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Dans le monde
Sénégal : face aux requins d’Europe
L’Union européenne accuse le Sénégal d’encourager la pêche illicite, ce qui pourrait conduire à une interdiction d’exporter les produits de la mer vers l’Europe.
L’UE prétend notamment que des navires chinois sont illégalement enregistrés au Sénégal et ont ainsi plus de droits de pêche.
C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Depuis un accord datant de 2014, des chalutiers européens pillent les bancs de poisson et ruinent les dizaines de milliers de pêcheurs sénégalais. On surnomme « bulldozers des océans » ces navires dont les gigantesques filets raclent les fonds marins et capturent tous les poissons, sans distinction. De plus, certains pénètrent illégalement dans les zones théoriquement réservées à la pêche artisanale. Ils endommagent le matériel des pêcheurs sénégalais et percutent parfois leurs pirogues.
La majorité de ces pêcheurs ont ainsi vu leurs ressources baisser ces cinq dernières années. Il n’y a plus de poisson, constatent-ils. Ils peinent à nourrir leurs familles et nombreux sont ceux qui se lancent sur l’Océan au risque de leur vie vers les Canaries.
Les accusations de l’UE sont en fait une diversion : le nouveau président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont promis de mettre fin au pillage des fonds marins pour permettre aux Sénégalais de vivre à nouveau de leur pêche. L’accord avec l’UE étant renouvelé en novembre prochain, celle-ci met la pression sur le gouvernement du Sénégal pour qu’il ne donne pas aux chalutiers chinois davantage de droits. Les pêcheurs sénégalais, comme les fonds marins, font les frais de la concurrence entre pirates des grandes puissances.