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Leur société
Superprofits pétroliers : une taxe en trompe-l’œil
La taxe sur les superprofits pétroliers n’a rapporté que 69 millions d’euros à l’État. C’est une goutte d’eau dans un océan de profits, alors que le seul groupe TotalEnergies a réalisé autour de 19 milliards d’euros de profits en 2022 et en 2023.
En 2022, au moment où les profits des énergéticiens s’envolaient avec la guerre en Ukraine, un règlement européen avait instauré une taxation exceptionnelle sur les superprofits des entreprises pétrolières. En France, 280 entreprises étaient censées payer cette contribution. Mais c’était sans compter la bienveillance de l’État à l’égard des capitalistes de ce secteur. L’administration fiscale française a revu et restreint le nombre d’entreprises concernées. Celles qui achètent du pétrole brut et revendent du pétrole raffiné, mais sous-traitent l’activité de raffinage, ne sont plus soumises à la taxe. Par conséquent, des dizaines d’entreprises, qui représentent à elles seules 72 % de ces superprofits réalisés par le secteur pétrolier en 2022, y échappent finalement.
Quant aux groupes pétroliers soumis à la taxe, ils opèrent comme à l’accoutumée des opérations d’optimisation fiscale. Le fait de posséder des raffineries sur tout le continent leur permet, en effet, de cacher l’ampleur de leur richesse et de transférer leurs bénéfices dans les pays où la fiscalité est avantageuse, tandis qu’elles décomptent les charges dans les pays où elle l’est moins, en l’occurrence la France.