L'Afghanistan sera-t-il un Vietnam pour les Russes ?07/07/19801980Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1980/07/77.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

L'Afghanistan sera-t-il un Vietnam pour les Russes ?

Cela fait maintenant plus de six mois que près d'une centaine de milliers de soldats soviétiques, au moins, occupent l'Afghanistan. Il est certes bien difficile de se faire une idée exacte de la situation dans ce pays. Les informations qui nous parviennent sont toutes sujettes à caution d'un côté comme de l'autre. Indépendamment même des difficultés rencontrées par les correspondants de presse sur le terrain, il est évident que chaque camp, sous couvert d'informations, défend sa thèse. On ne peut faire plus confiance au Figaro qui, avec bien d'autres, affirmait il y a peu que Kaboul était encerclée par les rebelles qu'à l'Humanité dont le correspondant au même moment n'avait, disait-il, pratiquement pas vu de soldats russes dans la capitale afghane.

Malgré tout une chose semble bien avérée. La rébellion n'a pas faibli avec l'occupation russe. Elle se serait plutôt renforcée. Certes l'URSS a annoncé récemment qu'elle retirait une dizaine de milliers de soldats. D'après les experts américains ce seraient surtout des unités impropres à la lutte anti-guérilla que les Russes doivent mener là-bas.

Et puis, indépendamment même de la possibilité pour les Russes d'amener à tout moment d'autres troupes, ce retrait a surtout confirmé que l'essentiel du corps expéditionnaire soviétique campe, lui, pour une durée imprévisible dans le pays.

Les autorités soviétiques prétendent que cette résistance n'est que le fait d'une poignée de bandits féodaux et que la majorité de la population est au contraire favorable à l'intervention soviétique. Mais les maquis tiennent toujours, semble-t-il, une partie importante du pays. Le pourraient-ils s'ils n'étaient en réalité bien plus importants que ne le disent les autorités russes et surtout s'ils ne trouvaient pas l'appui d'une bonne partie de la population ?

D'ailleurs les Russes n'ont pas seulement affaire aux maquis dans les montagnes. A Kaboul, dans la capitale elle-même, se sont déroulées des grèves et, fin mai, de violentes manifestations étudiantes anti-soviétiques dont la répression aurait fait des dizaines de victimes. Enfin cette hostilité de la population à l'intervention soviétique et au régime de Karmal est aussi attestée par les centaines de milliers d'Afghans qui ont fui le pays et se sont réfugiés au Pakistan.

L'armée afghane, à laquelle les Soviétiques seraient simplement venus prêter main-forte, aurait vu fondre ses effectifs. Des unités entières auraient déserté avec officiers, armes et bagages, rejoignant les maquis. Cette armée est en tout cas bien incapable de faire face, seule, à la rébellion. Moscou et les dirigeants afghans le reconnaissent eux-mêmes en maintenant les troupes soviétiques dans le pays.

Il semble donc que c'est bien dans une guerre contre une grande partie de la population afghane que les troupes soviétiques sont engagées. Une guerre que probablement l'URSS, assurée de la neutralité de fait des USA pour des raisons que nous verrons plus loin, n'avait pas envisagée de cette ampleur. Les dirigeants russes pouvaient en effet penser qu'une intervention d'un corps expéditionnaire important permettrait de rétablir la situation rapidement en remplaçant Amin par Karmal à la tête du gouvernement et en amenant la majorité des rebelles à composition et en liquidant les autres. Il n'en a rien été. Le caractère réactionnaire ou féodal de ceux qui se sont dressés contre le régime de Taraki, puis celui d'Amin, et aujourd'hui celui de Karmal et les troupes russes, l'idéologie religieuse réactionnaire, dont ils se réclament, ne change rien au fait que c'est contre une grande partie de la population du pays que l'URSS cherche à imposer sa volonté. Tout au plus, si les accusations russes contre les dirigeants de la rébellion afghane étaient exactes, cela voudrait dire que tout ce que l'intervention russe a réussi c'est de repousser la plus grande partie de la population afghane dans les bras de dirigeants féodaux et religieux réactionnaires.

Il nous est bien entendu impossible de prévoir l'avenir. L'armée soviétique peut venir à bout de la résistance afghane dans les prochaines semaines même si cette rébellion bénéficie de l'appui de la majorité de la population. Ce ne serait pas la première fois qu'une armée d'invasion imposerait son joug à un pays qui n'en veut pas, ne serait-ce qu'à cause d'une supériorité matérielle écrasante.

Mais si ce n'est pas le cas, si la lutte continue et si les Russes se trouvent engagés de plus en plus dans une guerre de type colonial, leur « Vietnam » comme le dit quelquefois la presse française - elle ferait mieux sans doute de dire leur « Algérie » pour se faire bien comprendre des lecteurs français - alors l'Afghanistan risque de poser de plus en plus de problèmes à l'Union Soviétique bien sûr d'abord, mais aussi aux États-Unis. Et la référence au Vietnam risque d'avoir bien plus de signification que les journalistes bourgeois qui l'emploient aujourd'hui ne le voient eux-mêmes.

Les conséquences en urss même

Si l'Union Soviétique est déjà intervenue à plusieurs reprises dans des pays voisins pour rétablir l'ordre, en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968, c'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'elle se trouve engagée dans une guerre qui dure maintenant depuis des mois et menace de durer bien plus longtemps encore.

En Hongrie et en Tchécoslovaquie, ses chars avaient occupé les villes et en quelques jours écrasé les ouvriers insurgés à Budapest ou renversé le gouvernement Dubcek et réduit le peuple tchèque au silence. Ce qui menace aujourd'hui les troupes russes en Afghanistan c'est le sort de l'armée française en Algérie ou de l'armée américaine au Vietnam. Contre une résistance qui n'en finirait pas, pour occuper et tenir le pays, l'URSS pourrait être amenée à engager toujours plus de troupes. Il avait fallu 500 000 hommes à la France pour quadriller l'Algérie, le même nombre aux USA pour tenter de vaincre au Vietnam, et encore sans succès. Alors, non seulement le peuple afghan, mais aussi la population de l'URSS elle-même risque de payer cher le fait que Moscou ait mis le pied dans ce guêpier.

Car l'enlisement dans une telle guerre aurait inévitablement des conséquences sur la société et le régime soviétiques eux-mêmes. D'abord, bien sûr, parce qu'une telle guerre coûte cher et que c'est la population du pays qui la mène qui doit en payer la note. Les jeunes soldats qui seront tués ou blessés, bien sûr, mais pas seulement eux. L'URSS est une superpuissance militaire, comparable sur ce plan aux USA, mais elle est aussi un pays sous-développé. Aux USA la guerre du Vietnam a précipité l'inflation et la crise du dollar. En URSS, bien plus pauvre que son puissant concurrent, c'est par l'abaissement du niveau de vie de la population qu'une telle guerre peut se payer.

Et puis il y a surtout les conséquences politiques d'une telle guerre.

Il faut d'abord la faire accepter de gré ou de force aux soldats, forger des troupes pour les opérations de répression. Cela n'est pas toujours facile. D'après le Figaro du 9 juin dernier, l'URSS, au début, avait envoyé en Afghanistan des troupes provenant des minorités asiatiques de l'Union Soviétique, turkmènes, ouzbèques, tatchiques, parce qu'elles pouvaient apparaître plus proches aux yeux de la population afghane. Depuis elles auraient dû progressivement être remplacées par des troupes russes. Cela n'aurait rien d'étonnant car le mythe de la pacification contre « des bandes de brigands » a vite fait de s'évanouir lorsque les troupes voient qu'elles ont affaire non pas à quelques bandes mais à l'hostilité de toute une population. Et dès lors, les troupes originaires des minorités nationales d'URSS, particulièrement les minorités musulmanes, n'étaient certainement pas les plus aptes à accepter une guerre où tout Afghan devient un suspect, particulièrement s'il se réclame de l'islam.

Pour mener une telle guerre il faut des troupes prêtes à considérer toute la population comme ennemie, des troupes chez qui on entretient finalement, ouvertement ou de fait, un certain racisme. Et inversement une telle guerre peut faire naître le sentiment chez ceux qui en URSS se sentent proches pour des raisons de religion, d'histoire, de géographie ou de race, du peuple afghan, que c'est aussi à eux que l'URSS fait la guerre. Combien de Noirs américains sont revenus du Vietnam avec une haine encore plus solide contre la société raciste qui les avait envoyés là bas combattre un peuple de couleur ! Plus la guerre dure en Afghanistan et plus les populations musulmanes ou asiatiques de l'URSS risquent de voir leurs sentiments autonomistes ou indépendantistes, anti-russes en tout cas, avivés... et plus aussi la répression contre ceux-ci risque de se durcir.

Mais ce n'est pas seulement contre les populations musulmanes ou asiatiques qu'en URSS même la répression risque de s'accentuer. C'est aussi toute une évolution à droite qu'une telle guerre de répression, si elle se prolongeait, imprimerait au régime soviétique. Elle entraîne quasi automatiquement les mensonges permanents de la presse (il est vrai que c'est là le régime habituel en URSS), l'appel ouvert au chauvinisme pour faire accepter la guerre, la nécessité accrue de museler toute opposition, et pas seulement les minorités nationales, de crainte de la voir se prononcer contre la guerre. Dans cette ambiance ce sont, à tous les niveaux de la société et de l'appareil d'État, les éléments les plus réactionnaires qui prennent le pas, donnent le ton, s'imposent et imposent leur autorité.

Nous l'avons bien vu en France, pays pourtant soi-disant démocratique, pendant la guerre d'Algérie non seulement dans le comportement de l'armée, mais aussi de la police et même de l'administration. L'état-major qui, du fait que c'est à lui qu'est confiée la conduite de la guerre, prend une importance accrue dans l'appareil d'État. Et on voit monter en son sein les partisans de la répression d'abord, aussi bien dans le pays occupé qu'en métropole, puis finalement des partisans du pouvoir à l'armée et de la dictature militaire.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. On a vu une évolution identique en France et aux États-Unis. L'URSS engagée dans une même situation n'échapperait probablement pas au phénomène. Et le fait que le régime de l'URSS est déjà profondément dictatorial ne ferait que faciliter la tâche de ceux qui pourraient réclamer une répression encore plus dure et féroce.

Le soutien des usa à la rébellion et la fin de la détente ?

Cette évolution serait d'autant plus facilitée que, sur le plan international, l'Afghanistan pourrait amener les relations entre le monde impérialiste et l'URSS à se tendre à nouveau. La fin de la détente pourrait ainsi donner un autre prétexte aux partisans de la répression à outrance.

Au moment même du déclenchement de l'intervention, les dirigeants soviétiques ont pu estimer que les USA leur laisseraient les mains libres. Il n'est même pas exclu qu'ils n'en avaient pas reçu l'assurance officieuse de Washington. D'abord les États-Unis avaient dans la région trop de difficultés avec le nouveau régime iranien pour se préoccuper d'un pays qui, de toute façon, était déjà depuis des années, et surtout depuis l'arrivée au pouvoir, deux ans plus tôt, du PDPA - Parti Démocratique du Peuple Afghan, parti pro-russe plus ou moins considéré comme faisant partie de la zone d'influence soviétique. Mais surtout, justement à cause de la crise iranienne, l'intervention russe arrangeait les USA. En effet l'URSS intervenait pour empêcher le renversement du régime afghan en place par une rébellion animée par des nationalistes islamiques. Or, les USA avaient eux aussi à craindre l'installation en Afghanistan d'un nouveau régime islamique qui aurait renforcé la position de Khomeiny et de tous ceux qui, dans la région, tournaient les yeux vers la révolution iranienne. Les manifestations anti-américaines dans des pays musulmans voisins, des tentatives de coups de force nationalistes même, notamment en Arabie Saoudite ou au Pakistan, venaient de montrer le danger que présenterait une telle victoire pour l'évolution des régimes pro-américains au pouvoir dans ces pays. Et le fait que cette fois ce soit l'URSS qui soit amenée à jouer dans cette région du monde le rôle de gendarme ne pouvait déplaire aux États-Unis.

Tous ceux dans le monde musulman, gouvernants ou partis d'opposition qui, contre l'impérialisme américain, pouvaient être tentés de se tourner vers Moscou pour chercher une aide ou une alliance politique ou économique, ne pouvaient qu'être rendus prudents. La guerre d'influence des deux grands dans ce monde musulman devenait plus égale : si les USA avaient soutenu la dictature du chah, les Russes, eux, massacraient à Kaboul.

Aujourd'hui encore les États-Unis se montrent, vis-à-vis de l'intervention soviétique en Afghanistan d'une extrême modération, se bornant aux déclarations de protestations ou aux demandes de retrait des troupes mais se gardant bien d'intervenir. Ils ne semblent même pas fournir des armes aux maquis qui sont surtout équipés d'armes provenant des pays de l'Est, probablement récupérées sur l'armée afghane elle-même. On parle tout au plus de l'achat de quelques armes par la CIA qui les revendrait à la rébellion. Même la presse pro-russe - qui évoque sans arrêt l'appui de l'impérialisme à cette rébellion - est incapable de citer des faits prouvant que ces maquis sont armés par les USA. Rien donc ne peut amener à penser que les USA donnent autre chose que de bonnes paroles aux Afghans. Mais il pourrait bien ne pas en être toujours ainsi.

Si les troupes soviétiques rencontraient de grosses difficultés, si elles s'enlisaient dans une guerre coloniale de longue haleine, les USA auraient certes avantage à les maintenir dans ce guêpier en jetant de l'huile sur le feu, en soutenant et armant la résistance. D'autant plus qu'avec un prolongement du conflit, surtout si l'URSS était amenée à intensifier son intervention, le gouvernement américain aurait de plus en plus de difficultés à justifier aux yeux de son opinion publique le fait de ne rien faire. Par contre, politiquement, vis-à-vis des populations de la région, un soutien aux maquis afghans pourrait même redorer un peu leur blason au détriment de l'URSS.

Et nous verrions ainsi la situation que l'on a connue dans les années 60 au Vietnam, mais inverse : les USA fournissant des armes à une population afghane luttant contre l'envahisseur russe. Une situation que par la politique de détente, à partir des années 70, USA et URSS s'étaient efforcés d'écarter, montrant leur volonté de négocier à propos de tous les points chauds plutôt que de se faire systématiquement la guerre par peuples interposés.

Vers une négociation avec les usa ?

Certes le 21 juin dernier l'URSS a annoncé le retrait de quelques troupes : officiellement 10 000 hommes et 108 chars. Et les autorités soviétiques ont tenu à faire de la publicité autour de ce départ et même à organiser des cérémonies d'adieu. Mais il est peu probable que ce soit là la marque d'une volonté de désengagement militaire. D'ailleurs deux jours après l'annonce de ce retrait, l'envoyé spécial de l'agence de presse Reuter à Kaboul citait un message transmis par l'ambassadeur d'URSS au gouvernement italien dans lequel l'URSS affirmait qu'elle ne retirerait pas d'autres troupes avant la cessation de toute « ingérence extérieure » en Afghanistan. Passons sur l'hypocrisie de ce langage où l'URSS se plaint « d'ingérences extérieures » alors que c'est elle qui occupe le pays. Toujours est-il que, même si elle a retiré dix mille hommes, il lui en reste encore dix fois plus dans le pays.

Ce retrait partiel des troupes soviétiques n'est donc qu'un geste. Un geste peut-être en partie destiné à la population de l'URSS elle-même que le prolongement de la guerre, le rapatriement des premiers cercueils de soldats russes, ont pu inquiéter. Mais surtout un geste diplomatique vis-à-vis des Occidentaux.

Le fait que ce retrait ait été annoncé au moment où se tenait à Venise la réunion des chefs d'État des sept principaux pays industrialisés semble le prouver. Peut-être les Russes entendaient-ils ainsi exploiter la zizanie entre les Européens et les USA, les premiers se montrant peu enclins à suivre Carter dans ses représailles pourtant sans grandes conséquences (protestations, boycott des Jeux Olympiques, quelques embargos limités comme celui sur les grains). D'ailleurs c'est à Giscard, qu'en récompense d'avoir accepté d'aller à Varsovie rencontrer Brejnev, le gouvernement d'URSS avait réservé la nouvelle.

Mais ce geste ne va certainement pas non plus contre les intérêts de Carter. En effet celui-ci peut craindre, surtout en cette période d'élections présidentielles, d'être accusé de faiblesse vis-à-vis de Moscou par un concurrent républicain plus à droite. Maintenant il peut se prévaloir d'un certain succès dans sa politique sur l'Afghanistan. Et d'ailleurs il a saisi l'occasion au vol. De Belgrade où il était en visite il s'est dépêché de déclarer qu'il était prêt « à examiner un aménagement transitoire qui serait appliqué parallèlement à un retrait rapide de toutes les troupes soviétiques ». Voilà qui va pouvoir, pendant quelque temps, occuper les chancelleries et justifier les spéculations de la presse sur d'éventuelles négociations.

Mais, en attendant, les troupes russes sont toujours en Afghanistan et là-bas les rebelles continuent à se battre sans autre secours que les bonnes paroles de Carter et compagnie.

Certes il ne peut pas être totalement exclu que l'URSS cherche à se désengager militairement de l'Afghanistan. Pour cela il se pourrait qu'elle tente de négocier avec les USA le statut du pays, garantissant par exemple sa neutralité, c'est-à-dire donnant des garanties diplomatiques à l'URSS, en faisant une sorte de Finlande asiatique. L'ennui pour elle, et pas seulement pour les USA, c'est paradoxalement que la rébellion afghane ne dépend absolument pas de l'impérialisme américain. Certes celui-ci pourrait aussi avoir intérêt à ce statut et donc à aider les Russes à amener les rebelles à composition. Mais aujourd'hui il n'a guère de moyens de pression réels sur des gens qui ont déclenché la lutte sans lui et à qui il ne fournit même pas une aide matérielle. Et Américains et Soviétiques ont déjà eu l'exemple, notamment avec les Vietnamiens, qu'un peuple décidé à lutter pour son indépendance, n'est pas facile à négocier entre les deux grands.

D'un autre côté l'autre voie, celle de l'occupation militaire, présente bien des dangers. Certes, si les troupes russes venaient à bout de la résistance afghane, la question serait momentanément réglée, et pour l'URSS et pour les USA. Mais si elles n'y parviennent pas ce sont toutes sortes de difficultés que l'URSS, la population et le régime, risque de connaître à cause de l'Afghanistan. Une nouvelle fois l'Afghanistan montre bien que, selon le mot de Marx, un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre.

En tout cas une chose est certaine : la politique des bureaucrates du Kremlin comme celle de l'impérialisme américain sera fonction d'abord de la capacité de résistance du peuple afghan. C'est de la lutte de celui-ci et uniquement d'elle que dépend son sort et qu'il puisse se libérer de l'oppression étrangère. Et ce n'est que si cette résistance gagne elle-même sa liberté qu'il dépendra alors des négociations des deux grands que le retrait des troupes russes se fasse dans des conditions qui permettent à l'URSS de sauver la face ou pas.

Partager