Union européenne : des milliards pour la guerre22/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2986-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Union européenne : des milliards pour la guerre

Le 16 octobre, la Commission européenne a présenté sa feuille de route pour la « préparation à la défense pour 2030 ».

Elle devrait être débattue lors du prochain sommet de l’UE, le 23 octobre. Ce plan prévoit la création d’un mur anti-drones et de deux boucliers de défense aérien et spatial ainsi que la surveillance de la frontière orientale de l’UE. Si aucun chiffrage officiel n’a encore été avancé, les dépenses militaires des 27 États membres ont déjà considérablement augmenté ces dix dernières années. Depuis la guerre en Ukraine, la part des richesses consacrées aux achats de munitions, armes, véhicules blindés, etc., a atteint de nouveaux sommets, avec 343 milliards d’euros en 2024 pour l’ensemble de l’UE, soit +19 % par rapport à 2023 selon l’Agence européenne de défense (AED). Ce record est déjà en passe d’être battu avec 381 milliards en 2025. Pour justifier l’envol de ces budgets militaires à l’heure où des plans d’austérité sont imposés aux populations, les responsables européens agitent la menace russe. Le chef des services secrets allemands avait certes bien préparé le terrain dans ce sens en déclarant, trois jours avant, que la Russie était prête pour un « conflit militaire direct avec l’OTAN ».

Si les dignitaires européens sont unanimes pour accroître les budgets de guerre, le désaccord intervient sur le choix des groupes industriels qui doivent bénéficier des commandes.

Or, en incluant la Grande-Bretagne et la Norvège, les capitalistes européens de l’armement sont nombreux, avec pas moins de 26 groupes rivaux figurants parmi les 100 plus grosses entreprises militaires mondiales. Kaja Kallas, à la fois cheffe de la diplomatie européenne et présidente de l’AED, en est bien consciente quand, présentant son programme d’ici 2030, elle déclare : « Les États membres sont aux commandes. Ce sont eux qui décident quoi acheter ou développer, quand et auprès de qui ». Sous-entendu : chacun est libre de favoriser ses Thales et Dassault français, Leonardo italien ou Rheinmetall allemand.

S’ajoute encore le fait que, dans le cadre de leur appartenance à l’OTAN, ces États sont incités, voire contraints, de passer commande auprès des industriels américains, malgré les tentatives d’instaurer une préférence européenne.

Une guerre a déjà commencé, celle des capitalistes de l’armement, y compris au sein d’une Union européenne très peu unie, pour savoir lesquels rafleront la part du lion dans la production d’engins de mort.

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