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Symbio – Saint-Fons : l’usine du futur à la mode capitaliste
Située à Saint-Fons, dans la banlieue lyonnaise, Symbio est une usine flambant neuve qui fabrique des piles à hydrogène pour véhicules utilitaires. Mais à peine sortie de terre, son avenir est déjà menacé.

Le groupe Stellantis, actionnaire de Symbio avec Michelin et Forvia mais aussi son principal client, a en effet annoncé cet été qu’il se retirait, suite à l’arrêt de sa gamme d’utilitaires à hydrogène. Cela provoque l’inquiétude des travailleurs qui se sont mobilisés le mercredi 19 novembre face à la menace sur leurs emplois.
Lors de l’inauguration fin 2023 par tout le gratin politique et patronal, son PDG présentait l’entreprise comme « l’usine du futur », devant créer plus de 1 000 emplois. Les batteries étaient alors vues comme le produit clé pour le marché prometteur des véhicules électriques, et tous les capitalistes du secteur étaient sur les plots de départ pour développer le nouveau type de piles devant s’imposer sur le marché. Ces prétendus « investisseurs » étaient d’autant plus pressés et audacieux qu’ils n’assumaient pas l’essentiel du risque : sur le milliard d’euros qu’a coûté l’usine, 600 millions étaient de l’argent public.
Or le modèle de batteries à hydrogène ne s’est pas révélé assez rentable, ou en tout cas pas assez rapidement, dans un contexte d’incertitude sur la généralisation des véhicules électriques. Ces capitalistes visionnaires sont en effet davantage préoccupés de leurs cours en Bourse que de l’état dans lequel ils plongent la planète. Finis les beaux discours sur l’innovation et la transition énergétique, la solution à hydrogène est tout simplement abandonnée.
Finalement il n’y a jamais eu plus de 800 emplois dans cette prétendue « giga-usine » de Symbio, et environ 250 ont déjà été supprimés. Aujourd’hui, Michelin et Forvia se querellent avec Stellantis sur les modalités du divorce. Les travailleurs n’ont rien à attendre de ces tractations juridiques et ils n’ont pas d’autre solution que de se mobiliser pour ne pas en faire les frais. Comme ils l’ont écrit sur des banderoles, « giga dépense, giga défaite ».
Pourtant, maintenir tous les emplois et rembourser les 600 millions d’euros d’argent public égratignerait à peine les profits de ces grands groupes et le train de vie des riches familles bourgeoises qui les possèdent. « L’usine du futur » disaient-ils, mais, avec les capitalistes aux commandes, c’est no Future pour les travailleurs !