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Leur société
Ventes d’armes : au bonheur des marchands de canons
Les principaux groupes industriels du secteur militaire viennent de publier leurs résultats du premier semestre 2024. Sans surprise, ils sont spectaculaires, dopés par la guerre en Ukraine et la hausse générale des commandes d’armes dans le monde.
« Pas une société sans une hausse à deux chiffres de ses activités », affirme le journal Les Echos. La concurrence est rude entre les capitalistes du secteur pour rafler les plus grosses parts de ce marché de la mort. Les entreprises américaines emportent la médaille d’or. Elles ont obtenu les deux tiers des commandes d’armes engendrées par la guerre en Ukraine. Lockheed Martin, qui construit notamment les avions F-35 et F-16, a ainsi un carnet de commandes de 160 milliards de dollars.
L’entreprise allemande Rheinmetall a vu ses commandes passer, en un an, de 4 à 11,4 milliards d’euros et annonce des bénéfices en hausse de 111 % au premier semestre 2024. Pour faire face à la demande, elle lance la construction d’une nouvelle usine d’obus en Basse-Saxe et vient d’inaugurer une nouvelle usine de munitions en Hongrie. Visiblement les positions pro-Poutine du président Orban pèsent moins dans les choix des patrons de Rheinmetall que les bas salaires des travailleurs hongrois.
Quant aux marchands d’armes français, ils ne sont pas en reste. Les commandes de Thalès ont augmenté de 16 %, et atteignent au total 47 milliards d’euros, tandis que Dassault a engrangé une commande de 220 avions Rafale pour plus de 40 milliards d’euros.
Le record mondial des dépenses militaires a été battu pour la sixième année consécutive en 2023, atteignant plus de 2 300 milliards de dollars. Mais cela ne suffit pas aux dirigeants des puissances impérialistes. Ainsi des experts du Congrès américain viennent de rendre un rapport dans lequel ils estiment qu’il faudrait relever le niveau des crédits militaires à 5 % du PIB contre 3,5 % actuellement. « Les chances de l’Amérique de mener une guerre majeure sont les plus élevées depuis quatre-vingt ans et son armée n’y est pas préparée », écrivent-ils. Alors même que les États-Unis sont directement impliqués dans les guerres en cours en Ukraine ou au Moyen-Orient, les dirigeants de la première puissance impérialiste préparent une guerre de grande ampleur, en particulier contre la Chine. Les dirigeants des autres puissances ne sont pas en reste, prompts à défendre les intérêts de leurs marchands d’armes nationaux en augmentant toujours plus leur budget militaire.
Ainsi, dans tous les pays, les classes populaires se voient imposer des budgets d’austérité, des coupes claires dans la santé et l’éducation pour assurer des profits olympiques aux capitalistes de l’armement.