, les travailleurs ne la trouveront que dans la révolution prolétarienne. C’est-à-dire quand ils auront exproprié la bourgeoisie et pris le pouvoir politique et quand les travailleurs dirigeront eux-mêmes la société à tous les niveaux. Au niveau de la France, de l’Europe, du monde.

     

    Dans cette campagne, les frontières sont défendues y compris par les partis de gauche, qui prônent exactement comme le RN, plus de protectionnisme en expliquant qu’il faudrait craindre la concurrence des ouvriers mal payés d’Ukraine, de Moldavie ou de Chine !

    Mais c’est précisément parce que le grand patronat a toujours mis en concurrence les exploités des différents pays que les militants ouvriers, socialistes et communistes, ont construit à plusieurs reprises des Internationales ouvrières. C’est pour cela qu’ils ont cherché à coordonner leurs luttes et leurs revendications, comme lors de la journée du 1er mai ou de celle du 8 mars consacrée à la lutte des femmes ! C’est pour cela que tous les partis ouvriers, lorsqu’ils étaient encore révolutionnaires, étaient d’abord et avant tout internationalistes !

    L’internationalisme de la classe ouvrière, la conscience que tous les travailleurs du monde ont les mêmes intérêts est une réalité sociale et humaine depuis toujours.

    Déjà en 1845, Marx écrivait : « La nationalité du travailleur n’est pas française, anglaise, allemande, elle est le travail, le libre esclavage, le trafic de soi-même. Son gouvernement n’est pas français, anglais, allemand, c’est le capital. L’air qu’il respire chez lui n’est pas l’air français, anglais, allemand, c’est l’air des usines. »

    C’était en 1845. C’est encore plus vrai aujourd'hui, en 2024 alors que la classe ouvrière s’est partout constituée grâce à la succession de vagues d’immigration et alors que le capitalisme s’est imposé sur toute la planète. Et que la nécessité de survivre pousse des millions de femmes et d’hommes à s’installer là où ils espèrent trouver du travail.

    C’est cette réalité-là que tous les politiciens de la bourgeoisie cherchent à dissimuler qu’ils soient de droite, d’extrême droite ou de la gauche réformiste. Et d’un seul et même élan, tous de nous endormir avec leur patriotisme économique et des idées comme le « produire français ». Qui sont des stupidités !

    Prenez l’entreprise Toyota de Valenciennes où travaillent deux camarades ici présents, Eric Pecqueur et Edith Duquesnoy. C’est un groupe à capitaux japonais. Toute une partie des installations vient du Japon. Mais l’entretien annuel ou les transformations sont assurés par une entreprise britannique, employant majoritairement des salariés polonais. Les colonnes de direction sont fabriquées en République Tchèque.

    Comme dans la plupart des entreprises, toute une partie des fameuses puces électroniques, indispensables viennent de Taïwan. Les mousses insonorisantes viennent de Turquie. Une majorité de pièces est transportée à travers l'Europe par des chauffeurs tchèques, polonais, ukrainiens ou lituaniens.

    Les 5 000 salariés de l'usine, dont toute une grande partie sont des intérimaires, viennent du Maghreb, du Sénégal, du Mali, de Guinée Conakry, d'Afghanistan, et leurs fiches de paie sont faites en Pologne…

    Alors non, on ne produit pas français, en revanche, on produit bien sous les ordres des capitalistes, avec leur organisation à l’échelle internationale. On peut la trouver stupide et aberrante, et elle l’est par bien des aspects, mais si on en veut une autre qui corresponde aux intérêts des travailleurs du monde entier et qui respecte la planète, il faut exproprier les actionnaires et prendre le contrôle des multinationales. Tout le reste est du baratin qui revient à mettre les travailleurs à la remorque de la bourgeoisie !

     

    Un des aspects les plus révoltants de l’UE, c’est qu’elle est en train de se barricader. En 2014, l’Union européenne comptait 300 km de barrières et murs frontaliers, elle en compte aujourd'hui plus de 2 000

    En 1989, lors de la chute du mur de Berlin, les dirigeants européens avaient applaudi à la fin du « rideau de fer ». Aujourd'hui, sous la pression d’une extrême droite toujours plus forte ils sont en train d’en reconstruire un y compris en plein milieu de la Méditerranée, malgré tous les liens qui lient l’Europe à l’Afrique, ou encore à Calais et dans les ports de la Manche ; même la Gare du Nord à Paris a son lot de barbelés, pour empêcher des migrants d’embarquer dans un Eurostar vers Londres !  Et partout l’UE est sillonnée par des policiers, des douaniers, des militaires pour faire la chasse à des femmes et des hommes qui ne demandent qu’à gagner leur vie !

    Les dirigeants de l’UE n’en sont pas encore à déporter les travailleurs immigrés sans papiers au Rwanda et à supprimer le droit d’asile, comme l’a décidé le Royaume Uni. Mais leur politique s’en rapproche : l’Union européenne verse des millions d’euros à la Libye pour payer des garde-côtes et retenir les migrants dans des camps ce qui fait prospérer les mafias qui en profitent pour racketter, torturer et mettre en esclavage ceux qui ne peuvent pas payer. La Turquie a reçu plusieurs milliards d’euros pour faire ce sale boulot. L’Italie voudrait faire comme le Royaume-Uni, mais avec des déportations vers des centres de rétention en Albanie.

    En 2023, plus de 2 500 morts ont été recensés dans des naufrages en Méditerranée, sans compter tous ceux qui ont disparu sans laisser de trace : c’est une politique criminelle !

    Qui a sa déclinaison dans tous les pays. En France, Macron qui s’est fait élire en deux fois sur la promesse de faire barrage à l’extrême droite, a fait voter une loi anti immigrée inspirée par le programme de Le Pen.

    Tout comme le refus du gouvernement de régulariser les sans-papiers, cette loi est une ignominie de plus. Une attaque de plus contre les travailleurs, car attaquer les immigrés, c’est s’en prendre à des femmes de ménage, à des ouvriers du bâtiment, à des cuisiniers, des manutentionnaires, des livreurs, des aides à domicile... C’est s’en prendre à des travailleurs qui se lèvent tôt pour gagner leur vie dans les métiers les plus pénibles et les plus mal payés. Et quand on appartient au monde du travail, on connait le prix de cette exploitation.

    Alors, ne laissons pas le gouvernement et les petits roquets d’extrême droite faire passer nos camarades de travail pour des profiteurs, voire des menaces !

    Et gardons en tête que ce ne sont pas ceux qui vomissent leur haine contre les étrangers, les immigrés ou les musulmans sur les plateaux de télé qui bâtissent les immeubles, entretiennent la voirie ou font tourner les hôpitaux, mais bien notre classe sociale, celle de travailleuses et de travailleurs du monde entier. Ce rôle-là nous donne la capacité de nous battre ensemble pour nos intérêts et une société meilleure. Et cela, personne ne nous l’enlèvera !

    Oui il y a des différences de couleur de peau, des différences de croyances et de philosophie, des différences de culture… et beaucoup, à commencer par le patronat s’en servent pour opprimer davantage les uns, privilégier les autres. C’est-à-dire pour nous diviser et dresser des frontières entre nous.

    Le seul moyen de s’y opposer et de faire reculer l’influence mortelle de l’extrême droite et les préjugés racistes et xénophobes, c’est de nous unir dans le combat commun pour nos intérêts de travailleurs.

    Et c’est de faire nôtres les revendications des travailleurs immigrés : à bas l’Europe des barbelés, régularisation de tous les sans-papiers, liberté de circulation et d’installation des travailleurs sur toute la planète !

     

    L’Europe unie et sans frontières, où l’on pourrait circuler librement de l’Atlantique à l’Oural, de la mer du nord au Bosphore et à la Méditerranée et s’enrichir de la diversité des cultures, est une idée fantastique.

    Le morcellement de la planète, la persistance et même la multiplication des frontières et du nombre d’États font partie des aspects les plus réactionnaires du capitalisme parce que la puissance des forces productives a dépassé depuis fort longtemps les limites imposées par toutes les frontières.

    L’avenir, même pour les peuples opprimés, n’est pas à la création de nouveaux États, mais à leur fédération, et à l’unification de l’économie et de la société à l’échelle de continents entiers.

    Alors oui, notre perspective est bien celle d’une Europe sans frontière. Plus même, nous aspirons à un monde où chaque être humain pourra dire « mon pays, c’est la terre, ma patrie, c’est l’humanité ».

     

    Ce nouveau monde ne pourra naître que par une nouvelle révolution sociale. En son temps, la révolution française a fait tomber beaucoup de frontières. La révolution prolétarienne pourra TOUTES les abattre, parce qu’en plus de supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme elle pourra supprimer la domination des pays riches sur les pays pauvres.

    Par rapport à cette perspective, les élections au parlement européen ne sont bien sûr qu’une péripétie.

    Mais dans cette période où les larbins de la bourgeoisie, les nationalistes, les souverainistes et les racistes ont micros ouverts, faisons entendre cette perspective !

    Montrons qu’il y a des femmes et des hommes qui voient un tout autre avenir pour l’humanité que cette guerre de tous contre tous à laquelle ils nous condamnent !

    Montrons qu’il y a des femmes et des hommes qui ne se découragent pas et se réclament des intérêts politiques des travailleurs et de la perspective communiste révolutionnaire, c’est-à-dire de la mise en commun des richesses et des moyens de les produire pour enfin répondre aux besoins de chaque être humain sur cette planète.

    Et après nous être rassemblé dans le vote, rassemblons-nous pour construire le parti communiste révolutionnaire internationaliste qui manque cruellement à la classe ouvrière.

    Pas un parti de politiciens qui demande aux travailleurs de voter en expliquant qu’ils s’occuperont de tout une fois élu. Ces partis existent déjà et n’ont pas d’autres objectifs que d’accéder à la mangeoire pour servir la soupe aux capitalistes.

    Il faut un parti d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs, de chômeurs, de retraités du monde du travail, présent dans le plus grand nombre d’entreprises du pays, non seulement pour contribuer à ce que les travailleurs se défendent dans la lutte de classe, mais aussi pour qu’ils se forgent une opinion politique révolutionnaire.

    Il faut un parti de femmes et d’hommes des classes populaires conscients d’avoir à changer les choses par eux-mêmes. Parce que c’est toujours d’en bas, du petit peuple, des travailleurs, des exploités que sont nés les véritables changements.

    Ce parti doit bien sûr s’appuyer sur la jeunesse ouvrière et intellectuelle qui cherche le chemin de la révolution. Et nous lui disons que ce chemin passe par la mobilisation massive des exploités. Car sans les millions de travailleuses et de travailleurs, il est non seulement impossible de monter à l’assaut des forteresses du grand capital et de les transformer en place fortes de la révolution, mais il est aussi impossible de faire le poids contre le pouvoir et ses forces de répression.  

    Les opprimés et les exploités peuvent endurer bien des souffrances et vivre au milieu des horreurs parfois des mois et des années, il finit toujours par y avoir des révoltes et des insurrections, c’est-à-dire des moments où des millions de femmes et d’hommes découvrent leur pouvoir d’agir.

    Alors, qu’on soit dans une période de recul ou de remontée des luttes, le seul objectif qui vaille, est celui du renversement de la société capitaliste ! Défendons-le avec ténacité et enthousiasme au cœur du monde du travail, dans les entreprises et dans les quartiers populaires !

     

    Pour finir, je rajoute que ce parti ne doit pas se concevoir comme un parti national, mais comme un parti international des travailleurs avec des ramifications dans tous les pays comme le furent les premiers partis socialistes et communistes quand ils étaient encore révolutionnaires.

    Et regardons-nous ! Nous avons tous, de par notre histoire et de par notre vie, des liens familiaux avec des travailleurs de très nombreux pays. Quand nous ne sommes pas nous-mêmes issus de l’immigration, nous vivons et travaillons avec des femmes et des hommes venus des quatre coins du monde. Ces liens doivent nous aider à construire une nouvelle internationale ouvrière pour la révolution.  

    Alors, menons cette campagne avec l’enthousiasme et la détermination que nous apportent notre optimisme révolutionnaire.

    Chacun des votes qui se portera sur notre liste sera un pas vers la reconnaissance du programme de la révolution prolétarienne. Alors votez et faites voter pour la liste lutte ouvrière - Le camp des travailleurs ! Et rejoignez-nous dans le parti communiste révolutionnaire !

     

    Et bien sûr nous vous souhaitons de profiter de cette fête, des spectacles, des conférences, des discussions passionnées et de tous ses petits plats concoctés dans la camaraderie. Passez une bonne soirée et revenez demain avec le camarade soleil, si possible !  

     

     

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