Le sentiment national et le mouvement révolutionnaire dans les pays du glacis soviétique01/03/19681968Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Le sentiment national et le mouvement révolutionnaire dans les pays du glacis soviétique

 

La révolution vaincue en Hongrie, comme la révolution avortée en Pologne, ont montré, chacune à sa façon, le rôle du sentiment national dans le déclenchement du processus révolutionnaire qui, en 1956, a secoué l'Europe Centrale.

C'est au cours du combat pour l'indépendance nationale et pour les libertés démocratiques que le prolétariat, qui en a été l'élément moteur, a formé ses propres organes de pouvoir, les conseils ouvriers, en Hongrie. Mais, c'est aussi en apparaissant comme le champion de l'indépendance que Gomulka parvint à canaliser à son compte l'unité nationale pour raffermir son pouvoir qui s'est retourné rapidement contre le prolétariat polonais.

Le problème national aurait été en 1956, en Pologne comme en Hongrie, une des pierres angulaires de la politique d'une organisation révolutionnaire. L'ignorer l'eût conduit à se couper à jamais des masses mobilisées. Ne pas en comprendre les aspects négatifs l'eût conduit à prêcher le leurre de l'unité nationale, et en fin de compte, à s'aligner derrière Gomulka ou Nagy.

Le puissant sentiment national qui a imprimé sa marque sur la mobilisation du prolétariat polonais et hongrois s'alimentait essentiellement de la dépendance des États d'Europe Centrale vis-à-vis de la bureaucratie soviétique, mais aussi d'une longue tradition historique.

Mosaïque de peuples à la croisée des influences des grandes puissances, l'Europe Centrale est une des régions du monde qui a connu les formes les plus diverses de l'oppression nationale et ses corollaires : les luttes d'indépendance les plus fréquentes, les plus violentes et aussi les affrontements chauvins les plus féroces.

L'histoire de ces peuples n'est qu'une longue succession de luttes pour l'indépendance nationale qu'ils n'ont en fait, jamais réussi à conquérir complètement. Après de longs siècles de dominations successives ou simultanées, turque, autrichienne, allemande ou russe, interrompues par de brèves périodes de sursauts nationaux, sous la direction des Kosciusko, des Kossuth, des Balcesco, les peuples d'Europe Centrale semblaient émerger à l'ère moderne et, pour certains d'entre eux, à l'indépendance, à la suite de la première guerre mondiale.

Mais cette ère moderne était celle de l'impérialisme qui a « résolu » les questions nationales en Europe Centrale à sa façon et en fonction des rapports de forces entre impérialistes. Les traités de Versailles, de Trianon, de Saint-Germain, ont certes consacré l'accession à l'indépendance de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, l'unification de la Roumanie ou des Slaves du Sud, le détachement de la Hongrie de la monarchie bicéphale austro-hongroise. Mais, s'ils ont donné main libre aux classes dirigeantes des États nouvellement créés ou remodelés pour opprimer d'une manière particulièrement brutale « leurs » minorités nationales, ils ont en même temps consacré la dépendance de ces mêmes États des sphères d'influence impérialistes. Le sanglant chauvinisme des couches dirigeantes des pays d'Europe Centrale vis-à-vis des minorités et vis-à-vis de leurs voisins, allait de pair avec leur total asservissement, qui envers l'impérialisme allemand, qui envers l'impérialisme anglais ou français.

Le système impérialiste, en accordant l'indépendance formelle n'a pas résolu la question nationale, il n'a fait que remplacer un type de dépendance héritée de l'âge féodal par de solides liens d'asservissement économique et de vassalité politique.

La poussée vers l'Est de l'Allemagne, jalonnée par le traité de Munich, par l'arbitrage de Vienne, a imposé de nouvelles courbes et de nouveaux zigzags à des frontières plus que jamais mouvantes.

Si les nouveaux tracés ont parfois interverti les rôles dans les rapports entre nations d'Europe Centrale en faisant de la minorité opprimée de la veille la majorité oppresseuse du jour, ils consacraient surtout un changement dans le rapport des forces inter-impérialistes en faveur de l'Allemagne qui devint maître dans cette région de l'Europe.

Les accords de Yalta tenaient aussi peu compte du droit de ces peuples à disposer d'eux-mêmes que ceux de Versailles ou de Munich. Après la défaite allemande les poteaux frontières ont, une fois de plus, repris leur mouvement. Le problème des minorités nationales fut, à nouveau, modifié dans ses termes mais non dans son existence. Ce problème des minorités, quoique non négligeable, s'estompait cependant devant une nouvelle oppression qui frappait, elle, toutes les nations d'Europe Centrale sans distinction.

En effet, agissant en gendarme d'un nouvel équilibre impérialiste, l'armée russe n'a pas seulement brisé toute possibilité d'éclosion révolutionnaire dans ces régions. Elle a aussi foulé aux pieds, en même temps que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et toute la politique léniniste en la matière, l'espoir d'indépendance nationale réelle de ces pays.

Pièces sur l'échiquier d'après-guerre, les destinées nationales des peuples d'Europe Centrale s'inscriront sur le fond mouvant des relations entre l'impérialisme et la bureaucratie russe.

Tant que dura la Sainte Alliance entre impérialistes et bureaucratie consacrée par Yalta, l'objectif principal des armées d'occupation fut de consolider les appareils d'État nationaux, principaux garants (avec les troupes d'occupation elles-mêmes) du maintien de « l'ordre », de l'ordre bourgeois. Ces appareils nationaux, créés avec l'appui des forces nationales les plus réactionnaires parfois, apparaissaient alors comme les moyens d'oppression les plus adéquats pour empêcher le prolétariat d'Europe Centrale de reprendre le chemin de 1919-1920. En tout état de cause, il n'était ni dans les désirs, ni dans les possibilités de la bureaucratie de transgresser les limites fixées par l'impérialisme à son action, en annexant, à l'instar des pays baltes, tout ou partie des pays d'Europe Centrale.

Mais ces États avaient en effet à peine été consolidés, qu'avec le recul du danger de crise révolutionnaire, l'antagonisme entre la bureaucratie et l'impérialisme reprenait le dessus. Sous peine de voir se former autour de l'URSS une ceinture d'États hostiles, les maîtres du Kremlin tenaient à assurer le contrôle de ce qu'ils considéraient comme leur glacis. Ils y parvinrent momentanément à la suite d'une longue et dure lutte, grâce à la présence de leur armée, de leur police politique, grâce aussi à la faiblesse des bourgeoisies nationales, alliées naturelles de l'impérialisme. Ils y parvinrent par le noyautage des rouages des appareils d'État nationaux, par l'élimination systématique, par une terreur policière, de toutes les forces plus ou moins ouvertement pro-occidentales. Dans la dure lutte pour le contrôle du glacis, la bureaucratie a fini par l'emporter, momentanément. Mais le mot « contrôle » dit bien ce qu'il veut dire. Les États nationaux polonais, tchèque, hongrois, etc., n'étaient pas des appendices locaux de l'État de la bureaucratie russe, mais des entités autonomes par nature, et même, par leur existence propre, distinctes, opposées à l'État de la bureaucratie, soumises à de puissantes forces centrifuges. Ce n'est qu'au prix d'une lutte constante et acharnée contre ces forces centrifuges au sein même des échelons les plus élevés de l'appareil d'État, que la bureaucratie parvint quelque temps à maintenir des régimes à sa dévotion. Il ne lui suffisait pas d'éliminer les partis pro-occidentaux et d'instaurer le régime du parti unique stalinien, car c'est au sein même des Partis communistes que les forces centrifuges se manifestèrent.

Le contrôle de ces États impliquait l'existence en leur sein même de noyaux sûrs, dévoués à Moscou et ne dépendant que d'elle, et aussi une terreur sanglante, non seulement à l'égard de la population, mais à l'égard des plus hauts dignitaires mêmes de l'appareil d'État. L'accusation de nationalisme fut, avec celle de trotskysme et de fascisme, celle au non de laquelle on envoya dans les caves de la police politique la fraction la plus impressionnante de dirigeants staliniens des plus hauts placés.

C'est ici que réside une des racines les plus profondes du sentiment national. Certes, celui-ci était alimenté par la présence d'une armée d'occupation, par l'imitation servile des habitudes, des coutumes russes, jusque dans les moindres aspects de la vie culturelle et même quotidienne. Mais si de tels « détails » ne sont pas négligeables car ils sont à la perception immédiate des masses, il y avait bien plus que cela.

Il est vrai, la plupart des pays d'Europe Centrale n'ont jamais connu la démocratie, pas même sous sa forme bourgeoise. Le caractère bonapartiste des régimes des Démocraties Populaires trouvait en fin de compte sa raison d'être principale dans le sous-développement de ces pays, et non dans l'emprise de la bureaucratie russe. (L'Albanie qui a rompu ses liens avec le Kremlin et la Roumanie qui est en train de le faire, ne sont pas plus « démocratiques » aujourd'hui qu'avant). Mais, cette emprise soviétique a donné à la répression une coloration nationale. Pour les masses, les Rakosi ou les Rokossovsky n'étaient pas seulement les responsables d'une dictature sanglante, mais encore des hommes qui exercèrent le pouvoir au service d'un État étranger. Inversement, l'armée d'occupation apparaissait pendant une période - et elle l'était en effet - comme le principal sinon l'unique soutien d'un régime haï. Tant que durait la mainmise de la bureaucratie soviétique sur les appareils d'État nationaux, combattre pour là moindre revendication, de quelqu'ordre qu'elle fût, signifiait se heurter au régime, et, se heurter au régime signifiait se heurter à l'armée d'occupation. Sous cet angle, le sentiment national ne faisait qu'exprimer, sous une forme élémentaire, une conclusion politique tout aussi élémentaire : le départ des troupes russes, l'indépendance nationale, est la première condition pour résoudre les problèmes les plus aigus, et même pour les poser.

C'est ainsi qu'en Hongrie, les ouvriers qui réclamaient, les uns seulement la baisse des normes, les autres déjà le contrôle des usines, les paysans qui réclamaient la fin de la collectivisation forcée, les intellectuels qui réclamaient la liberté d'expression, se retrouvèrent dans le sentiment commun de haine d'un régime exécré, avec son corollaire logique, la revendication du retrait immédiat des troupes soviétiques. Ce sentiment commun d'être opprimé, ce sentiment commun de lutter pour les mêmes buts, la liberté et l'indépendance nationale, a forgé cette unanimité nationale qui a marqué la première phase de la révolution hongroise. Sans ce sentiment unificateur, le succès de la première phase de la révolution, l'écroulement du régime malgré une première intervention russe, n'eut pas été aussi rapide et aussi aisé. La révolution a été véritablement populaire, elle a mis en mouvement les masses de tous les opprimés et de tous les mécontents, jusqu'à et y compris une partie des tenants de l'appareil d'État national.

Mais, si la nécessité de combattre avant tout les troupes d'intervention et leurs mercenaires autochtones a créé une certaine unanimité nationale, cette unanimité ne faisait que masquer les oppositions sociales et ne les supprimait pas. La révolution semblait d'abord partager les combattants en deux camps, d'un côté les troupes russes et hongroises de la bureaucratie, de l'autre la grande majorité du peuple hongrois luttant pour la liberté. Pour des raisons parfaitement compréhensibles, c'est sous la forme de cette image d'Epinal que la presse occidentale a présenté les choses. Mais, sur ce plan là, les intellectuels révolutionnaires hongrois eux-mêmes n'avaient pas une vision bien claire des événements. Les différences qu'ils reconnaissaient dans le camp révolutionnaire furent d'ordre quantitatif et non qualitatif. Autrement dit, la différence entre Nagy et son entourage d'une part, et les conseils ouvriers en formation qui le soutenaient d'autre part, eût été une simple différence dans le radicalisme. Mais le caractère timoré de la politique de Nagy, ses tergiversations, son attitude équivoque face aux conseils ouvriers, ne provenaient pas seulement du caractère de l'homme. Les conseils ouvriers et le gouvernement de Nagy, représentaient deux forces sociales différentes. Les premiers représentaient une classe ouvrière qui, tout en étant l'élément le plus radical, le plus décidé dans le combat pour l'indépendance nationale et pour la liberté, commençait à poser ses revendications propres, et surtout à mettre sur pied ses propres organes du pouvoir, et pour qui, dans les faits, la révolution ne faisait que commencer seulement. Le deuxième représentait les tenants de l'appareil d'État national, qui voulaient, à l'instar de Gomulka, canaliser l'insurrection populaire, pour uniquement se débarrasser de la tutelle de Moscou, et pour qui ce qui a été fait, était déjà de trop.

Au sein du camp soi-disant homogène du « peuple hongrois », il y avait déjà en gestation un double pouvoir de fait. De fait seulement, car en l'absence d'une organisation révolutionnaire prolétarienne, ayant une vision claire des étapes de la révolution et des tâches du prolétariat, les conseils ouvriers s'alignèrent bon gré mal gré derrière Nagy, symbole d'une unité nationale qui apparaissait alors comme le seul garant de la révolution.

Le sentiment commun d'oppression nationale, principal ressort de la révolution à ses débuts, en devient un obstacle important dans la mesure où il va masquer l'antagonisme entre les forces sociales réunies dans le combat contre l'intervention russe.

Au moment où la sanglante intervention de la bureaucratie a mis fin à toute possibilité de développement révolutionnaire ultérieur, la révolution est arrivée à un point mort. Le prolétariat, guidé par un sûr instinct de classe, a atteint le plus haut niveau de conscience qu'il pouvait atteindre d'une manière spontanée. Tout en étant l'élément moteur de la lutte de toutes les couches opprimées contre la bureaucratie russe et ses hommes de main hongrois, il s'est différencié de ces autres couches en créant ses organes spécifiques. Mais, pour qu'il songe à imposer ses conseils comme organe unique de pouvoir, il lui eût fallu une organisation révolutionnaire de classe. En fait, si le prolétariat a donné le meilleur de lui-même, les intellectuels révolutionnaires, qui auraient pu apporter au mouvement ouvrier ce qui lui manquait, c'est-à-dire la science bolchévique de la révolution, faillirent à leur tâche. Les plus avancés d'entre eux, tout en soulignant l'importance des conseils, s'évertuaient à les enchaîner à Nagy, donc aux forces qu'il représentait.

Une organisation prolétarienne révolutionnaire n'aurait pas pu ne pas tenir compte du sentiment national, et elle aurait dû mettre la lutte pour le retrait immédiat des troupes soviétiques en tête de son programme d'action. Une telle lutte était révolutionnaire dans son essence. Mais elle aurait combattu parallèlement pour la différenciation politique et organisationnelle du prolétariat, et contre le mythe de « l'unité nationale ». Elle aurait expliqué inlassablement au prolétariat, mais aussi aux autres couches opprimées, que l'indépendance nationale elle-même n'avait une chance d'être sauvegardée que sous la direction du prolétariat.

Certes, l'enthousiasme d'une première et provisoire victoire a pu étonner quelque temps le sens des réalités des masses, mais la deuxième intervention russe a confirmé l'appréhension des éléments les plus conscients : la Hongrie seule, en tant que telle, ne faisait pas le poids face à la puissance soviétique. Isolée, elle était condamnée. Elle avait besoin d'alliés. Mais le monde est divisé en classes. Seul le prolétariat avait des alliés potentiels désintéressés au-delà des frontières, le prolétariat de Pologne en lutte, le prolétariat des Démocraties Populaires voisines, le prolétariat occidental et peut-être en premier lieu, le prolétariat russe. Mener le combat sur une base nationale, dans le cadre national, était se condamner à l'isolement, donc à la défaite. Les tergiversations, les hésitations de Nagy, étaient à l'image du cul-de-sac où menait une lutte limitée au cadre national. Les tenants de l'appareil d'État national n'avaient guère le choix qu'entre trois possibilités, en fait, entre deux.

Les plus honnêtes d'entre eux, comme Nagy lui-même, cherchaient à échapper à la contraignante réalité d'un monde partagé entre l'impérialisme et la bureaucratie, en avançant la solution utopique et trompeuse de la « neutralité ». Mais la proclamation de cette neutralité n'a pas empêché l'intervention des troupes soviétiques. Elle a tout au plus bercé quelques naïfs dans un vain espoir. Les autres regardaient vers l'Occident, espérant l'appui de l'impérialisme contre la bureaucratie. Outre le fait que l'impérialisme était trop content que la bureaucratie se chargeât de régler le sort du prolétariat hongrois, cela eût été se protéger contre le choléra en contractant la peste. L'impérialisme montre en ce moment au Vietnam sa façon de concevoir l'indépendance nationale.

D'autres enfin, Kadar en tête, ont choisi la troisième possibilité qui s'offrit devant les tenants de l'appareil d'État national en se jetant dans les bras de la bureaucratie russe elle-même. Les choses étant ce qu'elles étaient, du point de vue de l'appareil d'État national, c'est encore la solution de Kadar qui était la plus « socialiste ». Seulement, le prolétariat hongrois a payé par des milliers de victimes et de nouvelles chaînes son tribut à ce socialisme.

Mise à part la solution de la neutralité qui n'en est pas une, les deux autres se rejoignent finalement à terme. Malgré leurs antécédents différents, les régimes de Gomulka, de Kadar, ou de Ceausescu, montrent dans leurs rapports vis-à-vis de l'URSS des analogies frappantes. Les États nationaux finissent par rompre leur cordon ombilical avec la bureaucratie soviétique et par reprendre leur trajectoire propre inscrite dans leur nature bourgeoise. Déjà même en Hongrie, la bureaucratie n'a plus le contrôle absolu de son glacis.

Les problèmes nationaux auront trouvé une apparente solution. Mais cette « solution » n'implique pas une véritable indépendance pour les peuples d'Europe Centrale, car il n'y a pas d'indépendance nationale réelle, pas plus que de véritable droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans un monde dominé par l'impérialisme. Tito montre le chemin à Gomulka, comme celui-ci montre le chemin à Nagy. La rupture des appareils d'États hongrois-nationaux avec la bureaucratie aboutit tôt ou tard à un retour au bercail d'un marché impérialiste, ce qui implique pour des pays sous-développés, comme le sont les pays d'Europe Centrale, de nouveaux liens de sujétion. C'est pourquoi, si les révolutionnaires savent que le retrait des troupes soviétiques des pays d'Europe Centrale est une condition nécessaire (mais nullement suffisante) de tout développement révolutionnaire dans cette région, s'ils soutiennent la lutte des masses pour chasser les troupes d'occupation, contre les hommes de main russes ou autochtones de la bureaucratie, ils mènent en même temps une lutte violente contre les Ceausescu ou Gomulka dont la politique nationaliste prépare de nouvelles chaînes pour leur peuple.

 

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