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Dans les entreprises
Salariés des JO : des records d’exploitation
Alertée par des salariés, l’inspection du travail de Seine-Saint- Denis a lancé une enquête sur les conditions de travail des employés du Cojop (Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques).
Parmi les 3 200 employés, beaucoup ont eu un contrat en forfait- jour, un type de contrat inventé en 2000 par le gouvernement de gauche plurielle de Lionel Jospin. Principalement destiné aux cadres, il décompte le nombre de jours travaillés (maximum 218 jours par an), mais pas le nombre d’heures par jour, sous prétexte que les cadres concernés ont une autonomie dans l’organisation de leur temps de travail.
Le Cojop a donc embauché de très nombreux salariés avec ce type de contrat. Certains organisent le transport des personnes accréditées d’un site à un autre, d’autres supervisent des sites de compétition, depuis le matériel jusqu’à l’éclairage. Une salariée raconte que, à partir du 20 mars, il ne lui a plus été possible de poser des jours de congés. Une autre a travaillé cet été pendant trois semaines sans jour de repos, souvent depuis 6 heures du matin, de l’ouverture des locaux et de la mise en place, jusqu’après la fin des épreuves, bien au-delà de 23 heures. La suppression du repos hebdomadaire, autorisée par dérogation du 18 juillet au 14 août, a été largement utilisée par le Cojop, ainsi que le non-respect du temps minimal de repos entre deux périodes de travail, légalement de 11 heures minimum.
À cause du forfait-jour, ces salariés n’ont eu aucune heure supplémentaire payée, et leurs salaires autour de 3 000 euros brut, ramenés au nombre d’heures effectuées, correspondent à moins que le smic horaire.
Une charte sociale avait été signée entre le Cojop et les organisations syndicales en 2018, et un « comité de suivi de la charte sociale », présidé par Bernard Thibault, ancien secrétaire de la CGT, avait été mis en place. Il a surtout servi à créer l’illusion que les droits sociaux seraient respectés.
Derrière le « rêve olympique », il y a de très gros profits pour les sponsors, fournisseurs, constructeurs des infrastructures… et l’exploitation pour les travailleurs.