Quand le Secrétariat unifié parle de «réformisme» pour éviter de dire «bourgeoisie»01/10/19731973Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Quand le Secrétariat unifié parle de «réformisme» pour éviter de dire «bourgeoisie»

Poser la question de savoir si le gouvernement et le régime d'Allende étaient un gouvernement et un régime réformistes ou un gouvernement et un régime bourgeois peut paraître parfaitement oiseux. En tout cas pour des marxistes en 1973.

Depuis la Première Guerre mondiale au moins, depuis que la Seconde Internationale est passée avec armes et bagages dans le camp de la bourgeoisie et de l'impérialisme, l'histoire a fait abondamment la preuve que tous les réformistes qui parvenaient au pouvoir se conduisaient en hommes d'État bourgeois, en « loyaux gérants du capitalisme » comme se définit un jour Léon Blum lui-même. Depuis le gouvernement social-démocrate allemand de 1919-1920, en passant par ceux des Fronts Populaires dans les années 36-38 notamment en France, en Espagne et au Chili, jusqu'à ceux avec participation des partis staliniens après la Seconde Guerre mondiale, en particulier en France et en Italie, pour ne pas parler des divers gouvernements travaillistes en Grande-Bretagne ou de l'actuel gouvernement social-démocrate en Allemagne, tous, sans exception aucune, ont été des gouvernements bourgeois. La cause devrait donc être largement entendue et jugée... en tout cas par tous ceux qui se réclament du trotskysme.

Si l'on conserve cela présent à la mémoire, c'est-à-dire à condition de ne pas opposer réformiste à bourgeois, qualifier Allende ou l'Unité Populaire de réformiste n'a rien d'incorrect. Le Parti Socialiste et le Parti Communiste chilien sont effectivement des partis réformistes au sens où ce sont des partis, chacun avec ses caractéristiques propres, qui avaient une certaine base dans la classe ouvrière, et une phraséologie socialiste qui consistait à prétendre qu'ils visaient à construire le socialisme. Mais par leur programme, comme par toute leur politique, ils ne visaient en réalité à rien d'autre qu'à être une des solutions politiques possibles pour la bourgeoisie.

La confiance même dont ils jouissaient parmi les travailleurs n'en faisait pas les représentants de ceux-ci mais leur donnait simplement les bases nécessaires pour pouvoir tenir leur rôle au service de la bourgeoisie.

Malheureusement, il est toute une gauche, et qui a souvent des prétentions révolutionnaires, qui met tout autre chose sous ce terme de réformiste, en tout cas quand elle l'applique à Allende et à l'Unité Populaire chilienne. Elle parle de réformistes comme pouvaient en parler les sociaux-démocrates en 1900. Pour elle, le réformisme au pouvoir reste fondamentalement un courant du mouvement ouvrier et des réformistes au gouvernement - ministres ou président de la République - restent des représentants des travailleurs, qui pèchent simplement par manque de radicalisme (comme si soixante ans d'histoire n'avaient pas prouvé qu'au pouvoir ce réformisme n'est rien d'autre qu'une solution bourgeoise et anti-ouvrière). Et si à ces réformistes on peut reprocher des erreurs, ils sont et restent fondamentalement dans le camp du prolétariat.

Comme nous l'analysons dans un autre article de ce même numéro de Lutte de Classe c'était là l'analyse du MIR à propos de l'Unité Populaire et d'Allende. Et, bien entendu, une telle analyse - qu'elle ait été à l'origine de la politique du MIR, ou plus sûrement qu'elle soit venue par la suite pour justifier une politique fondamentalement opportuniste - se reflète dans la ligne politique de l'organisation qui la défend. Le gouvernement d'Allende n'était plus le représentant d'une classe ennemie chargée de mener une certaine politique au service de cette classe. C'était le représentant des ouvriers et des paysans chiliens dont il s'agissait au mieux de corriger les erreurs, et qu'il s'agissait de pousser en avant malgré lui.

La politique du MIR est résumée par Miguel Enriquez lors d'une table ronde des partis de gauche tenue les 24 et 26 novembre 1972 à Santiago lors de la « Deuxième Rencontre Nationale des Chrétiens pour le Socialisme » et rapportée par Les Temps Modernes No 323, de juin 1973 :

« Voilà le problème qui se pose depuis le 4 septembre et, avec un certain nombre d'éléments supplémentaires depuis 1971. Et pour cela que pensons-nous qu'il faut faire ou qu'il aurait fallu faire ? Certes, il fallait valoriser le gouvernement comme l'instrument puissant mis au service du renforcement des positions de la classe ouvrière. Personne ne doute de cela. Il est certain que le gouvernement de l'Unité Populaire a augmenté les libertés démocratiques, a ouvert la voie à la mobilisation des masses, à son organisation, qu'il a eu un effet multiplicateur sur les progrès accomplis par la classe ouvrière. Cela non plus ne fait aucun doute et il n'y a pas ici d'extrême gauche qui ne valorise pas le gouvernement. Elle le valorise et le valorisera plus que le réformisme. Cette ultra-gauche, que nous autres nous appelons la gauche révolutionnaire se proposait - et il y a d'ailleurs des secteurs au sein de l'U.P. qui défendent le même point de vue - de considérer ce gouvernement non comme un instrument bureaucratique ou, comme certains l'appellent, superstructurel, mais comme un instrument au service de la mobilisation du peuple et qui aurait comme objectif fondamental de permettre le renforcement des positions de la classe ouvrière, ce qui permettrait ainsi de porter des coups à l'ennemi, ce qui permettrait d'accumuler des forces » .

Et plus loin il ajoutait :

« Qu'avons-nous demandé aux mouvements de masses ? La défense de quelque chose de correct, à savoir la stabilité du gouvernement. Il n'y a pas de succès de la révolution s'il n'y a pas succès du gouvernement avec le Président Allende, avec le programme de l'Unité Populaire.

C'est avec le peuple qu'il fallait être et nous avons essayé de le démontrer. Nous ne disons pas que les courants réformistes ne cherchaient pas aussi à réaliser ces objectifs, mais là où nous nous différenciions sensiblement d'eux, c'était dans la manière de les réaliser. »

En fait les partis réformistes sont des partis ouvriers au sens qu'ils ont une base sociale ouvrière. Mais au sein de la classe ouvrière ils représentent une politique bourgeoise. Et lorsqu'ils sont au gouvernement justement parce que c'est cette politique qui est le moteur de leur action, ils sont encore moins ouvriers que d'habitude, si l'on peut dire. A ce moment-là, en effet, la base sociale ouvrière que d'ordinaire ils flattent plus ou moins en parole, a encore moins de poids sur eux et sur la détermination de leur conduite. Et le gouvernement Allende n'a évidemment pas fait exception.

La confusion entre les deux faces de ces partis réformistes n'est pas le propre du MIR

Ainsi, pour les besoins de la cause, l'OCI pour qui « l'Union Populaire, comme le Front Populaire tel qu'il a existé en France en 1936, comme l'Union de la Gauche, est une alliance entre les partis de la classe ouvrière et les partis de la bourgeoisie. » (tract appelant à un meeting OCI-AJS le 21 septembre) voit-elle tout le mal dans cette alliance. Le PS et le PC chiliens fournissaient le gros des troupes et des ministres de l'Unité Populaire et le chef de l'État lui-même. C'est leur programme qui est devenu celui de l'Unité Populaire. Mais c'est parce qu'ils se sont encombrés de quelques petites formations chrétiennes ou radicales et non à cause de leur nature politique profonde que le gouvernement d'Unité Populaire n'a pas été... un gouvernement ouvrier.

Ainsi, pour l'OCI, en France il suffirait que Mitterrand et Marchais se débarrassent des radicaux de gauche et de Fabre pour que leur alliance devienne le « Front unique ouvrier » pour lequel l'OCI combat depuis des années.

C'est ce qu'affirme Informations Ouvrières quand, dans son numéro 625 du 26 septembre, tirant les leçons du Chili, l'organe de l'OCI, s'adressant au PS et PC, écrit : « Rompez avec la bourgeoisie !

C'est déjà la condition sans laquelle il n'est pas possible de combattre victorieusement pour les revendications.

Ce sera demain une question de vie ou de mort pour le prolétariat en France, comme hier pour celui du Chili. »

Mais cette confusion, qui en vient à des positions parfaitement caricaturales dans le cas de l'OCI, n'est pas réservée à cette organisation.

Ainsi le Secrétariat Unifié de la IVe Internationale et sa section française se sont toujours refusés à qualifier clairement et nettement le gouvernement Allende comme un gouvernement bourgeois.

Certes ils ont expliqué le rôle et la nature de ce gouvernement à maintes reprises. Ainsi dans une brochure éditée par la Ligue Communiste en 1972, « Chili : le socialisme sans la révolution » ils parlaient « des représentants réformistes du mouvement ouvrier, promus à la fonction de gérants temporaires de la société capitaliste » (page 8), à qui étaient confiées « les tâches délicates de rationalisation et de réorganisation économique : nationalisation des pertes, concentration des capitaux dans les secteurs de pointe, modernisation de l'agriculture » ainsi que d'imposer « l'effort supplémentaire que cette restructuration capitaliste réclame des travailleurs » .

De même dans une résolution adoptée par le Secrétariat Unifié de la IVe Internationale en avril 73, on peut lire :

« On ne doit pas oublier que le régime Frei lui-même a commencé comme une expérience réformiste qui souhaitait moderniser les structures socio-économiques, notamment par une réforme agraire, un renforcement du rôle de l'État, et le recul des anciennes couches oligarchiques dominantes. De façon générale, le gouvernement d'Unité Populaire est donc le continuateur du gouvernement qui l'a précédé. Ce n'est pas par hasard si avant les élections du 4 septembre des secteurs de l'U.P. et les chrétiens-démocrates n'exclurent pas de présenter un candidat commun et que la Démocratie Chrétienne avança un programme analogue à celui du Front d'Allende » .

N'est-ce pas là reconnaître que le gouvernement d'Allende n'est rien d'autre qu'un gouvernement bourgeois ? Pourtant, dans le même temps le SU et la Ligue ne se prononçaient jamais sur la nature de classe réelle de l'Unité Populaire et employaient toute une série d'expressions ambiguës donnant à entendre que cette Unité Populaire n'était tout de même pas une solution politique de la bourgeoisie.

« Quelles solutions s'affrontent ? Celle de la bourgeoisie qui ménage la double possibilité d'une reprise électorale du gouvernement et d'un coup de force. Celle de l'Unité Populaire, qui, pour n'envisager que la première, risque de devenir l'otage et l'instrument de la bourgeoisie. » ( « Chili le socialisme sans la révolution ? » Page 1).

« La bourgeoisie chilienne n'a pas perdu la tète devant l'arrivée au pouvoir de l'Unité Populaire. Puisque les partis ouvriers se sont engagés à rester dans le cadre de la légalité, elle s'efforce d'abord de les défaire sur ce terrain, sachant que le temps y travaille pour elle. » (idem page 19).

Ainsi d'un côté, la Ligue Communiste laissait entendre que l'Unité Populaire n'était rien d'autre que la solution de « gauche » de la bourgeoisie dans un contexte donné. Mais d'un autre côté, elle opposait l'Unité Populaire ou le réformisme non pas à la droite mais à la bourgeoisie, c'est-à-dire une catégorie politique àune catégorie sociale. Et elle faisait cette confusion - impardonnable pour qui prétend raisonner politiquement - pour éviter de se prononcer sur la nature sociale du réformisme et, ainsi, laissait entendre que l'Unité Populaire n'est pas fondamentalement de nature bourgeoise.

Et c'est là la porte ouverte à une politique semblable à celle du MIR D'ailleurs c'est bien ce que confirment sans ambiguïté cette fois les analyses du SU et de sa section française, à propos du MIR lui-même.

 

Le MIR et le Secrétariat unifié

 

Leur critique du MIR, loin d'être radicale, ne porta jamais sur l'essentiel à savoir que le MIR n'était que la couverture d'extrême gauche du gouvernement bourgeois de l'Unité Populaire et qu'il était incapable de rompre avec lui. Tout au plus le SU lui reprocha « son incapacité à se définir... sur les problèmes de la stratégie révolutionnaire à l'échelle mondiale » , « son empirisme » , son ignorance du « centralisme démocratique » en matière d'organisation et sa responsabilité dans la crise... du mouvement étudiant (sic) (résolution du Secrétariat Unifié dans Quatrième Internationale 15 avril 1972). En gros, le seul reproche qu'ils lui font est... de ne pas adhérer au Secrétariat Unifié de la IVe Internationale.

Cette incapacité totale du SU à critiquer le MIR du point de vue des intérêts de classe du prolétariat s'explique essentiellement par le fait que le SU partageait, pour l'essentiel, l'appréciation du MIR selon laquelle l'élection d'Allende était une grande victoire des forces populaires et non une carte que jouait la bourgeoisie chilienne pour tenter d'enrayer la montée ouvrière qui, commencée en 1968, avait complètement usé le gouvernement Frei.

Le 28 septembre 1970, c'est-à-dire quelques jours après l'élection d'Allende, Rouge citait sans commentaire un texte intitulé « La Gauche Révolutionnaire face aux élections » et qui stipulait :

« Face à la perspective imminente d'un coup d'État militaire, la gauche révolutionnaire appelle à la création d'un front unique pour la défense de la victoire populaire » ( Rouge No 81).

Un mois plus tard, Rouge s'alignait complètement sur le MIR en affirmant :

« Les révolutionnaires chiliens du MIR ont clairement analysé cette situation : ils appellent à la constitution de Comités pour le Socialisme soutenant Allende tant qu'il se situe sur une ligne de classe et prêts à passer à l'action dès qu'il s'en éloignera » ( Rouge No 86, 2 novembre 1970).

Pour le rédacteur de Rouge Allende se situait alors, au lendemain de son élection, sur une ligne de classe lui qui, dans le « Statut des garanties » s'était engagé publiquement à ne pas toucher à l'armée, à dissoudre tout organisme paramilitaire qui tendrait à prendre sa place, à défendre la propriété privée, notamment celle des moyens d'information, et à garantir l'inamovibilité des fonctionnaires mis en place par les régimes ouvertement réactionnaires qui l'avaient précédé. Allende défendait bien une ligne de classe mais celle de la classe des possédants, pas celle des travailleurs. C'est cette ligne de classe qui l'amènera à demander à l'impérialisme US (et à obtenir de lui) le doublement de l'aide accordée à l'armée chilienne pour accroître son efficacité. On sait d'ailleurs à quoi l'armée emploiera cette efficacité.

Ce suivisme par rapport au MIR se poursuivra pratiquement jusqu'à la veille du coup d'État.

« Son programme est inspiré par la théorie de la révolution permanente et par une stratégie de transition ... » ( Rouge No 99, février 1971).

« De façon permanente le MIR éduque les masses populaires dans la perspective d'un affrontement armé avec la bourgeoisie » ( Rouge No 142, 29 janvier 1972).

Parallèlement Rouge continuait à cultiver les illusions de ses lecteurs sur les possibilités qu'avait l'Unité Populaire de s'engager sur la voie du socialisme. Au lendemain de l'élection d'Allende Rouge écrivait :

« Au Chili comme ailleurs un candidat qui se réclame vaguement des forces populaires n'a actuellement que trois possibilités devant lui :

a) soit il accepte le dur et long combat qui mène à l'expulsion de l'impérialisme et qui passe par la liquidation du pouvoir de la bourgeoisie,

b) soit ses velléités de réformes se heurtent à un coup d'État militaire,

c) soit il gère loyalement le système » . ( Rouge, 14 septembre 1970).

Au lieu d'affirmer catégoriquement que ce genre de questions n'avait aucun sens puisqu'Allende était un candidat de la bourgeoisie, Rouge supputait sur les chances de l'Unité Populaire de s'engager sur la voie du socialisme.

Et même après le coup d'État que l'Unité Populaire avait préparé par toute sa politique, Rouge continue à donner des directions traîtres l'image de formations ouvrières faisant simplement preuve de myopie sinon de cécité complète sur le plan politique :

« Et qui sont les aventuristes ? Qui sont les irresponsables ? Qui, si ce n'est les directions réformistes du mouvement ouvrier qui retombent, les yeux fermés, dans le même coupe-gorge, conduisant les masses au massacre ? » ( Rouge, 14 septembre 1973).

En fait, pour les rédacteurs de Rouge, les staliniens et les sociaux-démocrates conduisent les masses au massacre non parce qu'ils sont passés depuis longtemps maintenant dans le camp de la bourgeoisie avec armes et bagages, mais parce qu'ils continuent naïvement à croire qu'il est possible d'arriver au socialisme par la voie des réformes.

Au Chili, la section du Secrétariat Unifié de la IVe Internationale n'ayant aucun poids, elle n'a guère non plus de responsabilité directe dans les événements.

Pourtant ces analyses et prises de positions devant l'expérience chilienne ne laissent pas d'être inquiétantes pour l'avenir, en particulier dans des pays comme la France, qui risquent demain de se trouver dans une situation politique similaire et où la section du SU compte parmi les plus importantes des organisations révolutionnaires.

D'autant plus inquiétantes d'ailleurs que la Ligue Communiste a déjà commencé à analyser l'Union de la Gauche française comme une solution réformiste au sens où le MIR parlait du réformiste chilien, c'est-à-dire pour l'opposer à la bourgeoisie.

Ainsi dans le numéro 184 de Rouge en date du 16 décembre 1972, pouvait-on lire l'analyse suivante sous la plume d'Henri Weber :

« Par-delà les considérations journalistiques, il faut analyser la réalité de classe que recouvre l'UG. Force est de constater que l'UG se différencie des expériences frontistes classiques (Front populaire, Libération) en ce sens qu'elle ne représente pas une alliance de classes entre le prolétariat et une fraction dirigeante de la grande bourgeoisie, sous direction de cette dernière mais une alternative réformiste globale du mouvement ouvrier traditionnel. Il n'y a pas dans l'UG de partis réellement représentatifs du grand capital, comme le parti radical en 1936 ou le MRP en 1945. Les « radicaux de gauche » et le PS, groupements vestiges et marginaux, ne sont pas des partis de la grande bourgeoisie. Dans l'UG c'est le PCF parti ouvrier réformiste qui est aujourd'hui hégémonique. C'est lui qui a imposé ses conditions. C'est cette hégémonie du PC qui donne à l'ensemble de l'alliance sa nature de classe et non la présence de tel ou tel politicien bourgeois » .

Et voilà jetées les bases pour une politique similaire à celle du MIR, dans l'éventualité où l'Union de la Gauche viendrait au pouvoir en France. Car toute la justification de cette politique repose, en effet, sur le fait de caractériser comme prolétarienne la nature de classe du réformisme.

Cela certes ne peut étonner de la part de gens dont toute l'activité politique depuis des dizaines d'années, a consisté essentiellement à chercher à travers le monde quel parti, quel gouvernement, quel régime ou quel État pourraient bien être qualifiés d'ouvriers afin de tenter d'y accrocher leur wagon. Cela ne peut étonner non plus de gens qui n'ont qu'un seul reproche à faire au MIR : de n'avoir pas daigné prendre pension politique chez eux.

Mais quel avenir pourrait bien préparer au mouvement révolutionnaire'une soi-disant direction internationale qui oublie les leçons de cinquante ans d'histoire du mouvement ouvrier, et qui, par pur opportunisme, se refuse à dire clairement et simplement que, partout et toujours, la nature de classe du réformisme n'est rien d'autre que bourgeoise ?

 

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