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- Lutte ouvrière n°2935
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Dans les entreprises
Stellantis – Douvrin : la direction pressée de vider l’usine
Pour Stellantis, la transition énergétique était inévitable, il fallait prendre le train en marche de l’électrique et postuler pour la future usine de batteries en construction, juste à côté de l’usine de Douvrain dans le Nord, l’ex-Française de mécanique. Tel était le discours, il y a plus de deux ans.
Tavares avait alors promis, pour rassurer tout le monde, de maintenir des moteurs thermiques aux futures normes Euro7. Quelque temps après, il décidait de retirer progressivement la production de ces moteurs de Douvrin. Aujourd’hui, l’usine n’en produit déjà plus que 1 200 par jour, bien souvent sur une seule équipe, et la direction va arrêter de produire en novembre un des trois moteurs actuels, celui de l’EP, qui sera entièrement fabriqué en Hongrie.
De plus en plus pressée de vider les effectifs du site, elle fait pression en convoquant les salariés individuellement pour leur dire d’aller chercher du travail ailleurs que chez ACC, l’usine de batteries qui ne voudrait pas des travailleurs de Douvrin, et même ailleurs que dans le groupe Stellantis. Elle leur demande de remplir des CV chercheurs d’emplois alors qu’ils travaillent tous les jours depuis des années ! Elle propose des pseudo-reconversions, par exemple des congés-mobilité avec licenciement au bout d’un an à des travailleurs qui ont 53 ou 55 ans, essayant de les allécher avec des sommes de plus ou moins 50 000 euros. À d’autres, plus jeunes, elle demande si travailler dans les espaces verts les intéresserait. Cela n’a rien à voir avec les gros chèques que des cadres peuvent toucher pour quitter le groupe.
Le vrai visage de la direction apparaît quand Tavares déclare dans la presse que les emplois de Stellantis « ne sont pas au centre de notre réflexion stratégique. » Il ne veut aucunement les garantir et cherche surtout à rassurer la Bourse et les actionnaires sur le fait que le cash va continuer à tomber dans leur poche.
Les convocations individuelles ont fini par créer de l’inquiétude et du mécontentement. Une soixantaine de salariés sont venus à des réunions d’information de la CGT et certains ont raconté comment des « RH » s’y étaient pris avec eux, souvent avec beaucoup de mépris. Il reste encore 700 salariés dans l’usine, dont près de 200 intérimaires, sans compter les sous-traitants qui travaillent à leurs côtés, certains depuis trente ans et plus. Ils sont assez nombreux pour se faire entendre !
Stellantis a encaissé 54 milliards de bénéfices depuis 2021 grâce au travail de tous ses salariés, il a largement de quoi reclasser tout le monde, CDI et intérimaires, ou payer pour la casse des emplois !