SNCF : réorganisation et réactions légitimes19/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2951-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : réorganisation et réactions légitimes

À SNCF Réseau, qui installe et entretient les voies, la signalisation et les caténaires, le manque de personnel se fait de plus en plus ressentir.

Sur le secteur Sud-Ouest parisien (Montparnasse – Dreux – Rambouillet – Étampes) plusieurs rassemblements ont eu lieu la semaine du 12 février pour protester contre les réorganisations programmées par la direction. Le premier a regroupé près de 80 % des travailleurs qui participent aux chantiers, principalement sur la partie souterraine du RER C. Ils dénonçaient le manque d’effectifs et de moyens pour travailler en sécurité. Un des salariés faisait remarquer au directeur venu les rencontrer qu’ils n’étaient même pas venus pour obtenir des choses mais juste pour faire respecter les règles de sécurité et avoir de quoi travailler correctement.

Il faut dire que de plus en plus de chantiers se déroulent à la va- vite. Le remplacement des voies, par exemple, est fait en fonction des temps de coupe, temps où les circulations sont interrompues. Or, ceux- ci sont de plus en plus courts, obligeant à des manutentions de coupons de rail de plusieurs mètres à la main, à l’aide de pinces à rail. Du coup, les accidents sont de plus en plus fréquents.

La même semaine, deux autres rassemblements de plusieurs dizaines de cheminots ont eu lieu, là aussi contre des réorganisations qui auront immanquablement des conséquences directes sur les conditions de travail et les payes, une politique qui s’inscrit bien sûr dans le projet d’ouverture à la concurrence de la SNCF. Une fois les lignes vendues et les ateliers de maintenance privatisés, il en sera certainement de même pour l’entretien du réseau. De nombreuses équipes ont vu leurs effectifs fondre, à la fois par des départs à la retraite non remplacés et des démissions, mais aussi par des licenciements, de plus en plus courants. Pour ceux qui restent, c’est la course, les modifications de planning à la dernière minute et l’impossibilité de prendre des congés de récupération. C’est l’équivalent de plus d’un jour par personne de congés qui n’a pu être pris en 2024, pour l’établissement en charge du secteur Paris Sud-Ouest.

Plusieurs travailleurs ont en tête l’exemple de la privatisation du rail en Grande-Bretagne et ses conséquences, et ne comptent pas se laisser faire.

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