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Leur société
Violences et ordre social
Après le tabassage mortel du jeune Shemseddine à Viry-Châtillon, d’autres faits de violence de la part d’adolescents ont marqué l’actualité, comme le meurtre prémédité de Philippe à Grande-Synthe, dans le Nord.
Les représentants du gouvernement, de la droite et du RN se servent de ces faits très graves pour tenter d’obtenir des voix. Quand ils dénoncent la violence des jeunes, des réseaux sociaux, l’islam ou certains parents, ils pensent au profit qu’ils pourraient en tirer pour leur carrière. Aucun d’entre eux ne se préoccupe de la vie des familles des quartiers populaires qui sont les premières à subir ces violences. Ne serait-ce que parce qu’ils se gardent bien d’y vivre !
On peut accuser les jeux vidéo d’inciter à la violence, mais ils ne sont encore qu’une pâle copie de la violence réelle, celle des guerres dans le monde, de la misère et des famines que tous les tenants du système trouvent inévitable.
En même temps que la violence, à l’échelle historique et quotidienne, le capitalisme engendre le culte de l’argent, de l’égoïsme, du chacun pour soi, dramatiquement illustrés par la facilité avec laquelle un garçon de 15 ans sort une lame pour « dépouiller » un autre jeune.
Alors, les idées de violence pénètrent aussi nécessairement la jeunesse et c’est avec effarement qu’on peut découvrir combien elle est banalisée chez certains de ses membres. Mais, pour la combattre et empêcher des jeunes d’y céder, ce n’est ni sur les discours des hommes politiques ni sur la prison que l’on peut compter.
Prôner simplement l’amour du prochain comme le font parfois les Églises, ou le « vivre ensemble » comme le font les sociologues républicains ne suffit pas, car cela recouvre une profonde hypocrisie sociale, l’acceptation de l’exploitation et des inégalités de toute sorte. Il faut y opposer la perspective tracée par le mouvement ouvrier révolutionnaire.
La tendance à la violence individuelle est un des produits d’une société pourrie et c’est bien cette société qu’il faut combattre.