Taxe sur les ultrariches : ultradérisoire26/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2952-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe sur les ultrariches : ultradérisoire

L’Assemblée nationale a voté le 20 février un impôt plancher sur le patrimoine des « ultra-riches », qui les oblige, sur le papier, à payer au moins 2 % de leur fortune en impôt.

Outre le fait qu’elle a toutes les chances d’être rejetée au Sénat, cette mesure reste complètement ridicule et ne risque pas d’entamer leurs fortunes.

Cette taxe, qui porte sur les 0,01 % des contribuables les plus riches, est aussi appelée « taxe Zucman » du nom de l’économiste qui la promeut au nom d’une meilleure répartition des richesses. Mais c’est se leurrer sur les causes des inégalités. Les capitalistes ne dominent pas la société parce qu’ils obtiennent une plus grosse part que la classe ouvrière dans le gâteau de la richesse globale. Ils la dominent parce qu’ils exploitent les travailleurs : ils accaparent la richesse produite par le travail. Cela tient au fait qu’ils possèdent les entreprises, et aucun impôt ne changera jamais ce fait.

De toute façon, de l’aveu même de plusieurs députés, cette loi est avant tout symbolique. Pour la gauche, c’était juste une façon de faire mine de s’en prendre aux ultrariches, qui payent proportionnellement presque deux fois moins d’impôts que la moyenne des Français d’après la députée écologiste rapporteure du texte. En 2022, une autre taxe exceptionnelle, celle sur les superprofits d’entreprises telles que TotalEnergies a vu le jour. Résultat : le trust n’a presque rien payé. Les capitalistes ont, comme on le sait bien, une myriade de moyens d’échapper aux impôts, exceptionnels ou non.

Cela n’a évidemment pas empêché les députés macronistes de crier à la mesure confiscatoire et d’agiter la menace de la fuite des capitaux à l’étranger. Comme si les milliardaires avaient attendu ! Quand, parfois, les capitalistes acceptent de payer des impôts c’est par crainte des réactions populaires. Dans un interview de 2011, le financier Georges Soros l’avait expliqué : « Si les riches ne font rien aujourd’hui, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années. » On ne peut que le souhaiter.

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