Watts – Hautvillers : profits au top, emplois détruits30/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2935-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Watts – Hautvillers : profits au top, emplois détruits

L’usine Watts Industries du village d’Hautvillers-Ouville, dans la Somme, produit des pompes à chaleur. Début octobre, la filiale française de Watts Industries, un groupe américain, a annoncé la fermeture du site.

C’est un coup de tonnerre pour les 98 travailleurs de l’usine, auxquels il faut ajouter une trentaine d’intérimaires et de sous- traitants qui vont aussi se retrouver sans emploi. Beaucoup ont plus de 50 ans et se demandent où retrouver du travail. Dans certaines familles, les deux parents se retrouveront au chômage. La boulangère du village risque bien de les y rejoindre, sans la clientèle quotidienne de l’usine.

La direction prétexte la conjoncture difficile pour fermer l’usine. Tout y passe : la hausse des taux d’intérêts, des prix des matières premières et de l’énergie, le contexte géopolitique. Mais les emplois ne sont pas sacrifiés sur l’autel de la crise du bâtiment, mais bien sur celui des profits. Il ne s’agit pas, en effet, de mettre la clé sous la porte et d’arrêter la production mais de la transférer vers d’autres usines, en particulier celle de Saône-et-Loire.

Ce n’est pas un coup d’essai pour Watts : en 2021, le groupe a fermé son usine de Méry, en Savoie, jetant à la rue 55 travailleurs, tandis que 30 autres étaient reclassés dans l’usine de Saône-et-Loire, à 250 kilomètres de là !

Avant d’annoncer la fermeture, la direction a pris soin de faire tourner l’usine à plein régime, à grand renfort de samedis travaillés. Et pourtant, elle prétend aujourd’hui que les commandes ont baissé et que le site a « travaillé à perte » ; alors que les bénéfices étaient au rendez-vous en 2023. La direction a « bien préparé son coup » comme le faisait remarquer un ouvrier, lors du rassemblement organisé vendredi 25 octobre pour protester contre « la mort de l’emploi ».

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