Hôtel Prince-de-Galles – Paris 8e : Des conditions de travail décentes, ce n’est pas du luxe07/10/20242024Brèves/medias/breve/images/2024/10/Sans_titre_8wr7P2o.jpg.420x236_q85_box-0%2C14%2C275%2C168_crop_detail.jpg

Brève

Hôtel Prince-de-Galles – Paris 8e

Des conditions de travail décentes, ce n’est pas du luxe

Illustration - Des conditions de travail décentes, ce n’est pas du luxe


Les salariés de l’hôtel de luxe Prince-de-Galles, situé dans le « triangle d’or » de Paris, à deux pas des Champs-Élysées, sont en grève depuis jeudi 26 septembre, avec l’aide de la CGT. Ils protestent contre les méthodes de management et les pressions de leur direction et revendiquent en plus du respect, des embauches et une prime de 2 000 euros.

L’hôtel fait partie du groupe Marriott, premier groupe hôtelier mondial, au bénéfice net de 3 milliards d’euros en 2023. Le prix d’une nuit s’échelonne de 700 à plus de 2 500 euros, et certaines suites vont encore au-delà. Les travailleurs de la réception se retrouvent parfois à encaisser des paiements supérieurs à leur salaire… annuel ! Autant dire que la direction ne manque pas de moyens, ce qui se voit d’ailleurs aux fréquents investissements de prestige, comme cette nouvelle décoration de patio, dont l’utilité est difficile à saisir.

En revanche, en ce qui concerne les salariés en chair et en os, elle n’a pas du tout le même rapport à la dépense. Depuis des mois, accidents de travail et démissions se multiplient, et le sous-effectif du personnel surprend même certains clients. La direction recourt massivement à des stagiaires et à des apprentis et les utilise en guise de salariés, tout en empochant les subventions publiques. Les uniformes sont souvent abîmés car non renouvelés. Il semble qu’il s’agisse d’une politique à l’échelle internationale, comme le dénoncent les milliers de travailleurs de Marriott, Hyatt et Hilton qui sont en grève aux États-Unis depuis le début de septembre pour des raisons similaires. Les économies s’accompagnent d’une politique visant à diviser les travailleurs. 

Tout cela a fini par déclencher la grève. Tous les services sont concernés, de la réception au « house keeping » (femmes de chambres et gouvernantes). L’effet a été immédiat, puisque dès le dimanche 29, le brunch était annulé et les ventes gelées : plus de réservations. Des membres de la direction ont été obligés de faire eux-même les chambres ! Face aux grévistes, ils font les autruches, tout en essayant d’en remplacer certains par des travailleurs d’une entreprise prestataire de sécurité, ce qui est illégal.

Mais loin d’en être découragés, les grévistes voient pour le moment chaque jour, et avec plaisir, de nouveaux collègues les rejoindre, jusqu’à atteindre le nombre de 100 lundi 30 septembre, sur un effectif de 280. Le fait que leur grève se renforce ainsi est le meilleur gage pour faire plier la direction.

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