Violences policières : cowboys à Saint-Denis05/02/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/02/P6-2_St-Denis-violences_C_LO.jpg.420x236_q85_box-71%2C0%2C729%2C370_crop_detail.jpg

Leur société

Violences policières : cowboys à Saint-Denis

Samedi 25 janvier, Salim Dabo, un jeune responsable dans le milieu associatif de Saint-Denis a été une fois de plus arrêté. Depuis des années, il est systématiquement harcelé par la police.

Illustration - cowboys à Saint-Denis

Alors qu’il organisait dans le quartier de La Plaine une maraude avec distribution de nourriture, des policiers ont violemment interpellé Salim, ont gazé son frère, sont passés devant son domicile, baissant le carreau du car de police pour montrer ostensiblement à son père qu’ils le frappaient. Peu après, un rassemblement pour demander sa libération s’est tenu devant le commissariat central.

Cette nouvelle arrestation a suscité l’indignation et une mobilisation des habitants du quartier de La Plaine. Ils se sont réunis le mardi suivant pour s’organiser face à ces violences policières qui sont fréquentes : la veille, dans la cité Allende, des groupes de jeunes ont été contrôlés quatre fois par deux brigades différentes. Un jeune, qui a eu l’outrecuidance de demander aux policiers pourquoi ils le contrôlaient et n’avaient pas leur matricule, a été frappé.

Ce même jour, devant la terrasse d’un café très fréquenté du centre- ville, six policiers en civil sans brassard sont intervenus violemment contre une personne. Des témoins se sont rassemblés et un des policiers a saisi un vélo, faisant mine de frapper la foule, saisissant le téléphone d’une personne qui filmait et effaçant ensuite la vidéo. Les policiers ont terminé leur intervention en envoyant une grenade de désencerclement sur la terrasse où se trouvaient aussi des enfants !

Lors de la réunion contre les violences policières, qui a rassemblé 30 personnes, les jeunes et les mères de famille ont dénoncé l’acharnement de quelques policiers bien identifiés au commissariat de La Plaine qui se comportent en intouchables. Adeptes des idées d’extrême droite, ils qualifient les jeunes de communistes et n’ont pas hésité récemment à menacer des mères de famille avec des armes à feu ou à mettre en garde à vue le petit frère de Salim qui a dix ans.

Les mères ont décrit un climat insupportable : lorsque leurs enfants sortent, elles s’inquiètent, font pression pour qu’ils restent à la maison. Elles ne travaillent plus que pour payer les amendes qu’elles reçoivent régulièrement depuis le Covid, l’une d’elles en ayant accumulé pour 10 000 euros !

L’organisation d’une manifestation vers le commissariat a été décidée, et le Collectif contre les violences policières, qui était apparu il y a quatre ans après la mort d’un jeune, relancé. Tous sont conscients que face aux intimidations et à la violence policière il faut faire front.

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