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- Lutte ouvrière n°2915
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SNCF – Châtillon : la victoire des jockeys
Au technicentre SNCF de Châtillon, les soixante remiseurs- dégareurs, aussi appelés jockeys, qui conduisent les TGV sur le site de maintenance, ont obtenu sous forme de primes l’équivalent de 1 200 euros brut par an, cela grâce à leur grève et à leur mobilisation.
Au départ du mouvement, la paye insuffisante, la surcharge de travail, le manque d’effectifs et le mépris de l’encadrement avaient poussé les jockeys, sans appels syndicaux, à se réunir à 40 le 16 mai et à poser leurs revendications, comportant de multiples primes catégorielles. Ils étaient 35 le 23 mai à accompagner les représentants syndicaux pour déposer leurs revendications à la direction. Celle-ci s’engageait à recevoir une délégation des jockeys le 31. Ce jour-là, la grève était très suivie dans le secteur.
La direction refusant de céder, les jockeys ont alors décidé de se mettre en grève à partir du dimanche 2 juin, et de fusionner la plupart des revendications sous la forme de 200 euros mensuels. Le 3 juin, ils étaient 35 à porter cette revendication à la direction avec une délégation, et le même nombre le lendemain pour recevoir ses réponses. En ne proposant qu’une prime de 400 euros brut par an et en tentant de rouler dans la farine les grévistes en intégrant des primes déjà existantes, le directeur a fait exploser la colère. Les jockeys ont alors vidé leur sac sur tous les problèmes qu’ils subissent au quotidien, et la hiérarchie en a aussi pris pour son grade.
Tentant de réprimer la grève, la direction a fait venir policiers et huissiers sur le site, prétendument pour empêcher une entrave à la circulation, et elle a menacé de sanctions les grévistes, ce qui n’a fait que renforcer leur détermination.
Finalement, le 6 juin, elle annonçait qu’elle lâchait l’équivalent de 1 200 euros brut par an. Les jockeys ont alors voté la levée du préavis et fêté la victoire par une soirée entre grévistes autour d’un barbecue fraternel. Ils se sont aussi engagés à réagir de manière collective à toute menace de sanction patronale qui interviendrait suite à cette grève.