Yémen : sous le feu impérialiste01/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2944-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans le monde

Yémen : sous le feu impérialiste

Les 26 et 27 décembre, les bombardements israéliens ont touché plusieurs sites du Yémen, dont l’aéroport de Sanaa, la capitale contrôlée par les Houthis.

L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé à l’aéroport de Sanaa « des infrastructures militaires utilisées par les Houthis » ainsi que des centrales électriques et des sites militaires notamment à Hodeïda, le port de l’ouest du pays, pour riposter à des attaques des Houthis. « Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’axe du mal iranien », a averti le 26 décembre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, affirmant qu’il continuerait à frapper. « Nous allons traquer tous les dirigeants houthis », a déclaré de son côté le ministre de la Défense Israël Katz.

Ainsi, après Gaza, le Liban, la Syrie, l’armée israélienne continue sa fuite en avant meurtrière en visant le Yémen, et en gardant toujours en ligne de mire l’Iran. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné « l’escalade », soulignant que les bombardements d’infrastructures de transport « posent de graves risques aux opérations humanitaires à un moment où des millions de personnes ont besoin d’aide vitale ». Le patron de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, a subi lui-même le bombardement du 26 décembre à l’aéroport de Sanaa. Mais ni l’ONU ni l’OMS n’impressionnent les dirigeants israéliens.

Le mouvement houthiste est apparu au début des années 2000 au sein de la minorité chiite du nord du Yémen. Il s’est développé face à un pouvoir dictatorial corrompu, contre lequel le mécontentement de la population a éclaté dans les manifestations du Printemps arabe de 2011. C’est en réaction, fin mars 2015, que l’Arabie saoudite, appuyée par les États-Unis, a déclenché une guerre pour tenter de rétablir le « pouvoir légitime du Yémen ». Celle-ci a duré huit ans et provoqué des dizaines de milliers de morts, la famine, et un chaos régional du fait de la multiplication des bandes armées.

L’Arabie saoudite n’est cependant pas parvenue à vaincre les Houthis qu’elle accuse d’être soutenus par l’Iran. Ceux-ci continuent de la défier de même qu’Israël et ses parrains impérialistes. Depuis janvier 2024 en particulier, ils mènent des actions en mer Rouge contre des navires de commerce, au nom d’une solidarité avec les Palestiniens massacrés à Gaza par l’État israélien avec le soutien américain.

Les nouveaux bombardements contre le Yémen ne visent pas seulement le pouvoir des Houthis. Ils sont l’affirmation par les dirigeants israéliens qu’ils sont prêts à faire la guerre dans toute la région, y compris en menaçant l’Iran. Les États-Unis ne sont d’ailleurs pas en reste qui, quelques jours auparavant, avaient eux aussi visé des cibles à Sanaa. Loin de désavouer leur allié israélien, ils se montrent prêts à agir de concert.

Partager