Sénégal : Diomaye et Sonko ennemis des pauvres29/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/senene_7ce719fd393d5ab2527b697922e5018f.jpg.420x236_q85_box-0%2C180%2C1200%2C855_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sénégal : Diomaye et Sonko ennemis des pauvres

Au Sénégal, l’élection en avril dernier de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la république et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre ont pu susciter des illusions au sein de la population pauvre. Leurs premiers actes montrent que leur politique reste avant tout celle de la matraque, comme le dénoncent nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs.

Illustration - Diomaye et Sonko ennemis des pauvres

Le gouvernement de Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko vient à peine d’être formé, avec la prétention d’être en rupture avec les pratiques de l’ancien président Macky Sall, mais il vient de démontrer qu’il est dans la parfaite continuité avec son prédécesseur dans sa manière de traiter les petites gens qui essaient de survivre en faisant du petit commerce ou d’autres activités dites informelles le long des rues.

C’est ainsi que, les 18 et 19 avril, les autorités municipales de la capitale et de ses banlieues, avec l’appui de la police et des nervis armés, ont procédé à des opérations violentes dans plusieurs quartiers de la ville, pour chasser les petits commerçants accusés d’encombrer les rues et d’occuper illégalement des espaces privés ou publics.

Dans le quartier de Colobane, c’est aux environs d’une heure du matin que la police a attaqué les petits commerçants en détruisant leurs marchandises et leurs installations. Malgré cela, ces derniers ont réagi en affrontant les hommes armés. Les affrontements ont continué dans la journée et se sont propagés dans d’autres quartiers, comme Grand Yoff, où avaient eu lieu les mêmes opérations. Des bus ont été incendiés.

La colère des petits commerçants a été d’autant plus grande que les autorités politiques ont complètement refusé tout compromis avec eux : pas de dédommagement ni d’aménagement d’un lieu de substitution pour que les gens chassés puissent s’y installer. L’État comme les autorités municipales voulaient tout simplement chasser ces indésirables loin de la ville, mais ceux-ci ont montré qu’ils étaient prêts à se défendre.

Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui au Sénégal ont démontré qu’ils n’ont rien de différent de ceux d’hier. Il y a à peine quelques mois, quand leur parti politique, le Pastef, était dans l’opposition, Ousmane Sonko et Diomaye Faye avaient promis de lutter contre la pauvreté, contre la hausse des prix des denrées alimentaires et des loyers. Aujourd’hui, ce qu’on observe, c’est surtout la distribution des postes au sein du gouvernement et dans la haute administration. Les nouveaux arrivants parlent beaucoup de faire des audits dans les caisses de l’État, dans les ministères et dans les sociétés étatiques. Les médias proches du gouvernement font état de plusieurs milliards qui auraient « disparu » des caisses de l’État. Le but recherché par les tenants du pouvoir est surtout de repousser aux calendes grecques ce qui a été promis par le Pastef quand il était dans l’opposition.

C’est dire que les travailleurs et la population pauvre en général n’ont rien de bon à attendre du nouveau pouvoir, ni en matière de lutte contre la pauvreté, ni dans la lutte contre le chômage et la vie chère.

Diomaye Faye et son Premier ministre se proclament anti-système mais ils sont complètement compatibles avec le système capitaliste mondial, tout comme les présidents qui se sont succédé dans ce pays depuis la décolonisation.

Les seuls véritables changements que les travailleurs et les pauvres peuvent espérer sont ceux qu’ils arracheront par leurs luttes déterminées et acharnées contre le gouvernement et contre la bourgeoisie capitaliste.

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