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Leur société
L’Île-Saint-Denis (93)
Les JO, coup d’accélérateur à l’injustice sociale
À L’Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, les Jeux Olympiques sont l’occasion de gros projets d’aménagement urbain : une aubaine pour les promoteurs immobiliers, beaucoup moins pour la population.
Cette petite ville va accueillir une partie du Village olympique. Une fois les jeux finis, il sera transformé à 70 % en logements privés, à des prix élevés, inaccessibles aux habitants de milieu populaire. Dans le quartier Marcel-Paul, situé entre le Village olympique et des infrastructures sportives remises à neuf, trois grandes tours vont être rasées, dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine. Elles ne seront pas rasées à temps pour les JO, mais l’expulsion des habitants a été accélérée, car la place doit être nette pour le 26 juillet. Les droits des locataires ont été revus à la baisse, contraints d’accepter des propositions éloignées et chères. Les élus locaux peuvent se réjouir des améliorations pour le territoire induites par les JO mais, comme le dit amèrement une habitante expulsée : « C’est bien beau, mais on ne peut pas y accéder. »
Cette accélération concerne aussi les squats. L'un des plus gros du pays a été évacué à l’aide d’un impressionnant dispositif policier, il y a quelques mois. Situé dans l’usine désaffectée Unibéton, proche du Village olympique, il abritait 400 personnes, dont des ouvriers sans papiers qui travaillaient sur les chantiers des JO. Un autre aspect est que dans les villes voisines, des logements d’hébergement d’urgence ferment et, après rénovation, deviennent des hôtels touristiques, aux prix exorbitants.
L’envers du décor des JO est à l’image du capitalisme : un business pour les riches au détriment de la population, les plus précaires étant les plus durement attaqués.