TI SNCF – Rennes : débrayage pour les nouveaux embauchés29/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2987-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TI SNCF – Rennes : débrayage pour les nouveaux embauchés

Au Technicentre Industriel de Rennes, qui compte 400 salariés, une cinquantaine de cheminots ont débrayé jeudi 16 octobre suite aux promesses non tenues de la direction.

Dans ces ateliers où est réalisée la maintenance des freins, la SNCF a fait signer des contrats de CDI intérimaire à dix ouvriers en formation, à qui elle a promis verbalement une embauche. La direction avait aussi promis un salaire de 1 700 euros net.

Mais le 16 octobre, en guise de bienvenue, les nouveaux collègues ont découvert que le salaire proposé était de 100 à 150 euros inférieur à ce qui avait été annoncé.

Un large sentiment d’injustice a poussé une équipe de travailleurs à débrayer en soutien à l’une d’entre eux. Très vite rejoints par d’autres, ces cheminots voulaient que la direction tienne sa promesse de 1 700 euros net par mois pour les nouveaux. Certains, pas payés autant, étaient bien convaincus que 1 700 euros net, ce n’est déjà pas suffisant pour vivre.

La directrice a dû venir s’expliquer et se justifier. Elle s’est défaussée en agitant le spectre de la concurrence, n’hésitant pas à prétendre que celle-ci pourrait rafler la moitié de la maintenance des pièces de trains d’ici 2032... Et de jouer la fibre cocardière, parlant des « concurrents allemands » qui auraient ouvert « une usine en Tchéquie »… Comme si tous les trains de France et d'Europe allaient devoir confier la maintenance de leurs freins au seul TI de Rennes !

Nombre de travailleurs du Technicentre se souviennent du déménagement qui, il y a dix ans, les a menés du centre-ville vers la banlieue, une belle opération immobilière pour la SNCF. Au passage, c’est 200 postes au bas mot qui avaient été supprimés. Et autour, dans tous les secteurs de la SNCF, les suppressions d’emploi continuent. Alors, quand la direction prétend maintenir les salaires au plus bas pour sauvegarder les emplois au TI, cette hypocrisie a bien du mal à passer. En outre, la concurrence a vraiment bon dos. Là où il n’y en avait pas, la SNCF a créé des filiales pour y transférer des cheminots sur des contrats moins avantageux. Invoquer cette concurrence n’est qu’un faux nez pour faire diminuer les salaires et un des moyens par lesquels la SNCF a réalisé un milliard de profits au premier semestre 2025.

Cette fois-ci, des cheminots ont relevé la tête face à une direction qui augmente les cadences et cherche à faire rentrer tout le monde dans le rang. Devant la contestation, celle-ci a finalement dit vouloir faire un geste et rehausser un peu le salaire des nouveaux embauchés. Ce succès est à mettre au compte de la mobilisation et de la solidarité, et si les débrayages deviennent « rentables », il est possible que les cheminots en augmentent la cadence.

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