A qui profite le Rafale ?

Après encore une vente de 12 Rafale à la Serbie, les affaires vont bien pour Dassault. Son carnet de commande est plein pour dix ans. La demande d’avions de combat est telle que désormais il va concentrer les deux tiers de sa production sur le Rafale contre un tiers pour le Falcon, avion civil.

Si les actionnaires ont de quoi être contents, ce n’est pas pour autant que ça va profiter aux ouvriers pour ce qui leur importe : les emplois et les salaires. Dans les ateliers quand la cadence va augmenter pour atteindre les 3 voire 4 avions par mois, sur combien de compagnons la charge de travail va-t-elle se répartir ? Déjà, plutôt que d’embaucher suffisamment pour répondre à une charge de travail en hausse, depuis 2023, c’est l’explosion des heures supplémentaires. Et pour rappel, il y a à peine quelques mois, il a fallu plusieurs jours de grève pour que Dassault lâche plus que 1% d’augmentation de salaire.

La marche à la guerre fait que la production d’engins de mort se porte bien, paraît-il mieux que l’automobile. Pas de quoi se réjouir, quand des services utiles comme les urgences des hôpitaux sont en train de sombrer. Et surtout, il faut bien se rendre compte que les bénéfices sont pour les marchands de canons, mais que ce sont les travailleurs qui fournissent la chair à canon.