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Brève
Expulsion du Squat de la Révolution à Limoges
”Ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici !”
Mercredi 7 juillet au petit matin, une escouade de gendarmes mobiles aidés de la police municipale, après avoir bloqué tous les accès aux rues avoisinantes ont brutalement délogés 110 migrants qui, avec l'aide du collectif "Chabattz d'entrar" , avaient trouvé refuge dans d'anciens locaux EDF désaffectés après une énième expulsion.
Ils vivaient là depuis 2 ans, y avaient aménagé de petits logement, avaient construit ou s'étaient procurés quelques meubles. Ces hommes et femmes , célibataires ou en famille, venus d'afrique subsaharienne, de pays du Maghreb ou d'Europe de l'est, tous demandeurs d'asile, vivaient de manière solidaire et collective . Malgré l'interdiction, ils travaillent tous car ils n'ont pas le choix pour survivre ils sont souvent livreurs de repas à vélo, ramasseurs de fruits dans la campagne limousine etc.. Beaucoup travaillent aussi bénévolement dans des associations.
Entretemps ces locaux sont devenus la propriété du Trust Vinci et il y a quelques semaines un arrêté d'expulsion a été prononcé au tribunal. mercredi matin, la police et les fonctionnaires de la préfecture leur ont donné l'ordre de regrouper "leurs affaires les plus urgentes " et de déguerpir dans les dix minutes ! La préfecture avait tout organisé pour avoir le moins possible de témoins mais les bénévoles qui les soutiennent depuis le début ont été rapidement prévenus et ont pu limiter les dégâts en les regroupant et en négociant laborieusement avec les flics pour qu'ils puissent récupérer la totalité de leurs quelques biens qui sont toute leur vie.
21 habitants de ce lieu de vie (appelé "Squat de la rue de la Révolution") et leurs enfants, régularisés après de longues et difficiles démarches , ont eu le droit d'aller s'entasser dans des chambres d'hôtels qui sont loin d'être luxueuses ! Les autres, amenés dans le gymnase d'un collège que la préfecture dit vouloir fermer très vite, vont se retrouver à la rue sous la menace d'une expulsion du territoire.
Mercredi soir un rassemblement de protestation contre les méthodes de la préfecture et en soutien a regroupé près de 200 personnes prévenues de bouche à oreille ou par les réseaux sociaux. Comme l'ont scandé les manifestants : ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici !