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Feu, l'homme de paille

 

Le Congo continue à faire parler de lui. Image même de cette Afrique qui est actuellement la préoccupation majeure des dernières grandes puissances coloniales, il reste en tête de l'actualité. L'inexorable mouvement d'émancipation des peuples coloniaux, les a depuis la guerre pratiquement tous amenés à l'indépendance politique. Les puissances coloniales ont, toujours sous la contrainte malgré les apparences, dû accepter cette « libération » pour conserver au moins une partie de leurs privilèges économiques. Les USA ont d'ailleurs assez souvent soutenu cette évolution car la plus puissante des puissances impérialistes n'ayant pas de colonies véritables, ils avaient intérêt à la rupture des pactes unilatéraux ligotant économiquement les pays coloniaux aux métropoles « privilégiées ». Un peu comme au début du siècle dernier l'Angleterre, puissance capitaliste la plus avancée, pouvait se permettre d'être libre-échange puisqu'elle vendait à meilleur marché que quiconque.

Mais, et le Congo en est le meilleur exemple, il n'est pas si facile aux impérialistes de mettre en place ces régimes qui tout en accordant satisfaction au peuple sur le plan du nationalisme, ont pour rôle de continuer à l'exploiter férocement. La situation est forcément instable et grosse d'explosion. Toute l'Afrique est dans ce cas, de l'Angola à l'Afrique du Sud, en passant par le Kenya, sans oublier la Guinée ou l'ex-Communauté française.

L'arrestation de l'homme de paille Tschombé chef d'État au Katanga par la grâce de l'Union Minière, de son homologue le « roi » Kalondji par les soldats du colonel Mobutu, l'homme fort du Congo, celui qui, avec l'aide de l'ONU et au nom de l'impérialisme avait ramené l'ordre et évincé Lumumba, est le dernier en date de ces rebondissements où les services secrets en perdent leur chiffre et les impérialistes leur argent.

La situation où les impérialistes veulent placer les États coloniaux n'est pas viable. C'est le retard de la révolution dans les pays les avancées, la trahison des partis ouvriers qui peut donner à cette carte un semblant d'efficacité. Mais les peuples qui se sont mis en route, ne peuvent manquer dans leur lutte de trouver un jour ou l'autre la voie du socialisme et de montrer à l'impérialisme qu'en fait de cartes, c'était sa dernière.

 

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