Poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles : Condamnation de Safran Ceramic confirmée en appel16/05/20242024Brèves/medias/breve/images/2024/05/so-5cae053b66a4bd27305ac1fb-ph0.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C1200%2C676_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles

Condamnation de Safran Ceramic confirmée en appel

Illustration - Condamnation de Safran Ceramic confirmée en appel

Mercredi 15 mai, se tenait le délibéré de l’appel engagé par Safran-Céramic (ex Safran-Hérakles) pour contester sa condamnation pour homicide et blessures involontaires. Cet appel n’aura servi à rien sinon à prolonger le calvaire que vivent les victimes et leurs familles depuis le drame du 5 décembre 2013, il y a presque onze ans.

Pour rappel, l’accident a eu lieu dans la Poudrerie de Saint-Médard-en-jalles en Gironde, l’une des usines Safran. Ce site produit du propergol solide servant au décollage des fusées. Ce jour-là, trois ouvriers travaillaient sur une opération de démoulage d’un bloc de 490 kg de poudre.

Cette opération aurait dû être réalisée à distance sans présence humaine, avec un outillage adapté car le risque d’incendie par contact électrostatique est extrêmement élevé. Mais la direction, pour ne pas arrêter la production, a obligé les trois ouvriers à travailler manuellement. 

Et ce qui devait arriver arriva ! Malgré les semelles anti-statiques des ouvriers, la poudre s’enflamma par un arc électrique et la température monta très vite à près de 4000°C. Deux ouvriers ont pu sortir indemnes de l’enceinte mais gravement brulés. Le troisième Benjamin, est resté coincé dans cette fournaise. Il est mort brulé vif à l’âge de 26 ans.

Son père, un ancien ouvrier du site ainsi que les deux ouvriers survivants redoutaient cet appel de Safran car comme le disait l’un d’eux, « les patrons ont les bras longs ». Mais lorsque le tribunal confirma la condamnation de Safran-Céramic pour homicide involontaire, tous en ont pleuré de joie. Le père d’un des ouvriers est même sorti du tribunal en chantant l’Internationale !

Les grands groupes industriels comme Safran, même quand leur responsabilité est avérée, et que l’amende est dérisoire, (225 000€), ne reconnaissent jamais leurs fautes, et ils utilisent toujours tous les recours juridiques possibles « par principe ».

Cette fois, Safran-Céramic poussera-t-il le cynisme jusqu’à se pourvoir en cassation ?

C’est très probable car les dirigeants du groupe qui se fichent royalement de la vie humaine, sont des crapules !

Partager