Stellantis – Hordain : les intérimaires en ont assez, ils débrayent17/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2920-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Hordain : les intérimaires en ont assez, ils débrayent

Cela fait des années que Stellantis Hordain dans le Nord accumule les journées non travaillées et abuse du Numéro Vert : il faut appeler pour savoir si on vient travailler le lendemain.

Stellantis reporte la responsabilité de ce chômage technique sur ses fournisseurs et ses sous-traitants. Mais le groupe ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Car c’est lui qui délocalise et ferme les sites de ses fournisseurs, comme MA France où 280 travailleurs sont licenciés. C’est lui aussi qui fait pression sur ses fournisseurs pour produire toujours plus et moins cher…

Aux travailleurs embauchés de l’usine, les journées de chômage coûtent des heures enlevées de leurs compteurs ou des jours de congés. Mais c’est pire pour tous les salariés précaires. Pour eux, c’est la double peine : au-delà de cinq jours de chômage technique, Stellantis leur fait verser par l’agence d’intérim un prétendu « dédommagement » de 56 euros par jour de chômage. Les intérimaires doivent le rembourser. Soit c’est déduit de leurs indemnités de fin de mission, soit ils doivent faire des heures supplémentaires gratuites.

Autrement dit, ils doivent payer leur chômage ! Et comme les jours chômés sont nombreux, cela finit par faire des sommes énormes sur la fin de mission : certains sont censés rembourser jusqu’à 2 700 euros ! La somme due aux agences d’intérim est indiquée sur leur fiche de paie, du coup leurs demandes de prêt pour une maison ou une voiture sont refusées… parce qu’ils ont déjà une dette en cours.

Alors des intérimaires ont débrayé la semaine dernière. Une quinzaine d’abord dans une équipe, puis une trentaine dans une autre. Et tout le monde, y compris la direction, a bien compris que cela ne s’arrêterait pas là, d’autant plus que Stellantis a largement de quoi payer.

La CGT de l’usine a soutenu les débrayages. Elle explique que l’inspection du travail pourrait donner satisfaction aux intérimaires. En tout cas, le problème est clairement posé, et les intérimaires déterminés à ne pas lâcher.

Il se dit parfois que les intérimaires sont exploitables à merci car ils n’ont pas les mêmes droits que les embauchés. Mais les débrayages montrent qu’ils ont les mêmes armes que tous les travailleurs pour se faire respecter.

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