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- Lutte ouvrière n°2992
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Leur société
Sécurité sociale : comédie autour du budget
Mardi 2 décembre, les députés devaient reprendre la discussion sur le budget de la Sécurité sociale. D’après les ministres, faute d’accord avant le 9 décembre, les finances publiques pourraient perdre vingt ou trente milliards, on ne sait trop comment.
On sait, en revanche, que la politique suivie depuis des dizaines d’années et qui a conduit à la fermeture de services, de lits et de maternités, au manque criant et constant de personnel dans la santé, sera poursuivie. On sait que les mesures déjà prises sur les franchises médicales, les déremboursements, la moindre couverture pour les affections longue durée, seront poursuivies et, tout de suite ou plus tard, aggravées. On sait que l’âge de départ en retraite sera reculé, que le nombre d’annuités pour que la pension soit complète sera augmenté, que les pensions diminueront, tout de suite ou plus tard. On sait que telle est la volonté du grand patronat, exécutée gouvernement après gouvernement, quelles que soient leurs promesses et leur couleur politique.
Les empoignades publiques et les accords privés entre parlementaires, particulièrement entre les députés PS et le gouvernement, ne portent pas sur la Sécurité sociale mais sur les voies et les moyens d’assurer la continuité politique avec le moins de secousses possibles. Cette continuité, souhaitée par le grand patronat, semble salutaire, ne serait-ce que pour conserver leur siège aux élus du PS jusqu’aux macronistes et à la droite. Le seul problème étant de réussir à étrangler les travailleurs sans susciter trop de réactions.
Jusque-là, le si bien nommé jeu parlementaire a fonctionné, l’ordre est respecté, les profits rentrent, les travailleurs prennent les coups. Il en est juste sorti un dégoût de plus en plus grand, et parfaitement justifié, pour un tel système politique.