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Brève
SNCF Dijon
Mort d'un cheminot
Ce lundi 11 mars 2024, vers 23h, notre collègue de l’équipe Voie de Dijon-Ville a perdu la vie et un collègue d’un autre service a été blessé à la tête. Ils intervenaient en gare de Dijon-Ville. Notre camarade mort avait 33 ans et était père de deux jeunes enfants. Apparemment, suite à un défaut détecté par la « Mauzinette » (engin de mesures), ils sont retournés sur le terrain pour prendre des cotes à la règle. C’est alors qu’ils ont été percutés par un train de marchandises. Tout le monde à la brigade est effondré. Comment ne pas l’être ? Mais comment également, ne pas être en colère ?!!! Cela fait des années que nous faisons remonter tous les dangers du travail de nuit, du manque de matériel, du sous-effectif, du manque d’annonceurs. Et c’est quand il y a un mort qu’on voit débarquer la direction nationale, la main sur le cœur… « on est avec vous... », il y a de quoi hurler !
Depuis des années, la direction de la SNCF généralise et banalise le travail de nuit. A la voie, on sait tous que les risques d’accident sont multipliés la nuit, pour le vivre et là pour en mourir. D’ailleurs, nous savons que la plupart des accidents mortels à l’équipement ont lieu à ce moment-là. Visibilité, intempéries, fatigue, procédures de protections mal ficelées et donc qui nous mettent en danger…, et où l’on finit par intervenir sur le terrain, sous la pression du travail, pour rendre les voies et faire circuler les trains, comme si c’était la journée.
C’est une vraie politique et un vrai choix de la direction de la SNCF que de faire circuler les trains à tout prix. Nous ne sommes pas forcément contre. Encore faut-il en payer le prix et redoubler de précautions. Une politique qu’elle intensifie et qui s’est aggravée ces dernières années. Pour les cheminots, de fait, respecter les procédures de sécurité déjà plus ou moins fiables, est de plus en plus compliqué. A la voie, cela ne pardonne pas.
S’il y a une chose que nous savons et qui se confirme, c’est que nous ne pouvons pas du tout faire confiance à la direction. Nous savons qu’elle tentera de se défausser et de faire porter à notre collègue la responsabilité de l’accident, sous un quelconque prétexte. Pour nous, c’est hors de question. On n’a pas à travailler en risquant notre vie et c’est bien la direction qui nous y pousse !
Il était question d’envisager de se mettre de nouveau en grève pour dénoncer l’aggravation du travail de nuit prévu par la direction !… Si on sort, ce sera une grève en l'honneur de notre collègue.