Après le présent numéro, « La Lutte de Classe » va cesser de paraître pour un temps encore indéterminé - mais deux ou trois mois au plus - afin de permettre aux militants qui l'animent de se consacrer entièrement pendant cette période au soutien de l'effort des camarades de « Voix Ouvrière » pour réaliser et diffuser un périodique imprimé reflétant et concrétisant le travail qu'ils effectuent par l'intermédiaire de leurs bulletins dans la quarantaine d'entreprises ou de secteurs où ceux-ci sont publiés.

Il est en effet vital, à notre avis, que ces camarades réussissent à créer et à faire vivre un journal révolutionnaire aussi lié aux usines et au prolétariat en général que peut l'être « Voix Ouvrière ». La plupart des tendances révolutionnaires existant dans le pays n'ont jamais pu, ou jamais su, se lier réellement à la classe ouvrière ou même, plus simplement, faire en sorte que leurs idées et leur propagande soient connues des travailleurs. Les bulletins d'entreprises « Voix Ouvrière » ont comblé, en partie bien sûr, cette lacune. Dans toutes les entreprises où ils existent, les travailleurs, tous les travailleurs connaissent les VO et les estiment. Ces bulletins paraissant régulièrement leur permettent de vérifier les idées des révolutionnaires sur les problèmes concrets qu'ils connaissent bien, ceux qui se posent à eux toute la journée à l'atelier ou au bureau.

Mais il fallait faire plus. Au niveau atteint par leur activité les camarades de VO ont ressenti la nécessité d'avoir un organe central leur permet tant de capitaliser leur expérience, d'exprimer leurs opinions autrement qu'en quelques « échos » trop courts et, aussi, de s'adresser au delà des entreprises où existent leurs bulletins à tous les militants d'extrême-gauche.

C'est donc pour contribuer de notre mieux à la réussite de cette expérience que nous cessons momentanément de paraître. Le hasard veut que ce numéro de « La Lutte de Classe » soit le 78e : notre numéro un étant daté du 14 novembre 1960 cela fait donc exactement trois ans que nous paraissons sans aucune interruption toutes les deux semaines soit 26 numéros par an.

Encore une fois, cette interruption sera brève : « La Lutte de Classe » reparaîtra dans un trimestre au plus tard. Elle en profitera d'ailleurs pour changer non de visage, de présentation ou d'orientation, mais de contenu. Mais ceci est une autre histoire...