Des travailleurs face à l’incurie26/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2952-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Des travailleurs face à l’incurie

Les responsables politiques et administratifs de Mayotte usent de toutes les arguties pour ne pas assumer leur écrasante responsabilité.

Heureusement, dans différents secteurs du public comme du privé, des travailleurs se mobilisent pour exiger le paiement des primes Chido promises et pour l’amélioration des conditions de travail. Ainsi, début février, les salariés de la Société immobilière de Mayotte décidaient de cesser le travail pour obtenir le versement d’une prime Chido, d’une prime de vie chère de 150 euros par mois, une revalorisation de la grille salariale de 2 % et une aide matérielle pour les salariés sinistrés. Au bout d’une semaine, la direction de la SIM leur a finalement concédé 500 euros en plus des 2 000 euros de primes, 93 euros d’augmentation de salaire pour tous et le paiement de tous les jours de grève.

Lundi 17 février, des travailleurs assurant le service des barges entre Petite-Terre et Grande-Terre ont exercé leur droit de retrait suite à un fonctionnement « au détriment de la sécurité des passagers et des véhicules embarqués » et aux propos blessants d’un responsable les traitant d’« énergumènes ». Cela a provoqué une belle pagaille justement le jour de la reprise des traversées payantes. Seulement deux barges sur cinq sont en état suite au cyclone. Le préfet se félicitait en janvier d’avoir obtenu deux barges des Seychelles… qui sont arrivées le 1er février et reparties le 23 ! Ces barges n’étaient pas adaptées aux pontons à Mayotte. Maintenant, c’est le département qui dit chercher à louer des barges de son côté et à faire mieux que le préfet…

Les travailleurs de la gare maritime sont aux premières loges des conséquences de cette incompétence et n’ont pas l’intention de se laisser maltraiter par une hiérarchie qui les prend de haut. Et qui d’ailleurs a dû en rabattre en faisant commencer les travaux pour un espace de travail décent. Dans le secteur de la santé aussi les travailleurs ont fait face à l’urgence dans des conditions difficiles et estiment que cela a assez duré. Ils ont pu vérifier que seule la grève, voire la menace de grève, pouvait faire bouger les responsables.

Le cyclone Chido aura mis en évidence que, si Mayotte tient debout, c’est seulement grâce aux travailleurs.

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