RATP Bus (Ile-de-France) : Patron public, patron privé, mêmes ennemis11/10/20252025Brèves/medias/breve/images/2025/10/Bus_RATP_Ligne_94_Arr%C3%AAt_Bus_Gare_Montparnasse_Boulevard_Vaugirard_-_Paris_XV_FR75_-_2025-01-11_-_2.jpg.420x236_q85_box-0%2C378%2C4032%2C2646_crop_detail.jpg

Brève

RATP Bus (Ile-de-France)

Patron public, patron privé, mêmes ennemis

Illustration - Patron public, patron privé, mêmes ennemis

Le PDG de la RATP, Castex, s’est dit soulagé que sa filiale RATP Cap ait conservé la gestion d’une grande majorité des dépôts de bus à Paris et dans la proche banlieue, qui ont été mis en appel d’offre après avoir été divisés en douze lots. Pour les travailleurs, il en est tout autrement. La RATP récupère en effet huit lots sur douze, les plus gros, soit 70 % du chiffre d’affaires et 75 % des salariés. Les autres repreneurs sont Keolis, une filiale de la SNCF, ATM, une entreprise publique qui appartient à la commune de Milan et Transdev, dont un tiers des capitaux est détenu par la Caisse des dépôts et consignation, une institution financière publique.

Cette mise en concurrence, prétexte pour attaquer les travailleurs, a servi à tenter de persuader les salariés qu’il fallait accepter des reculs pour rester à la RATP, comme si c'était une garantie de meilleurs salaires et conditions de travail. Résultat, la direction de la RATP en a profité pour imposer un salaire inférieur de 300 euros aux conducteurs de bus recrutés depuis 2023. Aujourd’hui, le salaire de base est de 1640 euros net, pour travailler le week-end, la nuit, avec des horaires qui changent tout le temps et des coupures repas supprimées. La RATP a aussi allongé le temps de travail de 50 minutes par jour, avec six jours de repos en moins sur l’année.

Cette prétendue mise en concurrence sert la politique des dirigeants de la RATP et des autres entreprises de transport en commun. Elle s’inscrit dans celle des gouvernements, toujours moins d’argent dans les services utiles pour donner aides et subventions aux patrons des grandes entreprises. Ces attaques ne vont pas s’arrêter, que le patron soit la RATP, Keolis, Transdev, ATM ou un autre.

La politique d’économies a aussi des conséquences catastrophiques pour les usagers avec des temps d’attente doublés voire triplés entre autres parce que, faute de pièces de rechange et de mécaniciens, des bus deviennent inutilisables. Face à ces attaques, les 19 000 travailleurs des dépôts de bus de Paris et de la petite couronne représentent une force conséquente, quel que soit le patron qui les embauche.

Partager